Tennis. Roland-Garros - Gilles Simon, la tête et les jambes : "Ça va"

Gilles, tu as fait un très bon tournoi de Lyon, tu enchaînes sur un gros match, comment te sens-tu mentalement et physiquement, parce qu'il y a eu beaucoup d'énergie la semaine dernière déjà.

Mentalement très bien, simplement, ça fait du bien de gagner des matchs. Physiquement, oui, j'essaie de bien gérer, parce que c'est important. Et c'est dur, les matchs sont durs. Le match était très dur, il faut beaucoup courir, il frappe fort. Voilà, je suis arrivé bien en forme aujourd'hui. J'ai pas mal récupéré. Il va falloir enchaîner dans deux jours encore. Il faut essayer de trouver le bon mix, entre continuer de bien s'entraîner, garder la forme, bien récupérer, bien soigner les petites douleurs, et enchaîner.

(Des journalistes arrivent.)

Vous êtes en retard !

Vous disiez, il a fallu beaucoup courir. C'était assez accroché, notamment au troisième et quatrième sets ; comment analysez-vous votre rencontre ?

Même le premier, à part le deuxième qui était plus tranquille. Le premier déjà était un set très dur. Je fais vraiment un très bon jeu pour breaker d'entrée. Et j'arrive à le tenir, à garder mon service ensuite. J'ai plusieurs jeux où je suis en difficulté sur mon service et j'arrive à rester devant. J'ai deux ou trois occasions sur le sien que malheureusement je ne fais pas. Je crois que le premier, c'est long, je crois que c'est un 6-4, on n'est pas loin de l’heure de jeu ! Il a un moment vraiment baissé au deuxième, et j'ai réussi à prendre le set facilement. Après, tout le reste a été accroché. C'est dommage, au troisième, j'ai 2 balles de break qui traînent à 2 partout, je crois, ou 3 partout. Il les sauve bien ! Le premier coup droit, il met une boîte ! Il prend la ligne extérieure... Mais sinon, je n'ai pas eu d'occasions sur son service, et lui n'en avait pas vraiment sur le mien, hormis à 6-5, c'était un peu compliqué. Il fait un meilleur tie-break que moi, et voilà, il faut continuer.

 Cela a-t-il été dur de digérer la défaite en finale à Lyon, ou puisque c'est Roland, tu as vite fait le switch ?

Non, j'ai les boules encore, mais il est fini le match, il est perdu ! Après, ça restait une bonne semaine. Mais effectivement, il y avait ce premier tour face à un joueur qui m'en a mis une bonne l'année dernière au même endroit ! Oui, j'ai essayé de faire ce que j'avais à faire. Après, quand on est joueur de tennis, on perd chaque semaine... À un moment, il faut passer au- dessus, sinon il faut faire un autre sport. J'ai réussi à bien le faire. J'ai réussi à faire un bon match, je suis content d'être au deuxième tour.

Tu es le premier français à gagner sur le 18, nouveauté cette année comme court annexe. Que penses-tu du court ? L'ambiance est plutôt sympa pour l'instant ?

Il est vachement mieux que le 1. Je dis ça, parce que j’étais prévu sur le 1 à la base, mais j'ai pris une belle rouste face à BASILASHVILI sur le 1 l'année dernière. « Vous ne pouvez pas me mettre ailleurs, je ne le sens pas ? » Ça s'est mieux passé. Mais il est très bien, très bien le terrain. J'en étais sûr qu'il serait bien... Je n'avais pas de doute !

 Après une campagne sur dur plutôt difficile, là vous faites une belle campagne sur terre battue. Est-ce dû à votre forme qui est en train de revenir, forme ascendante, ou cette surface qui vous autorise plus de choses en ce moment ?

Je crois que c'est juste la forme. Quand je joue mal, je perds partout. Et quand j'arrive à bien jouer, j'arrive à gagner quelques matchs un peu partout aussi. Là, ça se passe bien. Encore une fois... Et c'est toujours proche... Je regarde les matchs, c'est dur, les matchs sont hyper accrochés, ça se joue à pas grand-chose. Quand j'étais sur dur, j'en ai perdu beaucoup à pas grand-chose, notamment la tournée américaine, beaucoup de 7-5, au troisième, de 6-4 au troisième. Le niveau est proche, tout le monde joue bien. On en a la confirmation chaque jour, malheureusement ! Et voilà, il faut savoir profiter, quand ça se passe bien.

Il y a le traditionnel débat sur la pertinence de jouer un tournoi juste avant un Grand Chelem. Une année, tu étais arrivé en ayant gagné un tournoi, Bucarest je crois, et pas gagné à Roland. Là, tu n'as pas gagné le tournoi, mais tu as fait finale. Tu as fait un beau match aujourd’hui. Tu penses quoi, ça dépend des joueurs, la manière dont se passe le tournoi ? Tu préfères arriver tard sur le site d'un Grand Chelem ? Qu'en penses-tu ?

Je ne suis pas en position de choisir les tournois. Je joue bien la semaine dernière, je prends...

Si je joue bien, je fais premier tour ici... Tant pis... Ça dépend, le feeling change tout le temps.

Je crois que tout est possible.

Par exemple, Dominic est un joueur qui aime bien jouer la semaine avant, et chaque fois, joue plutôt bien ici quand même. Tout est faisable ! Parfois, j'ai joué, quand c'était à Nice, j'avais envie de jouer Nice. Parfois, je n'ai pas joué et cela s'est bien passé... Je n'ai pas vue de lien en particulier ! Avant, je préférais de ne pas jouer quand j'étais tête de série. Et puis maintenant, je m'en fous un peu !

Pour en revenir à l'ambiance sur le court 18, Grégoire BARRERE, hier, parlait d'une petite arène. Aujourd'hui, l'ambiance était tout de même sympa, on a vu des olas, tout le public était derrière toi. Comment as-tu trouvé cette ambiance ?

L'ambiance était super agréable. Après, sur le 1, elle était bien aussi ! Mais, c'est cool... C'est cool parce que, encore une fois, les matchs sont durs, et donc, il y a des moments où, surtout face à un joueur comme lui, parce qu'il est assez frustrant, parce qu'on ne peut pas vraiment le bouger, dans le sens où, soit je joue un peu trop doucement, et je prends tout de suite un point gagnant, soit je joue très vite, et il préfère rater, plutôt que de me laisser moi le bouger un peu à droite-à gauche.Le sentiment n'est pas vraiment agréable. Ça donne l'impression que c'est lui qui fait tout : les points, les fautes. Or ce n'est pas exactement le cas. Mais dans les passages où c'est dur et où cela s'enchaîne mal, où on regarde passer les balles : elle est belle celle-là…! Celle-là aussi... Cela aide d'avoir les gens qui sont là, qui t’encouragent au moindre point où cela tourne, qui lui font sentir aussi à lui qu'ils sont là et qu'ils seront là jusqu'au bout !

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