Alex Müller : "Je vais plus aux toilettes que les gens normaux "
ATP - RomeCe n'était pas le Français le plus attendu mais il est le dernier en vie au Masters 1000 de Rome, Alexandre Müller joue son huitième à Rome ce mardi contre le Chilien Nicolas Jarry, malgré sa maladie de Crohn. Alexandre Müller avait expliqué à Tennis Actu fin 2023 son quotidien et comment il vivait depuis l'âge de 13 ans avec cette maladie de Crohn, à retrouver à partir de 8'16" dans la vidéo ci-dessous. Lundi, Alexandre Müller s'est offert la plus belle victoire de sa carrière. Sorti des qualifications grâce à ses victoires sur Emilio Nava et Radu Albot, le Français s'est ensuite payé Marton Fucsovics et son compatriote Arthur Fils. Lundi, le 109e mondial a continué de surprendre en Italie en se payant le n°6 mondial Andrey Rublev, 3-6, 6-3, 6-2. Cette semaine, il a déjà dominé trois Top 50. Avant Rome, il n'en avait battu que quatre. Mais il s'agit surtout de son premier succès contre un Top 10. Une performance épatante et un sacré accomplissement pour le joueur de 27 ans qui vise son premier quart en Masters 1000 à Rome ce mardi. Dans la vidéo, ci-dessous, Alexandre Müller au micro de Tennis Actu fin 2023.
Alexandre Müller au micro de Tennis Actu fin 2023 !
Retrouvez ici le tableau du Masters 1000 de Rome
"Il y a parfois des périodes plus compliquées... "
"C'est le genre de victoires qui booste la confiance, qui booste les semaines d'entraînement," a-t-il expliqué à L'Equipe. "Quand on rentre à la maison et que l'on a fait un huitième, un quart en Masters 1000, je pense que les entraînements sont de meilleure qualité. On vit aussi pour ces moments-là, on s'entraîne pour ça. Il faut continuer comme ça. (...) Beaucoup de gens disent que j'ai toutes les armes pour 'faire chier' le Top 10. J'en ai un peu la preuve aujourd'hui. Maintenant, c'est à moi d'y croire encore plus. J'y crois, mais peut-être de temps en temps un petit peu moins que ce que je devrais. Ce n'est pas simple. Il y a parfois des périodes plus compliquées. Cette semaine en tout cas, je suis sur un super tournoi et je vais essayer d'en profiter au max. C'est la plus belle victoire de ma carrière, oui ! Le plus beau jour ? (Il hésite). Je ne sais pas trop. Moi, je suis un long fleuve tranquille. Je ne suis pas trop dans les extrêmes, jamais très très triste, jamais très très heureux. Un peu tout le temps heureux en fait (sourire). Il n'y a rien qui me bouge." Bluffant, le Français jouera son premier huitième en Masters 1000 contre Nicolas Jarry ou Stefano Napolitano. Il y aura un coup à jouer.
Alexandre Müller avait expliqué fin 2023 sa maladie de Crohn à Tennis Actu
À l'âge de 13 ans, Alexandre Müller, atteint de la maladie de Crohn, pensait son rêve brisé lorsqu'un médecin avait affirmé qu'il ne pouvait plus pratiquer le sport de haut niveau. 13 ans plus tard, le Provençal, 109e mondial, réalise une superbe semaine à Rome. Alexandre Müller avait expliqué à Tennis Actu fin 2023 son quotidien et comment il vivait depuis l'âge de 13 ans avec cette maladie de Crohn, à retrouver à partir de 8'16" dans la vidéo ci-dessous
Qu'est-ce que la maladie de Crohn ?
Pour ceux qui découvrent la maladie de Crohn, quelques explications. La maladie de Crohn se révèle par des symptômes variés et surtout digestifs : douleurs abdominales (spasmes, brûlures) parfois fortes, par crises, similaires à celles causées par l’appendicite ; diarrhée ; perte d’appétit, nausées et vomissements.
"Quand la maladie de Crohn a été diagnostiquée, j’avais 13 ans. Le premier médecin m’a dit que je devais arrêter le sport de haut niveau. S’il y a une revanche, c’est plutôt sur lui."
Tout ça, c’est une revanche aussi pour toi, qui a dû te battre contre la maladie de Crohn ?
Oui, je continue de me battre tous les jours. Je dois me piquer toutes les deux semaines. Ce n’est pas si simple. Pour ceux qui veulent se renseigner, ils tapent Maladie de Crohn au colon sur Internet. Ça ne m’empêche pas, au moins, de jouer au haut niveau.
Tu n’en avais pas parlé avant cette année ?
Non, non, car je pense que beaucoup de joueurs ont des problèmes de santé ou physiques. Je ne sais plus comment c’est venu à l’US Open. J’en ai parlé et j’ai reçu plein de gentils messages de gens qui m’ont soutenu ou m’ont posé des questions.
Le fait que tu sois malade et sportif de haut niveau, ça envoie aussi un message d’espoir aux personnes atteintes de cette maladie.
Oui, c’est surtout ça. Quand la maladie a été diagnostiquée, j’avais 13 ans et j’étais au CREPS. Le premier médecin m’a dit que je devais arrêter le sport de haut niveau. S’il y a une revanche, c’est plutôt sur lui.
Ça a été un moteur ?
Sur le coup non, ça a été compliqué. J’avais 13 ans, je voulais être fort dans ce sport. J’ai réussi à gérer. Il y a des périodes plus simples, d’autres moments où c’est gênant. Ça fait partie de moi et je ne me plains pas. Ça m’a peut-être fait une force mentale supérieure.
Tu peux avoir des séances d’entraînement qui vont « sauter » ou avoir des forfaits ?
Non, pas les séances. Pour être direct, je vais plus aux toilettes que les gens normaux. Donc je préfère jouer à 10h, en première rotation. Si je joue en fin de journée, je vais aller souvent aux toilettes et j’arrive sur le court sans énergie. À l’entraînement, il y a des semaines où ça va et d’autres où l’énergie est moins là. Mes entraîneurs sont au courant. Ils savent que je suis dur au mal, que je m’investis à fond. On gère un peu parfois et voilà.
Publié le par Tennis Actu