Tennis. ITW - Privée de tennis, Loudmilla Bencheikh a un objectif : "Le Bac"
Par Alexandre HERCHEUX le 21/04/2020 à 20:25
Aussi discrète que talentueuse, Loudmilla Bencheikh fait partie des belles promesses du tennis français. Agée de 18 ans, la jeune joueuse originaire d'Hossegor est très ambitieuse. Tombeuse de Magdalena Frech (139e mondiale à ce moment) à Cherbourg fin 2018 et très proche de battre Caroline Garcia à l'Open de Caen en décembre dernier, la Française a sans aucun doute ce petit quelque chose qui permet aux joueurs et aux joueuses d'exploser au haut-niveau. Mais ambitieuse, Loudmilla Bencheikh l'est aussi du côté des études. 2020 est un moment important de la vie de la jeune Landaise puisque c'est l'année du Bac. Le confinement est donc l'occasion de réviser pour s'assurer un succès au mois de septembre avant de se tourner vers une licence de psychologie. Sa gestion du confinement, le Bac, sa carrière et son quotidien... Loudmilla a tout évoqué avec beaucoup de gentillesse pour Tennis Actu.
Vidéo - Privée de tennis, Loudmilla Bencheikh a son autre objectif !
"J’essaie déjà de me préparer pour le Bac, de faire du physique, de m’entretenir"
Première question : comment vas-tu ? Pas trop difficile de gérer le confinement ?
Je vais bien. C’est vrai que c’est un peu dur car je ne peux pas vraiment jouer au tennis mais j’ai la chance d’avoir un grand jardin et en plus il fait beau donc je ne suis pas vraiment enfermée.
A quoi ressemble ton quotidien désormais ?
Je travaille pour le Bac parce que je le passe en septembre. Donc j’en profite pour travailler. Je fais du physique aussi, 2 fois par jour. J’essaie de taper un peu quand je peux.
On parle beaucoup de l’aspect financier aussi. La FFT va annoncer un plan de 35 millions d’euros début mai. Est-ce que c’est difficile pour toi en ce moment de ce point de vue ?
Un peu parce qu’il n’y a pas de rentrée mais pour moi ça va. J’essaie de ne pas me focaliser là-dessus. Je dois quand même payer mon loyer à Paris mais voilà.
Est-ce que tu es optimiste pour la saison 2020 ?
Optimiste pas forcément. Je ne sais pas si ça va reprendre en juillet. Je ne me mets pas d’idée en tête. J’essaie déjà de me préparer pour le Bac, de faire du physique, de m’entretenir. Après je pense qu’ils vont faire des tournois en France, pour permettre aux joueurs Français de jouer et de gagner un peu d’argent. A l’étranger je ne pense pas que ce sera pour juillet. C’est possible que l’année 2020 soit blanche ou que ça reprenne en octobre…
Comment gère-t-on cette inconnue ? J’imagine que mentalement, c’est assez difficile de ne pas avoir de date précise.
Au début ça allait. Mais c’est vrai que c’est dur, juste s’entraîner ce n’est pas simple.
"J’aimerais bien faire une licence en psychologique après"
Peux-tu en dire un peu plus sur toi pour ceux qui te découvrent ? Qui est Loudmilla ?
Une jeune fille de 18 ans passionnée par le tennis et qui a un rêve : être professionnelle. Je suis d’Hossegor, du Sud-Ouest. Je suis montée à Paris en 2017 pour aller au CNE. Je suis restée 2 ans à dormir là-bas et j’ai mon appartement à Paris depuis septembre. J’ai tout de suite aimé Paris donc ça va.
Comment le tennis est-il entré dans ta vie ?
C’est venu par hasard. Mes parents voulaient que je fasse un sport. Comme le tennis est un sport assez mixte, mes parents ont décidé de m’y mettre et j’ai tout de suite accroché. C’est venu petit à petit et j’ai continué. Je prenais du plaisir, j’avais des ambitions et des objectifs que je n’avais pas dans les autres sports et j’ai surtout accroché avec la compétition.
A 18 ans, tu es encore à la recherche d’un premier titre mais tu as une finale et deux demies, tu es 662 à la WTA. Est-ce que tu es dans tes temps de passage ? Comment tu vois tout ça ?
Dans mes temps de passage je ne sais pas… Je n’ai pas fait un très bon début de saison. J’aurais préféré avoir un meilleur classement mais clairement je vise plus haut. Je pense que je me suis mise pas mal de pression en voulant aller trop vite avec mon classement.
Est-ce que jongler entre le tennis et le Bac a rajouté de la difficulté à ton début de saison ? Et comment ça se passe dans ton quotidien ?
Il y a un peu de pression. J’aimerais bien avoir mon Bac pour être débarrassée et l’avoir. Je n’ai qu’un prof. J’ai eu des cours de maths en plus car j’avais des difficultés. La priorité était vraiment les maths pour être à jour. Je ne travaillais pas quand j’avais des grosses journées mais plutôt quand j’avais du temps libre et le week-end. J’aimerais bien faire une licence en psychologique après. Ça m’a toujours intéressé car je travaille avec une préparatrice mentale. Et ça pourrait aussi m’aider pour mon tennis.
En 2018, tu as battu Magdalena French (139e mondiale à ce moment). Au mois de décembre, tu es passée proche de battre Caro Garcia à l’Open de Caen, j’imagine que ça t’a donné de la confiance et des bases pour la suite ce genre de perfs ?
Oui ces matches-là m’ont donné de la confiance sur le moment. Quand j’ai joué Caroline, je ne savais pas à quoi m’attendre mais je me suis rendu compte que j’arrivais à tenir donc oui j’ai pris confiance sur le moment. Après je prends vite confiance mais je peux perdre aussi rapidement.
A l’image de ce dernier point, que ce fut dur pour @CaroGarcia qui a du s’employer pour se défaire de la bluffante Loudmilla Bencheikh. Cette dernière menait 5-2 dans le dernier set ! (6-7 6-2 7-5) 👊ðŸ‘#Day1 #OpenCaen 🎾 pic.twitter.com/9JuA2vQBIo
— Open de Caen (@OpenCaen) December 8, 2019
"J’aimerais bien entrer dans le top 300"
On parle beaucoup de Diane Parry et Clara Burel lorsque l’on évoque la relève du tennis féminin français. Où est-ce que tu te situes par rapport à ces joueuses ? Même si on parle moins de toi, tu ne sembles pas loin d’autant plus que tu as été championne de France 2016 de la catégorie des 15-16 ans ?
C’est vrai qu’on parle moins de moi mais c’est normal aussi car j’ai fait moins de résultats chez les Juniors et même chez les « Grandes ». Mais je ne me mets pas loin derrière non plus.
Est-ce que tu as un modèle ou plusieurs ?
J’ai toujours aimé Caroline Wozniacki même si on n’a pas le même jeu. J’aime bien Muguruza aussi dans son jeu. On a des similarités donc Muguruza aussi.
Quel est ton objectif à moyen-terme ?
J’aimerais bien entrer dans le top 300 et continue de progresser dans mon jeu.
Et un rêve ?
Je dirais gagner Roland, c’est à la maison !