Dominic Thiem a un coup de blues : "Je suis tombé dans un trou"
ATPL'année 2021 n'a pas bien débuté pour Dominic Thiem. Avec cinq victoires pour quatre défaites, l'Autrichien est maintenant absent des courts depuis plus d'un mois en raison d'une blessure au genou qui l'a contraint à se retirer des tournois de Miami, Monte-Carlo et de Belgrade. Alors certaines questions se posent sur l'actuel quatrième joueur mondial. Le média autrichien Der Standard est donc allé longuement interroger leur star du pays. Une interview à coeur ouvert de la part de l'Autrichien qui nous en dit plus sur son état de santé et mental.
Dominic Thiem : "Je ne suis pas une machine..."
"L'an dernier, j'avais eu la même chose au genou droit"
"Ce sont des petits problèmes, maintenant il s'agit du genou gauche. L'an dernier, pendant le premier confinement, j'avais eu la même chose au genou droit. C'est un pli congénital dans les genoux, qui se manifeste de temps en temps. Cela prend quelques semaines avant que la douleur ne parte. Si j'étais allé à Belgrade avec mes douleurs au genou, j'aurais à nouveau perdu au premier tour. Et alors tu te retrouves dans un engrenage négatif. C'est ce qu'il faut que j'évite. C'est pour ça que je préfère rester à la maison. Je ne suis pas le premier ni le dernier qui gère ça de cette manière", a-t-il confié dans des propos rapportés par Sport 24.
"Je suis tombé dans un trou"
Vainqueur de l'US Open en 2020, Dominic Thiem a mis fin à la domination de Rafael Nadal et Novak Djokovic en Grand Chelem. "Après ce titre, j'étais dans un état d'euphorie, les résultats m'ont permis d'aller en finale du Masters de Londres. Mais en préparant cette saison, je suis tombé dans un trou. J'ai poursuivi mon grand rêve pendant 15 ans, sans regarder à gauche ou à droite. Je pense que la pandémie s'ajoute juste à tout le reste. Si j'avais gagné l'US Open dans un contexte normal l'an dernier, tout aurait continué normalement, et je serais probablement dans l'état où je me trouve actuellement. Quand on poursuit toute sa vie son grand objectif, qu'on lui subordonne tout le reste et qu'on atteint ensuite cet objectif, tout change pendant un moment. Le problème avec le tennis, c'est que c'est très mouvementé et que ça continue semaine après semaine."
"A présent, toute planification est impossible"
Mais à côté des blessures, Thiem vit mal la situation dans laquelle les joueurs de tennis se trouvent. "La crise du coronavirus a supprimé les aspects positifs, à commencer par les voyages, la liberté de bouger. Restent les côtés négatifs. C'est difficile de continuer à jouer dans ces conditions semaine après semaine. Il y a des personnes qui mettent ça de côté, pour eux, la vie dans la bulle est même plutôt un avantage, par exemple pour Dan Evans ou Alexander Bublik. Ils ont des difficultés à se focaliser sur le sport en temps normal. Pour eux, c'est super, ils se concentrent uniquement sur le tennis, il n'y a rien d'autre. A présent, toute planification est impossible. On n'est même pas sûrs si les JO pourront se tenir fin juillet. J'ai une vie complètement planifiée. Chaque jour, chaque semaine, chaque mois est minuté. Je me sens mieux quand je sais ce qui se passe le lendemain. En ce moment, c'est impossible."
"Rien ne m'enlèvera l'envie de jouer au tennis"
"Roland-Garros reste mon grand objectif. Bien sûr, j'ai un grand retard dans l'entraînement. Je ne sais pas où je me situe. J'espère que ça viendra à Madrid ou à Rome. Je veux être tout à fait apte à jouer un tournoi, c'est mon exigence. Une médaille aux JO d'été de Tokyo serait le rêve absolu - à supposer qu'ils aient lieu. J'aimerais le savoir, mais c'est la pandémie qui en décidera. En tout cas, rien ne m'enlèvera l'envie de jouer au tennis. Car tôt ou tard, le monde normal reviendra." Si tout se passe bien, on devrait donc revoir l'Autrichien sur les courts à Madrid dès le 3 mai.
Publié le par Paul MOUGIN