Djokovic : "Chaque euro gagné, avec la sueur et les larmes"
ATP FinalsIl y aura bien une 8e finale au Masters pour Novak Djokovic ! A Turin, le Serbe continue son parcours parfait. Après avoir remporté ses trois matchs de poule dont un énorme combat face à Daniil Medvedev vendredi, Nole est venu à bout, dans la douleur, de Taylor Fritz ce samedi en demi-finales. Une victoire acquise en deux manches conclues par des jeux décisifs, 7-6(5), 7-6(6), alors que l'Américain avait servi pour le gain de la deuxième manche. Malgré une plus grande fatigue par rapport à son adversaire qui avait eu droit à une journée de repos, Djokovic a prouvé sa supériorité dans les moments chauds, remportant sa 6e victoire en autant de rencontres face à Fritz. Toujours aussi déterminé, il est n'est plus qu'à une marche d'égaliser le record de Roger Federer avec un 6e sacre aux ATP Finals.
Nole Djokovic après son 6e sacre au Masters Nitto ATP Finals
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"J’ai tenu le coup"
"J’ai dû me battre pour survivre. Je ne me sentais pas très réactif ni très à l’aise aujourd’hui. Je savais qu’en entrant dans le match d’aujourd’hui après la bataille épuisante d’hier (vendredi) contre Daniil Medvedev, je savais qu’il me faudrait un certain temps pour m’adapter et trouver le mouvement dynamique dont j’ai besoin contre Fritz, qui est l’un des meilleurs serveurs du circuit. Je devais être très patient, je n’ai pas très bien commencé le deuxième set. Mais j’ai réussi à reprendre son service à 5-4 quand il servait pour le set, comme quand Daniil Medvedev servait pour le match hier. Dans ces moments, je passe la vitesse supérieure, j'arrive à tenir mes nerfs, à le faire jouer un coup de plus. Je suis très heureux d’avoir surmonté ce défi car ce n'était pas l’un de mes meilleurs jours, mais j’ai tenu le coup."
"Je ne prends rien pour acquis parce que je sais ce que l'on ressent quand on n'a rien sur la table, cinq membres de la famille, la guerre et les sanctions. N'oublions pas d'où je viens et l'époque où j'ai grandi"
En conférence de presse, Djokovic a évoqué la possibilité de toucher 4 700 000 euros en cas de sacre, un prize money inédit. "C'est une information publique. Bien sûr, les gens peuvent voir combien d'argent on gagne. Ce dont les médias ne parlent pas, c'est de toutes les taxes et autres dépenses. Je ne peux pas venir ici et parler d'argent comme si c'était un problème dans ma vie. J'ai eu beaucoup de chance. C'est une conséquence de mon tennis et des succès que j'ai eus, ainsi que de ma famille et de mon équipe. Chaque euro que j'ai gagné l'a été dans la sueur et les larmes. Je ne prends rien pour acquis parce que je sais ce que l'on ressent quand on n'a rien sur la table, cinq membres de la famille, la guerre et les sanctions. N'oublions pas d'où je viens et l'époque où j'ai grandi. Je sais ce que c'est que d'être dans la situation inverse, ce qui m'aide à apprécier encore plus ce que je gagne", a-t-il analysé avec franchise.
"Je vois le tennis différemment qu'il y a 15 ans"
Nole a également profité de l'occasion pour évoquer son évolution au fil des années. "J'aimerais croire que j'évolue, comme tout le monde, en espérant que ce soit de manière positive", a-t-il expliqué avant de poursuivre. "Je constate des changements dans mon corps et, bien sûr, dans ma mentalité et mon caractère. Chaque année, nous sommes des personnes différentes. Avec des circonstances de vie différentes, vous vous adaptez et essayez d'être une meilleure version de vous-même. Il y a plus d'expérience. J'aime à croire qu'il y a peut-être aussi plus de sagesse dans ma façon de voir les choses sur le plan sportif et dans ma vie. Je vois le tennis différemment qu'il y a 15 ans. J'ai toujours été très minutieux dans mes analyses sur le terrain et en dehors. J'ai développé ce genre d'approche grâce à Jelena Gencic, mon premier entraîneur de tennis. Je me préoccupe toujours de tous les aspects. Avec chaque année qui passe, on apprend de nouvelles leçons, on crée une formule de réussite qui fonctionne pour soi, peut-être pas pour quelqu'un d'autre."
Publié le par Paul MOUGIN