Andrey Rublev : "Je suis passé au stade supérieur..."
ATP - Monte-CarloCe dimanche, deux joueurs du top 10 se rencontraient en finale du Rolex Monte-Carlo Masters. Andrey Rublev n'avait pas encore remporté son premier Masters 1000 mais avait déjà atteint la finale ici à Monaco, en 2021. Son adversaire, Holger Rune partait favori et a imposé son rythme une bonne partie du match mais ses émotions l'ont rattrapé de temps à autre. Rublev n'en demandait pas tant. Très appliqué dans la troisième manche, il est allé chercher le Danois au mental pour s'imposer sur le score de 5-7, 6-2, 7-5. Une finale sous haute tension qui a régalé les spectateurs monégasques. Une consécration pour le Russe qui remporte son 13e trophée, le plus important de sa carrière. Un succès qu'il attendait depuis longtemps et qui vient récompenser son travail avec sa nouvelle équipe.
Rublev s'offre son premier Master 1000 face à Rune
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"J'ai eu tellement de mal à gagner un tournoi Masters 1000"
"J'ai les larmes aux yeux", a déclaré le champion lors de la remise des prix. "Je ne sais pas quoi dire. Je suis tellement heureux. J'ai eu tellement de mal à gagner un tournoi Masters 1000. J'étais mené 1-4, 0/30, puis j'ai sauvé des balles de break, pensant qu'il n'y avait aucune chance de gagner. Mais j'ai réussi à le faire. Je savais au fond de moi que j'aurais une chance", a déclaré Rublev. "Je me suis battu jusqu'à la fin. Je me souviens des finales précédentes et quand j'étais derrière, je pensais que je n'avais aucune chance et mentalement, j'étais en train de sombrer. Mais aujourd'hui, je me suis dit qu'il fallait y croire jusqu'au bout, et c'est ce que j'ai essayé de faire dans le troisième set, en espérant avoir une chance supplémentaire de revenir, et quelle façon de le faire !"
Rublev, une nouvelle force mentale ?
Lors de sa conférence de presse, le Russe est revenu sur sa gestion des émotions et les progrès qu'il a pu faire notamment dans ce domaine. Il a d'ailleurs très bien su gérer ses spasmes nerveux : "J’ai commencé à sentir un spasme dans le bas du dos. Mais je me suis dit tout de suite que plus j’y penserai, plus la douleur empirerait, mon mental fonctionne très bien, plus on pense à un problème, plus il devient deux fois pire. Alors j’ai essayé de me calmer et de n’y accorder aucune attention. Et le spasme n’a pas augmenté, finalement ce n’était rien", a-t-il d'abord expliqué, avant de poursuivre sur son état d'esprit au moment de conclure : "Avant la première balle de match, je me suis dit, comme c’est bizarre que ce soit 40/0 (sourire), et puis je me suis dit, ne réfléchis pas, vas-y ! Voilà tout".
"C'est comme pour une petite amie"
Il est ensuite longuement revenu sur sa nouvelle équipe à qu'il attribue une belle part dans ses progrès actuels : "J’aime la manière dont je travaille maintenant avec ma nouvelle équipe, sur le plus plan de la préparation physique, des traitements, du tennis et du mental. Je sens que c’est la bonne voie. Je sens que je peux beaucoup progresser. Je le fais en entrainement, mais je ne savais pas quand ni où ces progrès allaient se voir en match, pendant les tournois. Et finalement voilà que je gagne ce tournoi. Alberto Martin est quelqu’un de très humble et très gentil. Avec Fernando Vicente, ils sont bons amis, c’est vraiment agréable de travailler avec eux. C’est important pour moi de sentir une connexion en dehors du tennis. Peu importe le talent du coach, s’il n’y a pas la connexion en dehors du court... C’est comme pour une petite amie, on ne trouve pas souvent cette connexion, ça n’arrive que rarement. C’est pareil pour le coach, j’ai cette connexion. Je suis très reconnaissant pour ça. Alberto a un diplôme en psychologie du sport, il peut expliquer des choses de manière plus simple dans les moments de stress. Et ça m’aide beaucoup. J’ai un nouveau préparateur physique, un nouveau kiné, un nouvel agent. Je suis passé au stade supérieur. Seul Fernando est encore là, il était là depuis le début".
Le résumé du match
La finale entre les deux Tops 10 a tenu toutes ses promesses. Paradoxalement, Rune était le plus expérimenté, car il a déjà remporté un match de cette importance à Paris-Bercy. On l’a vu imprimer son rythme sur ce début de finale avec des balles de break d’entrée, sauvées par le Russe. Rune breake finalement le premier à 3-2 mais Rublev recollait juste derrière. Le joueur de 19 ans a su garder son sang-froid dans le money-time pour virer en tête, 7-5. Sa fougue l’a rattrapé en début de seconde manche. Rune prenait peu de repos entre les points et multipliait les fautes pour se retrouver mené 5-2. Bien moins structuré que depuis le début du tournoi, le Danois laissait le Russe s’envoler 6-2.,
À l'image du match, la troisième manche fut décousue. Rune alternait le très bon et le moins bon tandis que Rublev laissait passer les vagues danoises. La stratégie a été risquée mais payante. Rune breakait le premier avant de se laisser submerger par ses émotions. Quelques smashs manquées et doubles fautes plus tard, il se mettait le public à dos en frappant deux balles dans la mer, de rage. Concentré, Rublev gérait le money-time pour s'imposer sur le score de 5-7, 6-2, 7-5 après 2h34 de combat. Le Russe remporte ainsi son 13e titre, le plus important de sa carrière et rectifie une anomalie dans son palmarès.
Publié le par Augustin PITRÉ