Tennis. Grand Chelem - 7 tournois, 7 femmes, c'est du jamais vu !
Par Antoine RICHARD le 24/07/2018 à 20:35
En signant sa victoire à Wimbledon, Angélique Kerber a perpétué une réalité du tennis féminin actuel en devenant la septième joueuse sur les sept derniers Grands Chelems a remporté un titre. C'est tout simplement une première dans le tennis. Jamais il n'y a eu un tel déficit de championne capable de tout remporter et ce depuis le début de l'ère moderne du tennis. Elles ne sont pas beaucoup à avoir volé la vedette de toutes les autres joueuses mais elles ont toujours existé que ce soit Billie Jean King, dès l'année 1968, ou bien Chris Evert, Martina Navratilova ou Steffi Graff par la suite. D'une année sur l'autre, il y en a toujours eu une pour garder son titre ou bien s'adjuger un nouveau titre du Grand Chelem. Il y en a toujours eu une ou deux pour écraser toute concurence comme Monica Seles et Steffi Graff, qui ont tout remporté de Wimbledon 1990 à l'US Open 1993. En tout, cela fait 14 Grands Chelems sans qu'une autre joueuse n'est pu poser son nom au palmarès.
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Cette réalité a changé depuis le début de l'année 2017, depuis que Serena Williams a dû s'éloigner des courts à cause de sa grossesse. Elle, qui depuis 2002 pose son nom chaque année sur un tournoi du Grand Chelem, sauf en 2004 et en 2011 où ce sont les Belges Justine Héinin et Kim Clijsters qui ont perpétué la tradition des championnes vainqueurs d'une année sur l'autre. Depuis, qu'elle ne joue plus, un boulevard s'estt ouvert mais il devait profiter à une Angélique Kerber (titrée deux fois en 2016), à la Roumaine Simona Halep ou bien à l'Espagnole Garbine Muguruza. Ces trois joueuses avaient en effet un train d'avance sur le reste des tenniswoman en activité. Sauf que ce ne fut pas le cas avec l'une des plus grandes surprises du tennis féminin dès l'édition 2017 de Roland-Garros : la victoire de la toute jeune Jelena Ostapenko qui remportait alors son tout premier titre en professionnel.
Cela n'aurait pu être qu'une intermède mais ce ne fut pas le cas avec de l'US Open 2017 jusqu'à Roland-Garros 2018, trois joueuses n'ayant jamais gagné de Grand Chelem, qui en ont désormais décrochés un. Ce fut le cas avec Sloane Stephens, autre symbole de cette jeune génération, puis avec deux joueuses plus aguerris sur le circuit : Caroline Wozniacki et Simona Halep. Mais, le symbole le plus fort n'est peut-être finalement que l'édition de Wimbledon, qui vient de s'achever, où l'hécatombe des têtes de série a vu le top 10 d'abord décimé puis éliminé prématurément dans sa totalité lors des huitièmes de finale.
Bien entendu, Serena Williams peut mettre fin à cette disette, elle qui a disputé la finale de Wimbledon. Ce fut d'ailleurs elle qui stoppa la plus longue période de championnes différentes avec six tournois successifs où la gagnante n'était jamais la même entre 2011 et 2012. L'Américaine avait alors réalisé le doublé Wimbledon/US Open. Si elle vient à remporter le dernier Grand Chelem de la saison, elle viendra perpétuer la tradition d'avoir toujours une vainqueur de l'année précedente, mais si ce n'est pas le cas alors le tennis féminin souffrira d'une vedette capable d'attirer les foules et d'écrire l'histoire. C'est important d'avoir de la diversité parmi les joueuses pour voir des matchs où le suspens est plus palpable, mais à l'image des derniers Internationaux de France le manque de championne capable de tout raffler sur son passage entraîne inévitablement un vide dans les gradins.