Rafael Nadal : "Il serait humain que Djokovic ait une baisse de moral"

Rafael Nadal a livré sa dernière joute, du moins en tant que joueur actif, contre Novak Djokovic, samedi soir au Six Kings Slam, tournoi exhibition organisé en Arabie Saoudite. Emu après la rencontre, le Taureau de Manacor a retenu ses larmes et a réalisé un discours assez court où il a remercié ses fans et félicité le Serbe. Deuxième membre du Big 3 à prendre sa retraite après Roger Federer, le Majorquin, qui conclura ce chapitre de sa vie au Final 8 de Coupe Davis, du 19 au 24 novembre, est revenu dans un entretien avec AS sur sa rivalité avec le Suisse et le Serbe. Rafa a également évoqué la suite pour Djokovic.

"C’est la satisfaction d’avoir bien fait les choses, pas seulement au niveau de la raquette, mais sur le plan humain"

"Ce dont je suis le plus fier, c'est d'avoir terminé ma carrière et de quitter le tennis avec la satisfaction de me sentir valorisé et aimé, pas seulement du public, qui peut finalement avoir une vision plus passionnée de ce qu'est le sport lui-même, car ce qu'il voit sont vos réussites et il y a un comportement face à tout ça. Le fait est que j'ai entretenu de très bonnes relations avec toutes les personnes qui ont toujours été proches de moi, tant en famille qu'en équipe, comme la grande majorité des personnes avec qui à un moment donné j'ai travaillé et vécu davantage, tant dans les tournois que dans le circuit ATP. Je repars avec le sentiment que lorsque je reviendrai sur un tournoi, ils seront contents de me voir. C’est la satisfaction d’avoir bien fait les choses, pas seulement au niveau de la raquette, mais sur le plan humain, ce qui est finalement bien plus important."

"Djokovic est le joueur que j'ai le plus affronté, mais pour moi, mon plus grand rival a été Federer"

Rafa a également parlé de ses rivaux. "Djokovic est le joueur que j'ai le plus affronté, mais pour moi, mon plus grand rival a été Federer. Parce que, quand je suis arrivé sur le circuit, c'était Federer qui était là et il était le premier. Dans les années où j’étais au meilleur de ma carrière à tous points de vue, c’était Roger et Novak. Mais dans les premiers, qui sont ceux qui vous marquent d'une manière particulière, Roger était toujours là. Je pense, et je ne sais pas pourquoi, que ma rivalité avec eux deux a été plus intense que celle qu'ils avaient entre eux. Je ne connais pas la raison exacte, mais j'ai l'impression que c'est ainsi que le monde le perçoit. Il faudrait trouver la raison. Avec Roger, je suis clair que c'est parce qu'il y avait un contraste très prononcé dans les styles et les manières de voir et d'aborder le sport. Et avec Novak, bien sûr, cela a été un défi incroyable. Au final, c’est un joueur qui a su maintenir un très haut niveau de jeu et s’améliorer chaque année. Les chiffres disent qu'il est le meilleur, c'est pourquoi son niveau de tennis a également été le meilleur et, en plus, c'est celui qui a réussi à rester le plus loin des blessures."

"Une fois Federer parti, une fois que je serai parti, il serait logique que Novak ait aussi une petite baisse de régime au niveau mental et trouve la raison de se mettre à l'écart"

Le Taureau de Manacor a également donné son opinion sur la suite de la carrière de Novak Djokovic. "Je pense qu'il est humain que Novak, même s'il est encore en bonne santé, qu'il a un âge et qu'il est logique que le temps fasse son œuvre sur chacun d'entre nous et qu'une fois Federer parti, une fois que je serai parti, qu'en fin de compte nous avons été ses deux grands rivaux, à un moment donné, il ait aussi une petite baisse de régime mentale et trouvera la raison de se mettre à l'écart. C'est ce qui arrive à tout le monde. Et Novak est suffisamment bon pour, s'il est en bonne santé, être encore compétitif au plus haut niveau et aspirer à gagner les plus grands tournois. Et s'il est toujours heureux de faire ce qu'il fait, il continuera. Si, à un moment donné, il n'est pas suffisamment récompensé pour ce qu'il doit faire pour avoir une chance de rester au plus haut niveau, alors il se retirera, c'est ce que je pense."