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Tennis. Roland-Garros - Benneteau : Del Potro, son dernier combat ?

Par Alexandre HERCHEUX le 31/05/2018 à 17:13

Roland-Garros
Photo : @TennisActu

Il ne pouvait pas rêver de mieux pour son dernier Roland-Garros. Julien Benneteau s'est imposé ce mercredi au premier tour contre Leonardo Mayer 2-6, 7-6(4), 6-3, 6-2. Belle prouesse alors que le Tricolore était malmené avant de reprendre la rencontre. Interrompu à 6-2, 4-3 en faveur de Mayer, le match a complètement changé ce mercredi avec des conditions de jeu moins humide qui ont avantagé Benneteau. Prouesse car le Français est le plus vieux joueur a gagné un match à Roland-Garros dans l'ère Open. Jolie performance pour ses adieux à la Porte d'Auteuil d'autant plus que Benneteau a un match de gala au deuxième tour ce jeudi contre Juan-Martin Del Potro dans ce qui pourrait être sa dernière rencontre. Fait assez amusant, Juan- Martin Del Potro est peut-être celui qui aura disputé les derniers matchs de Nicolas Mahut et Julien Benneteau à Roland-Garros. En tout cas, pas question de laisser filer le match et de ne pas se battre jusqu'au bout pour essayer de rallier le troisième tour, stade de la compéition que le Frenchie n'a plus atteint depuis 2013. Nul doute que les supporters seront là quelque soit le court pour encourager Benneteau.

Vidéo - Roland-Garros - Julien Benneteau : Del Potro, dernier combat

À quel point le changement de conditions entre hier soir et aujourd'hui t'a aidé sur ce match ?

Énormément. Hier soir, c'était vraiment lent. C'est dur, surtout contre des joueurs comme ça qui sont puissants, capables de faire des fautes directes mais qui sont puissants, j'ai besoin d'avoir des conditions quand même un peu rapides, en tout cas pas très lentes pour que mon jeu puisse être efficace. C'était dur. En plus, hier, je n'ai pas du tout été opportuniste, j'ai eu beaucoup d'occasions, je n'ai pas réussi à les concrétiser. Lui, au contraire, chaque fois qu'il avait une occasion il la saisissait. Il n'y avait pas grand-chose qui se goupillait bien pour moi. Au début du deuxième, je me suis dit « tiens-le, déjà tiens ton engagement, pas de break, ce n'est pas sûr que ça termine ce soir. Tu verras ». Et après, une fois qu'on est rentrés au vestiaire, en plus j'ai été rattrapé par la tension, j'étais un peu plus tendu. Quand on est plus tendu, la frappe est moins efficace, tu bouges moins bien, tu te sens un peu moins bien physiquement. Et hier soir, je me sentais un peu plus relâché après le match, après le set et demi. Je me suis dit « il n'y a pas de break au deuxième, il peut y avoir 2 sets et demi à faire aujourd'hui et ça le fait », et voilà, c'est ce qui s'est passé. Cela m'a fait du bien.

Sachant que tu étais très dépendant du tirage, quel objectif malgré tout tu t'es fixé pour ce dernier Roland Garros ?

Gagner un match, c'est ce que je me suis fixé en Grand Chelem cette année. Avant l'Open d'Australie, j'étais tout seul avec ma femme là-bas, qui était "coach", « si j'ai un match, tu as réussi ton tournoi en tant que coach ». Ces derniers temps je n'avais pas gagné beaucoup de matches en Grand Chelem ici, à Roland-Garros encore plus, je n'ai pas gagné en simple depuis 2013 ici. À mon âge, avec le format 5 sets, la terre battue et mon classement, forcément le fait d'être tributaire du tirage au sort, tu ne peux pas te dire « je vais faire un troisième tour, huitièmes de finale », non, tu gagnes un match, tu es content. Ce n'est pas parce que je l'ai fait que je vais m'arrêter mais je vais jouer pour essayer de gagner même si ce sera très compliqué. En tout cas, aller à Roland-Garros, c'est top de connaître de nouveau l'émotion et la joie de la victoire ici et de pouvoir jouer sur un grand court contre un grand joueur.

Il aurait pu y avoir Mahut-Benneteau au deuxième tour. C'est un regret ou c'est presque un soulagement ? C'aurait pu être un match un peu bizarre.

Franchement, je ne sais pas. C'aurait été un peu spécial forcément, maintenant ça n'a pas lieu, mais je me suis dit effectivement quand le tableau est sorti : « tiens, dans l'ensemble de notre carrière, on ne s'est jamais joués en Grand Chelem, il fallait bien que ça arrive une fois ». En plus, avant de rentrer sur le terrain j'ai vu son début de match et je pensais vraiment que le début du deuxième pour moi était primordial, c'est ce que j'avais dit à deux/trois personnes à côté de moi dans les vestiaires. Après je n'ai plus regardé mais il reste deux Grands Chelems, après on verra.

Les larmes qui te viennent à la fin, c'est quoi qui te tombe dessus à ce moment, cette émotion ? Tu t'attendais à être rattrapé par un truc ?

J'en avais discuté avec je ne sais plus qui, je ne savais pas trop à quoi m'attendre, si ça allait venir en début de match ou en sortant du vestiaire, en allant sur le court, et finalement pas trop. Hier, c'était plus une tension générale, la journée était longue, sur mon court il y avait des longs matchs, en plus de la pluie, avec l'envie d'y aller, l'excitation, ça s'est transformé en tension. Après… donc rattrapé un peu par les émotions. Aujourd'hui pas du tout. Et après je n'avais qu'une idée, surtout quand j'avais le score avec moi, c'était de tenir mon plan de jeu, de me raccrocher au jeu et sur le dernier jeu, le premier point pour moi a été très important et quand je fais 30/0, je sens que le match est vraiment bien. Si je passe une bonne première derrière, là, forcément, il y a l'émotion qui arrive, parce que pendant ma carrière, je le disais toujours, pour moi, en tant que Français, gagner un match à Roland-Garros c'est quand même une saveur, en tout cas à titre personnel, que l'on ne connaît pas ailleurs sur le circuit. C'est un truc peut-être inexplicable mais il y a quand même quelque chose de magique de jouer un Grand Chelem chez soi. Pour nous, ça représente beaucoup. Pour nous, ce n'est pas qu'un lieu de tournoi. Il y a le Village maintenant mais j'ai dormi là depuis que j'ai 10, 12 ans. Je viens faire ici des rassemblements. A l'époque, il n'y avait pas les grilles, on pouvait aller s'asseoir sur le Central. A 10 ans, 12 ans tu t'assoies sur le Central au mois de novembre et tu rêves un jour de jouer sur ce court. Ce lieu représente des choses fortes pour nous. Avec le public, avec tout ce qu'il y a comme ambiance, forcément une victoire ici à chaque fois que je gagne un match, c'est un sentiment incroyable de bonheur et de joie.

La fin, c'est sûr que c'est à l'US Open ou selon ta sensation, tu pourrais pousser jusqu'à Bercy ?

Non, je n'irai pas à Bercy, c'est l'US Open. J'ai toujours dit que la seule chose qui pourrait me faire prolonger un tout petit peu, c'est s'il y a beaucoup, beaucoup de forfaits, de blessures et que Yannick a besoin de moi pour la Coupe Davis, pour l'équipe de France, je prolongerai de quelques semaines ou de quelques mois s'il le faut mais autrement, l'US Open sera mon dernier tournoi.

Quel rôle a joué le public aujourd'hui ?

Honnêtement, je l'ai connu plus... A d'autres matchs que j'ai joués, ils ont eu un rôle plus déterminant qu'aujourd'hui. Aujourd'hui, on est mercredi il y a beaucoup d'enfants, c'est une ambiance particulière. Mais c'est sûr que dans le tie-break, par exemple, dans les moments chauds, forcément ça aide, c'est peut-être un pourcentage infime, mais soit à tenir, soit ça met un peu... quand l'autre fait une faute et qu'il y a 3 à 4000 personnes qui hurlent parce qu'il a fait une faute, forcément cela me donne de l'énergie et peut-être que lui… cela ne le plombe pas, on a l'habitude de jouer devant du monde, mais au fur et à mesure, cela contribue un peu, ça nous aide. Je pense que pour Jérémy Chardy aujourd'hui, si ce n'est pas le Central de Roland-Garros, peut-être qu'il perd son cinquième set parce que dès qu’on fait un beau coup, dès qu’on met l'autre en danger sur son service, on sent qu'il y a une atmosphère qui se crée, c'est quelque chose, c'est le fait de jouer à domicile tout simplement.

Est le court numéro 1 promis à la destruction, c'est un court que tu regretteras ?

Oui, on sera toujours nostalgique de choses... Le court un a une histoire ici, il y a une ambiance particulière. Le tournoi, le site a besoin de se moderniser, de s'agrandir un peu, honnêtement, quand on voit les maquettes, comment cela va être fait, j'ai vu un peu le court des Serres du dessus, il est magnifique. Je pense qu'il va être incroyable. Il n'aura pas d'histoire mais il va la créer au fil des ans et le stade sera encore plus beau avec tout cet espace vert qui va permettre d'aller à ce court là-bas. Cela prend forme, le stade se transforme, s'agrandit, s'élargit, s'embellit, je trouve. Et au fur et à mesure des années, cela va vivre comme ces deux nouveaux courts avec le Village, d'aspect extérieur, cela peut paraître bétonné ou métallique mais à l'intérieur, c’est magnifique, je suis allé à l'inauguration. C'était inévitable, aujourd'hui il faut réussir ce qu'a fait Wimbledon, garder ce côté historique et le côté moderne, c'est ce qu'ils sont en train de faire et ils vont y arriver aussi.

Tu as posé ta candidature au poste de capitaine de Fed Cup, qu'est-ce qui a motivé ton choix, tu as rencontré les filles pour en discuter ?

J'ai discuté avec les filles effectivement, longuement avec Kristina, avec Pauline, avec Alizé à Madrid, j'ai eu Amandine Hesse au téléphone pendant la semaine de Madrid. Je leur ai expliqué ma motivation qui est sincère et grande pour elles. Qu'est-ce qui m’a motivé ? Déjà, l'année dernière on en parlait un peu, pas sur le ton de la déconnade mais cela me trottait dans la tête, j'étais à deux doigts d’en discuter avant que Yannick continue, et puis le fait de jouer encore, ce n'était pas possible, et Yannick était reparti pour un tour, il n'y avait aucun problème. Après, j'ai vu 2 rencontres, celle de Mouilleron et celle d'Aix-en-Provence, elles ont été jouées dans des conditions pas faciles pour elles et j'ai trouvé qu'elles avaient été remarquables d'état d'esprit, remarquables sur le court, en terme de niveau de jeu aussi, le fait que Kiki soit capable de gagner un double décisif avec Amandine Hesse, j'ai trouvé ça assez costaud, avec deux joueuses qui étaient devant sur le papier, j'ai ressenti un état d'esprit, une joie dans cette équipe qui me dit qu'elles méritent qu'on s'intéresse à elles et qu’elles aient le choix pour avoir un capitaine. Et avant Aix-en-Provence, j'étais à Monte-Carlo, j'allais à Marseille et sur la route, je me suis arrêté à leur hôtel le vendredi, la veille de la rencontre, pour prendre un café avec Lolo Courteau, il y avait Yannick, je m'assoie à leur table tranquille et les filles viennent, je ne voulais pas les déranger, je sais comment ça se passe en équipe de France, et pareil, avec tout le staff, je discute comme ça et je sens vraiment un état d'esprit à la fois cool et sain, même si elles ont perdu, elles arrivent quand même à jouer un très bon tennis. Je me dis qu'il y a quelque chose à faire, et en fonction de la mission que la Fédération va donner au capitaine, probablement aussi une mission avec peut-être les Jeux Olympiques en ligne de mire, c'est quelque chose qui m'intéresse de pouvoir les amener pendant 2 ans à m'occuper d'elles et à essayer de leur faire gagner la Fed Cup peut-être, et aussi d'aller chercher une médaille aux Jeux ou de connaître cette joie et ce bonheur de pouvoir faire des bonnes choses aux Jeux Olympiques aussi. C'est comme cela que cela s'est passé. J'ai appelé Amélie avant parce que je savais qu’elle était candidate et on s'entend très bien, on partage pas mal de choses, pour lui signifier mon envie et pour lui signifier que je n'étais pas du tout dans une guerre contre elle pour gagner à tout prix, c'est juste pour proposer un autre choix qui, j'espère, est crédible pour les filles, en plus de celui d'Amélie, qu'elles connaissent déjà.

Tu as cité toutes les joueuses sauf Caroline Garcia.

Je suis allé la voir à Rome avec son papa, par rapport au discours que j'ai tenu aux filles, à Caroline je lui ai juste dit : « je ne s'est pas quelle est ta position sur les années à venir par rapport à cela et ce n'est pas le moment d'en parler, je voulais juste te prévenir par politesse et par courtoisie que je me présente au poste de capitaine. Je voulais que vous soyez au courant, on aura le temps d'en reparler en temps voulu si je suis élu. » Par rapport au discours que j'ai tenu aux autres filles, avec Caroline et son papa c'était juste de la politesse, de la courtoisie et de l’information.

 

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LE FAVORI : Rafael Nadal, évidemment. Le pari "Rafael Nadal remporte Roland-Garros" est coté à 1,40 sur Unibet.

L'AUTRE FAVORI : Alexander Zverev / Dominic Thiem. Ces deux hommes apparaissent comme les seuls à pouvoir poser des problèmes à Nadal. Le pari "Alexander Zverev remporte Roland-Garros" est coté à 7,00 ; Le pari "Dominic Thiem remporte Roland-Garros" est coté à 8,00.

L'OUTSIDER et LA GROSSE COTE : Marin Cilic. Si la terre battue n'est pas sa surface de prédilection, le Croate s'est installé depuis quelques temps comme une valeur sûre du top 5 mondial, et il a déjà prouvé qu'il pouvait tenir un niveau impressionnant sur deux semaines. Le pari "Marin Cilic remporte Roland-Garros" est coté à 33,00.

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