Tennis. ITW - Coutelot : "Notre projet avec Corentin Moutet"
Par Tennis Actu le 12/01/2014 à 11:12
Racontez-nous comment vous devenu le "chaperon" de Corentin Moutet...
J’étais entraîneur au Pole France de Boulouris pendant un an et demi. Comme mon épouse était enceinte (NDLR: il est papa depuis la mi-décembre), j’ai arrêté en juin dernier. Dans le Sud, Corentin avait besoin de partenaires d’entraînement qui le tiraient vers le haut. La FFT se posait beaucoup de questions. Lors de la réunion d’intégration, Corentin a dit qu’il voulait son entraîneur pour lui tout seul. Le soir même, sa maman m’a appelé pour m'informer qu’il voulait travailler avec moi.
Cela vous a étonné ?
C’est amusant car quand il remontait le week-end à Paris, il racontait que Nicolas le détestait, qu’il le virait de l’entraînement… Mais il était convaincu que je le comprendrais. A 14 ans et demi, il a une sacrée maturité. Le lendemain, on avait rendez-vous avec le DTN Arnaud Di Pasquale. On a demandé de l’aide pour notre structure. On nous donne une aide médicale, un préparateur physique, un budget pour les voyages. Le TCP nous soutient aussi beaucoup. Tout le monde est derrière ce projet.
Les premiers résultats sont prometteurs.
En octobre, on est allés au Brésil. On est partis 850e au classement juniors, on est revenus 380 (NDLR : avec la ‘’disparition’’ des juniors 2e année, il s’est retrouvé 277e en 2014) … Ca s’est bien très passé. Je l’ai récupéré en provenance du Mexique à Sao Paulo. A peine atterri, il a break au 3e contre la tête de série n°1 avant de perdre 6-3. Derrière, il fait finale en simple et doublé simple-double sur le troisième tournoi, à Florianopolis. Et c’est Gustavo Kuerten qui lui a remis le trophée. Un bel avenir lui est promis si les blessures l’épargnent. On a un projet ambitieux : gagner un Grand Chelem en 2020.
Ah oui, vous annoncez la couleur…
Oui, on se base sur les temps de passage des quatre meilleurs, en enlevant Rafael Nadal, qui est hors norme. C’est une belle aventure qui porte déjà des beaux fruits.
Si vous deviez le décrire…
Techniquement, il joue comme Marcelo Rios : gaucher, revers à deux mains, beaucoup de main, des rétros à tout-va, peut-être trop. Il a aussi un œil incroyable aussi. Il s’adapte beaucoup au niveau de jeu de ses adversaires, qui font 1,90 m pour 80 kilos. Corentin, lui, c’est un petit bout de chou. Il mesure 1,70 pour 58 kilos.
Il a, parait-il, un sacré caractère…
Oui, il ne supporte pas de perdre un point. A un moment, il a fait des points avec Nicolas Mahut et il ne comprenait pas de boiser un retour sur une première balle à 200 km/h. Il est impatient. Il faut le cadrer. Ca reste un jeune homme qui reste dans l’adolescence. Il faut le façonner.
Propos recueillis par la Rédaction Tennis Actu