Halep vaccinée... mais des joueurs doutent encore du vaccin
ATP/WTALe journaliste américain Ben Rothenberg a profité du tournoi de Miami pour interroger les joueurs et joueuses à propos du vaccin contre le covid-19. Si Simona Halep n'a pas hésité, c'est plutôt la méfiance qui semble dominer du côté des joueurs interrogés. Novak Djokovic est un des premiers à avoir pris position, il y a quelques mois déjà, quand le vaccin n'était pas encore sorti. Récemment Andy Murray s'était montré plus positif, mais avait également montré quelques inquiétudes. À noter également que Naomi Osaka et Ashleigh Barty semblent moins hésitantes. Si l'on peut espérer que les vaccins puissent mettre fin à la crise sanitaire, la vaccination reste un sujet sensible, et il sera sans doute nécessaire que l'ATP et la WTA donnent une direction à suivre à l'aide d'experts scientifiques et médicaux.
Pierre-Hugues Herbert et les changements liés à la Covid-19
Ceci étant les joueurs et joueuses sont jeunes et a priori en excellente santé et ne font pas partie des priorités vaccinales dans la plupart des pays, ce qui peut expliquer une certaine distance avec l'injection comme l'ont exprimé Elina Svitolina, Andrey Rublev, Aryna Sabalenka ainsi que Diego Schwartzman, qui a depuis apporté des précisions contraires à Ben Rothenberg. Certains comme Hubert Hurkacz, très focus sur les tournois, ont surtout exprimé un problème de logistique.
Rublev et Schwartzman n'aiment pas les vaccins
Andrey Rublev est un des joueurs en forme du moment alors forcément son avis compte aux yeux des fans, néanmoins si le joueur est plutôt contre, il se pliera aux règles édictées : "Si j'ai la possibilité de ne pas me faire vacciner, je ne le ferai pas. Je ne me suis jamais fait vacciner depuis que je suis enfant. Ça me va comme ça. Je n'ai jamais eu de problème de santé. Si c'est possible, je préfère ne pas le faire." À peu près même son de cloche chez Diego Schwartzman qui avait dit ne pas être fan de vaccins mais tout de même enclin à faire ce qu'il faut pour que sa famille en dispose : "Je ne cherche pas à me faire vacciner ici aux USA même s'il y a des opportunités. Bien sûr, si j'ai une chance dans le futur, alors j'aiderais ma famille à en avoir. Mais je n'aime vraiment pas les vaccins." Face aux réactions, sur Twitter, le joueur a ensuite insisté sur le fait qu'il avait dû mal se faire comprendre par manque de maitrise de l'anglais : "Je tiens à préciser que j'ai répondu à @BenRothenberg en anglais ce qui n'est pas ma spécialité ... que je vais me faire vacciner quand mon tour viendra que je n'obtiendrais pas le vaccin avant ma famille et les gens qui en ont vraiment besoin. Peut-être que mon anglais n'était pas clair."
Svitolina et Sabalenka se méfient
Elina Svitolina et Aryna Sabalenka sont quant à elles surtout effrayées par le manque de recul. L'Ukrainienne envisageait tout de même de se faire vacciner avant que son entourage ne l'arrête : "J'envisageais de me faire vacciner, mais des amis m'ont dit d'attendre de voir comment ça évolue à cause des effets secondaires dans certains cas. Pour l'instant, ça n'a pas vraiment de sens de faire quelque chose testé depuis aussi peu de temps. Je vais attendre." Sabalenka, va quant à elle prendre conseil auprès de ses médecins, même si pour le moment elle n'envisage pas la vaccination ni pour elle ni pour sa famille : "Il y a deux vaccins, je veux faire celui qui est plus cher et qui ne va pas dans ton "truc génétique". Il y a deux types de vaccin, je dois y réfléchir. Je dois en parler avec mes médecins et voir lequel est mieux pour moi."
Vers une vaccination obligatoire ?
Pour le moment l'ATP et la WTA n'ont pas pris de position officielle sur un système de vaccination obligatoire. C'est sans doute trop tôt alors que les populations à risque ne sont pas vaccinées dans leur totalité et que pour le moment le vaccin, comme le fait remarquer Rublev, n'empêcherait pas l'existence des bulles, puisqu'il n'est pas encore établi très clairement si le vaccin empêche les contaminations, même si l'on sait qu'il empêche les formes graves de la maladie : "Pour le moment se faire vacciner ne donne aucun privilège, il faudra toujours rester dans les bulles." Si beaucoup de joueurs semblent se montrer sceptiques, il semblerait qu'il se plierait aux directives de l'ATP et la WTA s'il y en avait : "Si j'ai le choix, je ne le ferais pas" a indiqué Rublev, mentionnant ainsi qu'il s'attend plus ou moins à ne pas toujours avoir le choix. Même réaction chez Sabalenka, pas de refus en bloc en cas d'obligation : "Si c'est obligatoire, j'y réfléchirai à deux fois." L'ATP et la WTA n'imposeront peut-être pas une marche à suivre, mais il serait sans doute intéressant qu'un avis unique et soutenu par des experts soit exprimé, car les joueurs sont naturellement influencés par leur entourage, leur éducation ou encore leur pays d'origine qui sont extrêmement variés et semblent finalement un peu perdus pour prendre une décision de cette importance.
Publié le par Aude MAZ