Tennis. Roland-Garros - Gilles Simon : "Wawrinka a été meilleur"
Par Bastien RAMBERT le 31/05/2015 à 21:43
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Gilles Simon est tombé sur un Stan Wawrinka bien trop solide pour lui en huitièmes de finale de Roland-Garros. Le Niçois ne peut qu'accepter le résultat final et reconnaître la supériorité adverse, en expliquant tout de même que les conditions météorologiques (vent, terre lourde) ont aidé le jeu tout en puissance du Suisse.
Comment analysez-vous ce qui s'est passé aujourd'hui ? Il était trop fort ou vous n'avez pas réussi à mettre en place ce que vous vouliez ? Ce n'était pas un bon jour ?
Ou tout cela d'un coup... Il a été bien meilleur, tout simplement. On avait des conditions de jeu assez lourdes. Il avait le temps de poser son jeu. Il frappait fort tout le temps. Il a une balle très lourde. Il arrivait à me pousser facilement en deux coups de raquette. Pour moi, c'était très dur de le faire bouger. Il jouait bien. Il jouait relax. Il envoyait tout ce qu'il avait à chaque fois et envoyait bien.
Pensez-vous qu'on retrouve le Stan Wawrinka quand il a gagné son Grand Chelem (l'Open d'Australie, en 2014)?
Il est là quelque part. Il avait joué un tel tennis à ce moment-là. À certains moments, il le fait et à d'autres moins. J'ai l'impression que c'est dans ses mains, que ça rentre ou pas, alors que ça rentre pour certaines raisons et que cela sorte pour certaines raisons aussi, cela ne vient pas de nulle part. Je pense simplement qu'aujourd'hui, de m'affronter moi, dans ces conditions, cela a dû lui convenir parfaitement. Je n'ai pas réussi à lui créer assez de stress. C'est un joueur qui, quand il est en confiance – et on l'a vu à certains moments –, est très fort. C'est un des rares joueurs qui a pu surclasser Novak sur des passages entiers alors que personne ne fait cela ! Quand cela bloque, cela bloque pour une raison. Ce n'est pas juste dans sa tête, c'est parce qu'un adversaire lui pose des problèmes, un autre lui aurait certainement posé plus de problèmes aujourd'hui mais je n'ai pas réussi à le faire. Il a déplié son jeu et l'a très bien déplié.
Quel bilan faites-vous de ce tournoi sachant que vous êtes arrivé blessé (aux cervicales), sans vraiment de certitudes ?
De toute façon, je l'ai toujours dit, on n'est jamais satisfait quand on perd. Sur mes trois derniers Roland Garros, j'ai perdu en 5 sets. J'avais les boules en sortant du match. Cela me rappelle quand j'avais perdu contre Soderling en huitièmes et que je n'avais pris que des missiles l'après-midi. Il avait joué trois fois mieux que moi et il y a juste à dire : "bravo, tu as été plus fort." J'ai perdu, c'est décevant et je n'aime pas cela. Il reste ce sentiment.
Vous faites partie d'une très bonne génération de joueurs en France. Que penseriez-vous si vous n'arriviez pas dans votre groupe à remporter un titre de Grand Chelem en simple ? Ce serait dommage ? Comment vous voyez cela ?
Je ne fonctionne pas en groupe, déjà... (rires.) Je serais très heureux pour d'autres joueurs s'ils arrivaient à gagner un Grand Chelem. Je suis toujours content quand un joueur arrive à en gagner un, c'est bien mais j'aimerais juste que cela m'arrive… Si je n'arrivais pas à le faire, il y aurait ce sentiment car chaque joueur grandit avec ce rêve. Finalement, ce n'est pas à moi qu'il faut poser la question mais plus au public français, aux gens qui nous soutiennent et à nos supporters. Voilà, on essaie de faire le maximum, même si aujourd'hui j'ai mis tout ce que j'avais sur le court, je n'avais tout simplement pas assez.
Propos recueillis par la rédaction de Tennis Actu