Medvedev n°1 : "Le tennis n'est parfois pas si important que ça"
ATPNovak Djokovic perdra sa place de numéro 1 mondial dès lundi. Battu en quarts de finale du tournoi de Dubaï ce jeudi, il a permis à Daniil Medvedev d'être assuré de devenir le 27e joueur à conquérir le trône de l'ATP lundi. Ce n'était qu'une question de temps puisque Nole ne jouait que Dubaï avant une reprise en avril a priori. Son dauphin devait donc tôt ou tard prendre le pouvoir. Ce sera très tôt finalement. Malgré la défaite à Acapulco dans la nuit de vendredi à samedi contre Rafael Nadal, la place de numéro 1 est acquise. Un grand accomplissement pour Daniil, premier patron de l'ATP hors Big four depuis le 2 février 2004. Dingue ! Pourtant, difficile de se réjouir complètement avec le contexte actuel, l'invasion de l'Ukraine par les Russes.
Daniil Medvedev a chipé la place de n°1 à Novak Djokovic
"Je comprends que le tennis n'est pas la chose la plus importante"
Forcément, en conférence de presse, sa réaction était très attendue. "Pour l'instant, je comprends que le tennis n'est pas la chose la plus importante", a-t-il d'abord confié en parlant de la situation en Ukraine. "J'avais beaucoup d'émotion quand je me suis réveillé. La défaite de Novak Djokovic signifiait que j'étais le nouveau numéro 1 mondial, quoi que je fasse, ce que je ne savais pas. J'ai reçu beaucoup de messages, beaucoup d'émotions, mais au final, je devais me concentrer sur la victoire de mon match. Je voulais essayer d'aborder mon match, mais ce n'était pas facile de rester concentré. La journée a été comme des montagnes russes", a expliqué Medvedev, touché par la situation.
"J'ai reçu beaucoup de messages d'autres joueurs dans le vestiaire (...) Nous sommes tous en paix, c'est ce que j'ai ressenti quand je suis arrivé numéro 1"
Le téléphone a vibré. Après la défaite de Djokovic, le téléphone de Medvedev a surchauffé. "J'ai reçu beaucoup de messages d'autres joueurs dans le vestiaire, pas seulement des joueurs les mieux classés, mais aussi d'autres joueurs qui jouent sur le circuit Challenger, je ne veux pas nommer quelqu'un en particulier. En général, je pense que nous avons un vestiaire très amical, nous essayons de nous soutenir mutuellement. Quand quelqu'un gagne son premier titre, j'essaie de le féliciter aussi, même les juniors. En général, lorsque quelqu'un gagne un trophée, tout le monde va le féliciter lors du tournoi suivant. En ce sens, le tennis est un sport très convivial en dehors du court, mais c'est une chose différente à l'intérieur, c'est différent là-bas. Nous sommes tous en paix, c'est ce que j'ai ressenti quand je suis arrivé numéro 1."
"Il est un peu tôt pour parler d'une nouvelle ère, mais je suis heureux d'avoir atteint un tel objectif"
Enfin, malgré cet accomplissement, Medvedev ne s'enflamme pas. Pas d'affirmation de nouvelle ère pour le moment. "C'est difficile à dire, surtout si l'on regarde ce qui s'est passé lors des derniers Grands Chelems. La plupart d'entre eux ont été remportés par le Big 3, même s'il est vrai que j'ai eu le privilège de soulever le dernier titre à l'US Open. Pour ma part, j'essaie de pratiquer mon meilleur tennis, mais pour le moment, New York est la seule fois où j'ai pu battre un membre du Big 3 dans des tournois du Grand Chelem. Je vais devoir continuer à travailler et faire mieux, car dans d'autres tournois, j'ai été capable de les battre. Lors de cet Open d'Australie, cela m'est encore arrivé, il y a eu des moments dans le match où je n'étais pas assez fort. Il est un peu tôt pour parler d'une nouvelle ère, mais je suis heureux d'avoir atteint un tel objectif. Un grand sentiment pour moi et pour mon équipe", a-t-il déclaré.
Publié le par Alexandre HERCHEUX