Dan Evans fait valser beaucoup de monde en 2020
ATP - VienneA quoi ça tient une demi-finale dans un ATP 500? A une balle de match sauvée il y a huit jours face à Karen Khachanov à Anvers... A une absence de hawk-eye... Favorisé par un arbitrage défaillant, Dan Evans avait fini par écoeurer le Russe (3-6, 7-6, 6-4) pour se hisser dans le dernier carré du tournoi belge et, du coup, il s'était emparé du statut de special exempt - au nez et à la barbe de Ugo Humbert - pour Vienne.
Dans la capitale autrichienne, Dan Evans, 33e mondial, a eu une entrée en matière heureuse: Aljaz Bedene a abandonné au premier tour au bout 1h17. En huitième, le filou britannique a contenu l'Autrichien Jurij Rodionov. Et en quart, il a signé un petit chef d'oeuvre pour mater Grigor Dimitrov, 20e mondial, qui sortait pourtant d'un exploit face à Stefanos Tsitsipas.
Avec son jeu à l'ancienne - ah ce slice de revers... - et ses montées incessantes, Dan Evans est un enfer à jouer. Face au Bulgare, il a enregistré sa huitième victoire sur un Top 20 de l'année. La liste est impressionnante: David Goffin et Alex de Minaur en ATP Cup, Karen Khachanov (à Rotterdam puis Anvers), Fabio Fognini et Andrey Rublev à Dubaï, et encore Andrey Rublev à Cincinnati. Seul Novak Djokovic a dominé plus de joueurs de ce calibre (15). Preuve que le "Brit" sait gérer émotionnellement les moments cruciaux.
Ces performances sont d'aurant plus admirables que le natif de Birmingham avait disparu du classement ATP pendant deux semaines en avril 2018, conséquence de sa suspension à la suite d'un contrôle anti-dopage positif à la cocaïne subi en avril 2017 en marge du tournoi de Barcelone. L'Anglais a payé sa dette et s'est acheté une conduite même s'il a toujours le sang chaud. On l'a vu se chauffer en double à Roland-Garros avec le Néerlandais Matwe Middelkoop. Il a fallu la diplomatie de l'arbitre français Arnaud Gabas pour éviter unne bagarre.
Quand il est dans un grand jour, Dan Evans est un régal à voir jouer. Sa demi-finale face à Lorenzo Sonego s'annonce palpitante. L'enjeu - une finale d'un ATP 500 - est énorme pour ces deux joueurs. L'Italien est sur un petit nuage après son exploit face à Novak Djokovic qui avait probablement la tête un peu ailleurs. Garder le numéro 1 mondial à trois misérables jeux (6-2, 6-1) est une vraie performance. Mais ne risque-t-il pas une décompression? Autre enjeu de cette affiche: une probable place de tête de série à l'Open d'Australie. La semaine dernière, Dan Evans avait raté quatre balles de match lors de sa demi-finale face à Ugo Humbert. Laissera-t-il filer une nouvelle opportunité ce samedi après-midi?
Publié le par Jules HÉRODE