Gilbert Versier : "Si on opère, Rafa Nadal ne pourra plus courir"
ATPContraint d'annoncer son forfait pour la fin de la saison, on en sait plus sur la blessure qui gêne Rafael Nadal. Une blessure qui n'est en fait pas nouvelle puisque le taureau de Manacor souffre d'une maladie chronique du pied, appelée syndrome de Weiss-Müller. Il s'agit d'une maladie dégénérative et résulte d'une déformation de l'os de la voûte plantaire, qui est essentiel pour le mouvement du pied. C'est ce syndrome qui avait déjà empêché l'Espagnol de participer à son premier Roland-Garros en 2005. Gilbert Versier, chirurgien orthopédiste, a donné quelques détails sur les possibles traitements de cette maladie pour le journal L'Equipe.
Rafa Nadal après sa défaite contre Harris à Washington 2021
"Tout ce qui est chirurgical ne permet plus la pratique du sport à haut niveau"
"Ça touche généralement les gens qui ont les pieds plats. C'est congénital. Certains ont les pieds creux, d'autres ont des arches complètement effondrées, avec un pied en valgus qui favorise ce genre de pathologie. Ça provoque une compression de l'os naviculaire, qui se nécrose. C'est la mort de l'os, il n'est pas rongé et a perdu sa vascularisation. Il a tendance à se condenser et à s'écraser un peu. Tout ça se passe sur la colonne du gros orteil, là où on a le maximum d'appuis."
Et comme l'explique bien l'ancien chef du service de chirurgie othopédique de l'hôpital militaire de Vincennes, l'opération n'est pas une solution pour le moment. "On bloque l'adaptation du pied au sol et le patient ne sera plus capable que de marcher. Il ne pourra plus courir. C'est pour ça qu'on retarde cette intervention et qu'on la réserve aux patients qui sont extrêmement douloureux et qui n'arrivent même plus à marcher correctement. Ce qui n'est pas son cas, bien sûr. Il y a des hauts et des bas avec un traitement conservateur (...) Ses semelles doivent être refaites au moins deux ou trois fois par an. Mais tout ce qui est chirurgical ne permet plus la pratique du sport à haut niveau."
Publié le par Paul MOUGIN