Tennis. Coupe Davis - Pour les joueurs, la réforme ne passe pas
Par Emilie METTE le 29/11/2018 à 09:46
Le week-end dernier, la Croatie a remporté la 118e Coupe Davis, face à la France, à Lille. Mais il s’agissait de la dernière édition sous le format qu’on lui connaît. En août 2018, à Orlando (Etats-Unis), l’assemblée de l’ITF a voté la réforme de la compétition. Des changements sont donc à prévoir, dès la saison prochaine. Parmi eux, la fin des matchs à domicile ou à l’extérieur. C’était pourtant l'essence de cette compétition, ce qui permettait aux joueurs une connexion unique avec leur public. Mais qu’importe, la Coupe Davis version Kosmos et Gérard Piqué se jouera en terrain « neutre », à Madrid, pour les deux années à venir.
Vidéo - Quand Novak Djokovic évoque la réforme de Coupe Davis
La fin d'une époque : celle des trois sets gagnants
Les amateurs de tennis peuvent aussi oublier les rencontres en trois sets gagnants, offrant des duels en cinq sets parfois épiques. Rappelons-nous le match opposant David Ferrer à Philipp Kohlschreiber dans l’arène de Valence, lors du quart de finale Espagne – Allemagne, en avril dernier. Les parties seront maintenant disputées en deux sets gagnants, sur une semaine, au mois de novembre. Si l’une des idées de départ était d’alléger le calendrier des joueurs, cette date ne semble finalement qu’allonger la saison.
Sascha Zverev et Novak Djokovic réticents
Alors que l’objectif était également de faire revenir les meilleurs joueurs mondiaux, disparus des radars de la Coupe Davis ces dernières années, ils sont pourtant nombreux à se montrer réticents. A l’image de Roger Federer, d’Alexander Zverev ou de Novak Djokovic. Le numéro 1 mondial s’est d’ailleurs exprimé à ce sujet lors d’une conférence de presse au cours des Masters de Londres : "Je suis d'accord avec vous concernant l'ambiance. L'effet domicile/extérieur était peut-être ce qui attirait les joueurs et les fans mais en même temps quand on change les choses, il faut faire des sacrifices. Pour changer le format, il fallait enlever quelque chose et ce sera ça. (…)"
Une compétition qui n'est "pas aussi touchante que la Coupe Davis"
Le Serbe appellerait désormais au boycott de la compétition, selon Fredrik Rosengren, l’entraîneur de Kyle Edmund. Jo-Wilfried Tsonga, Nicolas Mahut ou Yannick Noah ne se montrent pas plus favorables. "Est-ce qu’on a envie, alors qu’on pourrait s’entraîner, de partir faire une compétition en toute fin d’année qui pour nous n’est pas aussi touchante que la Coupe Davis", s'est interrogé Pierre-Hugues Herbert. Les dirigeants de l’ITF devront faire face à l’ATP Cup, un projet de Coupe du monde lancé par l’ATP, qui se déroulera en janvier 2020. Une nouvelle épine dans le pied pour la Coupe Davis nouvelle version.