ITW - Maxime Braeckman, 40 matchs en 24h, un record
Par Clémence LACOUR le 20/10/2016 à 12:25
Ami lecteur, mon petit doigt me dit que tu es du genre à te plaindre quand tu dois jouer deux matchs d'affilée dans la même journée. Eh bien, lorsque tu liras ces lignes, pendant un temps, tu vas pouvoir trinquer à la santé de Maxime Braeckman. Le coach de la Kim Clijsters Académy a joué 40 matchs d'affilée, en 24h pour une bonne cause, puisque c'était pour recueillir des fonds pour SOS Villages Enfants, une association qui rénove des terrains et permet à des enfants de Bulgarie de pratiquer le sport. Il a raconté à Tennis Actu cette folle aventure. Du coup, ami lecteur, lorsque tu auras lu ces lignes, trinque à sa santé à ton club-house lors de ton prochain match !
Maxime Brackman, pouvez-vous nous dire comment vous est venue cette idée folle de jouer 40 matchs de rang ?
Kim Clijsters, pour qui je travaille, est ambassadrice de SOS Villages, qui est une association qui s'occupe d'enfants qui n'ont pas les moyens de faire du sport chez eux comme nous l'avons chez nous, puisqu'il n'y a pas en Bulgarie les mêmes moyens qu'en France ou en Belgique. Elle a eu l'idée de faire quelque chose de fou, de vraiment fou pour que ce soit bien médiatisé et pour récolter de l'argent. Elle m'a sélectionné car elle trouvait que j'étais l'entraîneur le plus fit de l'académie : "Si quelqu'un peut le faire, c'est toi !". J'ai dit oui sans trop me demander si c'était possible ou réalisable. Je ne savais pas vraiment. Maintenant, je sais : et je le fais plus jamais ! Tu casses ton corps, quand même. Rester éveillé 24h et faire du sport en prime, on n'est pas faits pour ! Au bout d'un moment, ça n'est même plus physique, ça devient mental. Au début je pensais que c'était largement faisable : les 10-15 premiers matchs, ça allait. Et puis entre le 20e et le 30e j'ai eu un coup de mou. Je me disais : "C'est pas faisable". Il y avait du monde, je jouais pour les enfants, alors j'ai continué, et vers le 31e match, alors que j'étais au fond du trou, j'ai réussi à trouver les ressources. Il y avait toute l'équipe autour de moi, c'est grâce à elle que j'y suis arrivé. Tous les joueurs de l'académie étaient là et ils m'ont soutenu. Je n'y serais pas arrivé sans eux. Mes adversaires m'ont bien poussé également. 24 h, c'est long. Tu commences, il est 7h00, il fait noir, puis il commence à faire clair vers 8h, en journée il y a plus de monde, les gens t'encouragent. Vers 18h, la luminosité baisse, il fait noir à nouveau, la salle est plus sombre, il y a de moins en moins de monde et c'est là que ça devient vraiment plus dur.
We'll cheer for you @BraeckmanMaxime! Thanks @EuroTennisOpen & #KimClijstersAcademy for this amazing initiative! https://t.co/32XU4iMiMm
— SOS Villages Enfants (@SOSBelgique) 24 août 2016
Comment avez-vous trouvé vos adversaires ?
Des joueurs de l'académie sont venus ; tous les adversaires étaient Belges, sauf un Espagnol. Les 10 sponsors, des boîtes qui avaient donné 1000e chacun, ont envoyé des employés. C'étaient des 30/ 30-4 qui ne jouaient pas très bien. J'ai essayé de les faire jouer le plus possible, pours qu'il y ait des rallies. Il y a eu aussi de très bons joueurs. Certains étaient -15 : là, si je jouais à fond, ce n'était pas possible, je ne pouvais pas tenir. Par contre, eux, oui, ils jouaient à fond, ils faisaient des aces, des retours gagnants, ils finissaient vite le point. En 25' c'était plié : c'était plus facile. Le match le plus serré, c'était 7-6, 6-4, avec des échanges en plus ! Heureusement, il n'y a pas eu de matchs en 3 sets, je n'aurais pas tenu le coup !
Voilà un nouveau record dans le Guiness Book, avec votre nom à côté alors ?
Ca c'est pas sûr encore. Bien sûr, il faut que tout soit réaliste, même si je n'avais pas à aller sur chaque amortie. Tous les matchs ont été filmés, et sont en cours de contrôle. Il y a quelques règles pour que ce soit validé. Je dois jouer pour de vrai, quand même. Mais là où il va y avoir des soucis, c'est qu'il y a eu des médias, des télés, des interview. Ca durait 60 secondes, mais selon les règles, apparemment, c'est interdit. Ce serait dommage que ce ne soit pas validé. Donc, non, ce n'est pas certain que mon nom soit dans le Guiness Book. Mais ce n'est pas ça qui va m'énerver, car ce qui était important c'était de récolter des fonds pour les enfants. C'téait une chouette expérience, même si après j'ai eu mal au dos, aux bras, aux jambes pendant une bonne semaine. C'est grâce à toute l'équipe que j'ai réussi à aller au bout, pour les enfants.
De kop is er af: Maxime Braeckman wil in @Stad_Antwerpen wereldrecord verpulveren: 38 wedstrijden na mekaar. @EuroTennisOpen @Kinderdorpen pic.twitter.com/8dl6RXTwRs
— Radio 2 Antwerpen (@Radio2Antwerpen) 8 octobre 2016
Depuis, vous êtes retourné à la vie de tous les jours, malgré les courbatures. Vous pouvez nous en dire un peu plus sur votre activité de coach, vous qui avez entraîné Kirsten Flipkens ?
Oui, je suis coach à la Kim Clijsters Académy. Nous sommes une très bonne équipe, avec de bons préparatuers physiques aussi. Il y a 20 joueurs professionnels, qui sont là tous les jours. Je travaille "full time", en journée, sauf le dimanche. Lorsque je coachais Flipkens, je n'étais qu'avec elle. Là, je travaille avec plusieurs joueurs, qui ont entre 14 et 20 et 21 ans. Ils jouent sur les Circuits Tennis Europe, ITF Juniors ou des ITFS 10000 $. Souvent, ce sont de jeunes joueurs qui n'ont pas été acceptés par la Fédération et qui cherchent de bonnes conditions d'entraînement. Le garçon de 14 ans que j'entraîne est n°3 de sa génération. A la Fédération, ils ne prennent que les deux premiers. C'est dommage, car ça lui coût plus cher d'être avec nous que s'il était avec la Fédération, et qu'il pouvait voyager avec les deux autres. Il faudrait être plus large et aider peut-être un peu moins les deux plus forts mais aider plus de joueurs, d'autant que rien ne dit qu'à 18 ans, les deux meilleurs seront encore les deux meilleurs. En plus, en cas de blessure, on ne se retrouve qu'avec un seul joueur. Je ne vais pas me plaindre car les 3e et 4e viennent chez nous, car nous avons une bonne renommée.
Propos recueillis par Clémence Lacour pour Tennis Actu