Tennis. Roland-Garros - Alizé Cornet et ses 25 balles de break ratées
Par Alexandre HERCHEUX le 30/05/2018 à 22:40
Cette défaite fait mal. Alizé Cornet s'est inclinée au deuxième tour de Roland-Garros contre son amie Pauline Parmentier 6-7(2), 6-4, 6-2. Défaite douloureuse surtout parce que Cornet avait la possibilité de remporter la rencontre. Sur 27 balles de break, Cornet a réussi à en convertir qu'une seule. La stat qui tue ! De plus, très tendue, la Tricolore n'a pas pu jouer son tennis et a même été handicapée par quelques douleureus notamment au muscle pectoral. Même si Cornet est contente d'avoir pu participer à Roland-Garros et d'avoir été innocentée dans l'affaire des no shows, il s'agit là d'une réelle déception pour la Française.
Vidéo - Roland-Garros - Cornet et ses 25 balles de break ratées
Alizé, Pauline n'a pas caché qu'elle avait mal partout, dans quel état tu te trouves ?
Pareil. À peu près pareil. C'était un gros combat, je pense qu'on en sort toutes les deux bien cuites, c'est normal. On verra comment se passe le réveil demain surtout.
Où se situent tes regrets aujourd'hui ? Il y a une statistique, 25 balles de break.
Je n'ai pas vu la stat, mais je suis assez curieuse.
Tu n'as fait que 2 balles de break sur 27.
J'ai juste envie de pleurer quand j'entends ça. Je ne pensais pas que c'était autant, mais je me rends compte que j'ai eu beaucoup de balles de break non converties, donc évidemment beaucoup de regrets. Sur les 25, elle a très bien servi et très bien joué sur la plupart, mais effectivement je ne suis pas allée assez chercher le break quand je pouvais. Evidemment, je nourris des regrets sur ce match. Parce que je pense que je n'ai pas fait ce qu'il fallait, de manière globale sur le match, j'ai été très tendue toute la partie, je pense qu'il n'y avait pas un seul moment où j'ai vraiment réussi à lâcher mes coups, à me détendre. Et Pauline ne m'a pas du tout aidée, elle jouait très lourd, très long, elle défendait très bien. Elle a juste été meilleure que moi sur ce rendez-vous.
On a parlé du physique à la fin du match, comment ça s'est passé pendant le match ? On vous a vue vous toucher l'épaule.
Pendant le match, ce n'était pas facile, c'était très intense. Au début du match, il faisait très chaud, on transpirait beaucoup. Effectivement je pense que je me suis fait un peu mal au pectoral droit, mais encore une fois, c'est presque uniquement de ma faute en fait puisque le fait de jouer en étant très tendue, ça tire sur les muscles, partout, je me fais des autoblessures, ça m'arrive de temps en temps. Et là c'était le cas, à la fin, je ne pouvais quasiment plus servir. C'était délicat, surtout contre une fille comme Pauline qui, elle, servait très bien, d'où le déroulement assez logique du troisième set.
Tu en as joué beaucoup des Roland-Garros, comment tu expliques cette tension intense aujourd'hui ?
Il y a plusieurs paramètres différents. Sur tous les matches, j'arrive en étant un peu stressée, c'est normal c'est du bon stress, et parfois c'est du mauvais stress, il ne disparait pas au cours du match, ce n'est pas très bon en général, je retiens mes coups et je ne me fais pas du tout plaisir sur le terrain. Après, cela a sûrement joué, le fait de jouer contre une copine, contre Pauline, ce n'était pas évident de jouer sur un court que je n'aime pas, le Suzanne-Lenglen, en quatrième match, je déteste cette rotation, je savais qu'on allait finir à la nuit, je bigle complètement dès qu'il commence à faire un peu sombre, je pense que toutes ces raisons réunies ont fait que je n'ai pas trop réussi à être dans le moment présent, j’étais plutôt dans cette tension qui m’est restée du premier au dernier point.
On est à chaud mais si on revient quelques semaines en arrière, c'est quand même du positif sur Roland-Garros ?
La tout de suite, du positif... C'était du positif d’y participer, déjà, à la base, et cela je ne l'oublierai pas. Mais c'est vrai que c'est dur de tirer du positif après ce match d'aujourd'hui, à part le fait que c'était un gros combat et que j'ai essayé de ne pas lâcher jusqu'au bout, mais encore une fois, c'est la moindre des choses d'être une guerrière et je le dois, je me le dois à moi-même, je le dois à mon clan et je le dois au public de ne jamais rien lâcher. Après, oui, je me remets pas mal en question après ce match, je pense que j'aurais pu vraiment mieux faire et surtout, j'aurais pu éprouver plus de plaisir que ce que j'ai éprouvé, c'était plus dur et laborieux et ce n'était pas très agréable sur le terrain, c'est vraiment frustrant.
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