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Iga Swiatek raconte : "Beaucoup de larmes, de nuits sans dormir..."

Dopage
Mis à jour le par Timothée THOMAS-COLLIGNON

Iga Swiatek, actuelle numéro 2 mondiale et quadruple lauréate de Roland-Garros, a été suspendue un mois après un contrôle positif à la trimétazidine (TMZ). Ce médicament, utilisé pour améliorer le flux sanguin, a été détecté en faible concentration dans un complément de mélatonine qu’elle consommait pour gérer son décalage horaire. L’Agence internationale pour l’intégrité du tennis (ITIA) a reconnu un faible degré de faute, retenant la thèse d’une contamination involontaire.

Les explications d'Iga Swiatek après la révélation de dopage


La suspension, rétroactive au 22 septembre, inclut une période déjà purgée pendant l’instruction. 22 plus exactement (8 jours restants). La Polonais, qui a manqué plusieurs tournois et perdu sa place de numéro un mondiale, pourra néanmoins participer à l’Open d’Australie en janvier. Elle a également disputé les WTA Finals et la Billie Jean King Cup après la levée anticipée de sa sanction début octobre. Dans une vidéo face caméra publiée sur Instagram, l'ancienne n°1 mondiale a donné, en polonais (mais sous-titré en anglais), sa version des faits.

 

"Cette situation m'a rendue très anxieuse"

"Bonjour à tous. Le sujet dont je vais vous faire part aujourd'hui est difficile, et je ne pouvais pas en parler pendant les deux mois et demi derniers. J'espère que cette vidéo expliquera l'affaire", a d'abord lancé Iga Swiatek en ouverture. "Je veux être transparente avec vous et je veux que vous compreniez ce qu'il m'est arrivé récemment. Le 12 septembre, j'ai appris que l'échantillon de mon test antidopage collecté avant le tournoi de Cincinnati était positif. C'était un coup dur pour moi, j'étais choquée, et cette situation m'a rendue très anxieuse."

 

"La trimétazidine, une substance que je ne connaissais pas"

"D'abord, je ne pouvais pas comprendre comment cela était possible et d'où cela venait. Il s'avère que les tests ont révélé qu'il y avait le niveau le plus bas de trimétazidine, une substance que je ne connaissais pas. Je ne savais même pas que cela existait et je n'avais jamais rencontré ce problème, pas plus que les gens de mon entourage", raconte-t-elle, la mine grave. "J'ai ressenti un fort sentiment d'injustice, et ces premières semaines ont été chaotiques. Nous avons immédiatement réagi et coopéré avec l'ITIA."

 

"La mélatonine que j'utilisais a été contaminée pendant la fabrication"

"La dose détectée était extrêmement faible et semblait provenir d'une contamination, d'un supplément ou d'un médicament. J'ai pensé que j'avais été contaminée. C'est pourquoi nous nous sommes concentrés sur des tests approfondis de tous les compléments alimentaires et médicaments que j'ai pris. Les analyses ont révélé que la mélatonine que j'utilisais depuis longtemps, que j'avais avec moi et que j'ai utilisée avant le tournoi de Cincinnati, avait été contaminée pendant la fabrication. C'était un choc d'entendre cela, mais cela a expliqué beaucoup de choses. Déterminer la source du problème est essentiel dans ce genre de situation."

 

"Prouver la contamination a pris du temps"

"Après avoir trouvé la source, nous devions prouver que le médicament était effectivement contaminé. La mélatonine est essentielle pour moi afin d'atténuer les effets du décalage horaire et du stress lié au travail, qui m'empêche parfois de dormir. Après avoir identifié la source, il nous a fallu du temps pour conclure l'affaire. Le 12 septembre, j'ai été suspendue à titre provisoire, ce qui m'a empêchée de jouer en Asie et de défendre mon classement (elle était n°1 mondiale à ce moment-là, ndlr). Mais cela m'importait peu, car le plus important était de prouver mon innocence."

 

"Une suspension symbolique"

"Maintenant que tout cela touche à sa fin, j'ai été suspendue symboliquement pendant un mois. 22 jours sont déjà derrière moi, et il me reste encore 8 jours à purger. Cela signifie que je peux commencer la nouvelle saison en faisant table rase, en étant simplement concentrée sur ce que je sais faire : jouer au tennis."

 

"Une situation qui m'a presque brisé le cœur"

"Cette expérience, la plus difficile de ma vie sans hésitation, m'a beaucoup appris. Revenir à la compétition, participer aux WTA Finals et à la Billie Jean King Cup m'ont apporté beaucoup d'émotions positives et m'ont permis de retrouver goût à mon jeu. Ce que je retiendrai à jamais, c'est d'être retournée à l'entraînement après cette situation qui m'a presque brisé le cœur. Il y a eu beaucoup de larmes et de nuits sans sommeil. Le pire était l'incertitude : je ne savais pas ce qu'il adviendrait de ma carrière, ni si je pourrais rejouer au tennis."

 

"J'espère que vous continuerez à me soutenir"

"Je remercie ma famille, mon équipe et toutes les personnes qui m'ont soutenue et ont travaillé pour trouver la source de cette contamination. Je leur serai toujours reconnaissante. Cette situation m'a fait mal, car toute ma vie, je me suis efforcée de construire une carrière exemplaire, avec des valeurs qui reflètent ce que doit défendre un athlète. J'espère que vous comprenez ce qu'il s'est passé et que vous continuerez à me soutenir, car je ne suis pas sûre que j'aurais eu la même force pour me battre sans vous. Maintenant que j'ai affronté et vaincu la plus grande épreuve de ma vie, j'espère que vous resterez à mes côtés."

Publié le par Timothée THOMAS-COLLIGNON

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