Franck Paque et "son" Boulogne en Pro A : "J'ai tenu ma parole..."
INTERVIEWLe tennis français a brillé cette année avec les performances d'Ugo Humbert, Arthur Fils et Giovanni Mpetshi, notamment, sur le circuit ATP. En cette fin d'année, le tennis français est aussi à l'honneur avec les championnats de France par équipes, une épreuve passionnante avec des joueurs talentueux et investis. Franck Paque, président du TC Boulogne-sur-Mer ne dira pas le contraire. Avec Hugo Gaston, Terence Atmane, Titouan Droguet et Constant Lestienne, le club Nordiste avait une sacrée armada cette année. Le TCB a tenu son rang en Pro B et logiquement validé sa montée en Pro A l'an prochain. Les ambitions seront déjà hautes dès l'année prochaine pour cette "équipe de copains", comme l'a expliqué Franck Paque à Tennis Actu.
L'ENTRETIEN Franck Paque sur Tennis Actu
"J’ai tenu ma parole et j’ai plongé dans la Scarpe ! C’était un peu froid mais c’était un bon moment d’amitié"
Franck, votre équipe de Boulogne sur Mer a été promue en Pro A. Vous avez été contraint de faire un plongeon c’est bien ça ?
C’est bien ça ! On est extrêmement content. On ne s’attendait pas à finaliser notre montée avant le dernier match. On a réussi à battre Arras 6-0. J’ai une pensée pour Stéphane Gauguery, Président du RC Arras. Toutes les planètes se sont alignées pour nous et les gars ont été extraordinaires. Je remercie les supporters venus à Arras et les bénévoles et membres du club.
C’était un beau clin d’œil d’avoir ce derby en guise de « finale »
Oui, tout à fait. On se connaît très bien avec Stéphane. On savait qu’il y avait la possibilité d’avoir cette finale. C’est un peu triste quand c’est entre amis mais voilà. Pour évoquer le plongeon, mercredi matin, Hugo Gaston me dit : ‘Président, si on gagne, tu sautes dans l’eau’. J’ai accepté seulement en gagnant 6-0, ce que je pensais impossible. Ils avaient une bonne équipe, avec Gerald Melzer et Benoît Paire. Terence Atmane a sauvé six balles de match contre Paire, j’ai commencé à avoir la pression. Les gars ont été formidables. J’ai tenu ma parole et j’ai plongé dans la Scarpe ! C’était un peu froid mais c’était un bon moment d’amitié.
"On a rassemblé une équipe de copains. On veut une équipe d’amis et une osmose"
Racontez un peu ce que ça représente pour le club de jouer dans l’élite.
C’est extraordinaire. On a de nouvelles infrastructures au club. Ça permet de monter aux collectivités qui nous ont soutenus de dire : on l’a fait. C’est une équipe que j’ai construite par rapport à Terence Atmane. Pour les Boulonnais, il fallait le garder. Et pour le garder, il fallait bâtir une équipe autour de lui et de niveau Pro A. On est monté chaque année depuis 14 ans. On a assumé ce statut de favori. Il y a eu beaucoup de stress et de pression pour les joueurs. On était en mission et c’est une belle récompense pour tout le monde.
C’est beau mais c’est aussi logique. Le recrutement a été de qualité cette année. Pouvez-vous expliquer comment ça s’est passé ?
Déjà, je suis chef d’entreprise qui croit beaucoup en l’humain. Le fait de suivre Terence en Grand Chelem m’a permis de connaître les gens. Arthur Cazaux était le meilleur ami de Terence Atmane. Constant Lestienne et mon capitaine, Arnaud Frey, faisaient partie de la Team Extia (Société de conseil). Titouan Droguet, meilleur ami de Constant. On a rassemblé une équipe de copains. On veut une équipe d’amis et une osmose. On a formé une équipe avec des gens sympas. On était à fond et avec Hugo Gaston en leader, c’est formidable. C’est un joueur très talentueux et adorable. Toujours le bon mot. On veut désormais se maintenir en Pro A et briller.
"On parle de Ligue 1 au football, Pro A au basket, et de Pro A pour le tennis, donc c’est vraiment le haut-niveau"
Vous avez évité le piège du recrutement « mercenaires ».
Je ne vis pas pour faire un coup. Ces garçons sont venus pour s’inscrire sur le long-terme. Peut-être aller chercher un titre un jour. Je suis un ambassadeur de la ville de Boulogne-sur-Mer et j’ai envie qu’on nous connaisse. Quand j'ai vu l’ambiance chez nous, on a pu donner du bonheur aux gens. Le tennis, c’est ma vie. On a essayé avec mon capitaine de faire un bon travail. L’aboutissement est fantastique, de faire partie de cette élite. On parle de Ligue 1 au football, Pro A au basket, et de Pro A pour le tennis, donc c’est vraiment le haut-niveau. Ces matchs d’Interclubs méritent un meilleur suivi, une meilleure promotion. On peut voir de grands joueurs dans chaque club. Chaque joueur de mon équipe a été issu d’un club. Ça permet à nos jeunes de s’identifier à ces champions. C’est une expérience extraordinaire.
Les habitués de Cyclism Actu vous connaissent, cette fois vous vous illustrez dans le tennis. Vous imaginiez une aventure aussi belle ?
Je suis un amoureux du tennis, je voyage beaucoup et j’ai suivi Terence. J’ai fait les tournois du Grand Chelem avec lui et quelques tournois, notamment Rome. C’est notre poulain. On est fier d’avoir formé un jeune et j’essaie de l’aider au maximum. Quand on est un jeune qui n’a pas été dans le circuit fédéral, c’est plus compliqué. Je le considère comme un super gamin. Il a son caractère, comme moi. On parle et on essaie de l’aider et le faire progresser.
Et maintenant ? L’objectif sera un titre dès 2025 ?
Je ne vais pas cacher que nous avons des ambitions. Maintenant, c’est la fin de saison, il faut voir les disponibilités, les blessures… On échange beaucoup avec Arnaud, le capitaine. Peut-être que comme en Pro B, il faudra apprendre. Il n’y a aucun problème.
Un sacre en 2025, ça reste un rêve, ou c’est devenu un objectif plus concret ?
Je suis ambitieux donc j’aime avoir des objectifs hauts. Quand on voit les armadas, on sera un petit poucet avec un public formidable, une équipe de copains.
Un petit poucet costaud et à suivre de près en 2025 !
Exactement !
Publié le par Alexandre HERCHEUX