Eco - Butorac : "Le circuit Challenger est ma priorité"
Par Christophe de JERPHANION le 19/12/2014 à 13:39
Eric Butorac, prédisent du Conseil des joueurs à l'ATP, a réagi dans le New-York Times à toutes les questions qui agitent le monde du tennis professionnel depuis plusieurs semaines autour de la juste rémunération de tous les joueurs, et pas seulement des tout meilleurs mondiaux.
Pour ce spécialiste du double, récemment nommé à la tête du Conseil, les circuits Challengers et Futures "sont des circuits de développement. Nous ne voulons pas voir un joueur se lancer dans les Futures et les Challengers pendant 15 mois, puis abandonner à cause du manque d'argent, alors qu'ils sont en pleine progression et proches d'intégrer le circuit ATP".
Durant ces dernières années, le Conseil des joueurs de l'ATP a négocié de conséquentes augmentations des gains pour les tournois du Grand Chelem, encore confirmées il y a quelques jours. L'accent est mis sur les premiers tours, mais aussi sur les joueurs qui perdent en qualifications. Pour autant, ce sont toujours les mêmes, en l'occurrence les meilleurs joueurs du circuit, qui vont profiter le plus de ces augmentations. Et les disparités entre le Top 50 et le reste du classement devraient encore se creuser.
"Les Masters 1000 sont le meilleur produit disponible sur le marché du tennis. Les 40 premiers joueurs mondiaux viennent dans votre ville. Pour n'importe quel autre tournoi, faire venir deux ou trois des meilleurs joueurs peut parfois coûter plus que la totalité des gains du tournoi. Dans un Masters 1000, vous avez Roger Federer, Rafael Nadal, Novak Djokovic, Andy Murray, mais aussi des jeunes stars montantes comme Grigor Dimitrov ou Kei Nishikori. C'est un incroyable produit", explique encore Eric Butorac.
Actuellement, six des Masters 1000 se tiennent en parallèle avec des tournois WTA. A Indian Wells, Miami et Madrid, la règle de la parité des gains est en vigueur. A Rome, au Canada et à Cincinnati, les hommes gagnent bien plus que les femmes.
Mais, maintenant que les stars, qui drainent le plus de public, ont obtenu satisfaction, l'objectif est de se pencher sur les échelons inférieurs, où la colère gronde, comme on l'a vu avec la lettre envoyée à l'ITF par l'Argentin Tomas Buchhass. Lettre à laquelle la Fédération Internationale vient de répondre indirectement en annonçant une refonte des prize money.
"Ma grande priorité en 2015 est d'améliorer les conditions sur le circuit Challenger. Je veux aider également les tournois Futures, mais c'est plus compliqués, puisqu'ils dépendent de l'ITF et pas de l'ATP. Je crois qu'il est vraiment important que nous continuions à construire les bases du tennis. Quoi qu'il en soit, si les fans ne payent pas ppour regarder ces niveaux inférieurs, alors d'où viendra l'argent ?", conclut Eric Butorac.
On le voit, si le consensus se dessine concernant la situation et le tennis à plusieurs vitesses qui est en vigueur aujourd'hui, les moyens pour améliorer les conditions de vie des joueurs les plus modestes au quotidien sont bien plus floues... Les débats ne font que commencer et on devrait encore beaucoup évoquer ce sujet en 2015.