Tennis. ATP - Rafael Nadal relance le mystère autour des balles !
Par Augustin PITRÉ le 20/09/2019 à 08:40
Si au niveau amateur, on entend rarement se plaindre des changements de conditions de jeu d’une semaine à l’autre, les professionnels, eux, remarquent le moindre petit changement de pression de l’air ou d’humidité entre les tournois. Il n’est donc pas rare de les entendre se plaindre des surfaces, des lignes ou même des balles. Seulement, pour ces dernières, il faut creuser pour savoir si ce sont des caprices, ou de vraies différences entre les balles qui justifieraient donc les plaintes envers la qualité de leur outil de travail.
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Les balles Penn sont si différentes des Head ?
Si Head est le fournisseur officiel de l’ATP, il arrive que les joueurs se plaignent des balles sur les tournois semaine après semaine. À l’image de la dernière sortie de Rafael Nadal, joueur très influent sur le circuit, à propos des balles Penn de la Rogers Cup : "Le court est rapide mais les balles ont toujours le même problème. Elles sont dures pour le coude et le poignet. Elles sont trop lourdes. Le problème est le même depuis des années. La marque cherche à s'améliorer, mais je ne pense pas qu'ils ont été capables de changer les choses pour l'instant donc il faut faire avec.". Alors caprice de star ou qualité de balle moins bonne à Montréal ? Les balles Penn sont si différentes des Head ? Et bien non, le Masters 1000 canadien ne déroge pas à la règle car la société Head a racheté Penn Racquet Sports en 2000. Mais alors si les balles sont les mêmes, pourquoi les joueurs s’en plaignent sur certains tournois ?
Une uniformisation des balles... sauf sur les Grand Chelem
Chaque Grand Chelem a son propre sponsor pour commencer. Babolat fournit Roland-Garros, Wilson fournit l’Open d’Australie et l’US Open tandis que Wimbledon préfère Slazenger. Cela peut paraître étonnant lorsque l’on sait qu’une grande partie de la préparation d’un majeur se fait sur les tournois qui le précèdent. Seulement, un Grand Chelem est aussi un événement vu dans le monde entier et le sponsoring est donc incontournable.
Une différence entre l’ATP et la WTA
Les balles ne sont pas non plus les mêmes en ce qui concerne les joueuses et les joueurs. Les quelques tournois qui hébergent un tableau féminin et un tableau masculin doivent alors faire attention à ne pas mélanger les balles. La mésaventure s’est déjà produite… et pas pour le plus discret des joueurs. En effet, au tournoi de Miami en 2016, Andy Murray vient d’enchaîner deux fautes grossières en coup droit et va voir l’arbitre d’un air énervé ce que le public n’apprécie pas. Seulement sa colère est justifiée car il s’aperçoit que la balle est celle utilisée pour les joueuses : "J’allais la faire rebondir quand j'ai vu que c'était une balle du circuit féminin, je venais de taper deux coups trop longs, elles sont plus petites et plus vives et quand vous avez une balle de break sur votre service, vous ne voulez pas utiliser une balle complètement différente" explique-t'il après son match. Les balles sont donc différentes mais elles doivent mesurer entre 6,5 et 7,3 cm de diamètre et doivent peser entre 55 et 59 grammes. Il est donc difficile de les différencier à l’œil nu mais leurs propriétés physiques sont bien différentes.
Alors comment expliquer ce casse-tête des balles de tennis ?
L’explication trouvée par le fournisseur Head pour défendre la qualité des balles est la suivante : la qualité de la surface influe sur la qualité de la balle bien que de base à chaque tournoi ATP, les balles soient identiques. "Notre balle est sélectionnée en usine et adaptée à tous les Masters. Après, elle va réagir différemment en fonction des types de surface ", explique Franck Boucher (France TV sport), responsable chez Head, après un débat lancé par Tsonga sur la qualité des balles qui "n’avançaient pas" au Rolex Paris Masters en 2017. "L’an dernier, c’était la même balle, et les joueurs ne s’en plaignaient pas. C’est donc bien la surface qui a changé la donne", a-t-il précisé.
On peut donc en conclure que la dernière sortie du Taureau de Manacor est sûrement justifiée mais il ne faut pas forcément blâmer les fournisseurs, une balle défectueuse s’est peut-être glissée dans le lot si ce n’est la balle qui réagit différemment aux courts canadiens, sans remettre en cause la capacité d’adaptation de Rafa à la surface bien sûr !