Di Meco : "Je pense que Benoît Paire n'aura pas de regrets !"
ITWÉric Di Meco, c'est l'une des grandes voix françaises du football. Toutefois, cette semaine, l'ancien joueur de l'OM a totalement changé d'univers en se lançant dans un exercice bien différent : commenter jeudi soir une rencontre de l'Open 13 de Marseille pour We Are Tennis - BNP Paribas ! Avant cette nouvelle expérience, le consultant de RMC Sport - BFM TV a accepté de discuter avec Tennis Actu de cette opportunité mais pas seulement... Nadal/Federer, Messi/Ronaldo, Benoît Paire, l'OM... Le vainqueur de Ligue des Champions 1993 a évoqué tous ces sujets avec passion mais aussi son franc-parler habituel.
Le Mag Tennis Actu avec Eric Di Meco !
"Jamais dans ma vie je n’aurais pensé commenter du tennis"
Eric Di Meco, les fans de foot ont l’habitude de vous écouter sur RMC et RMC Sport, mais ce jeudi, vous allez vous essayer à un autre exercice, commenter du tennis. C’est une envie que vous aviez ou c’est une opportunité que vous avez saisie ?
Jamais dans ma vie je n’aurais pensé commenter du tennis. C’est une initiative qui m’a été proposée par Sophie Kamoun il y a quelques temps. BNP Paribas a eu l’idée originale de proposer à des personnalités marseillaises de commenter les matchs de l’Open 13. J’ai trouvé ça particulièrement sympa.
Marseille c’est l’OM avant tout. Mais, l’Open 13 reste un moment important du tennis français. Comment vit-on cette semaine en Provence ? On sent une excitation ?
Il se trouve que l’Open 13 chez nous, c’est important. La vie bat au rythme des matchs de l’OM. Mais, c’est vrai que la semaine de l’Open 13 est particulière. J’ai des potes qui prévoient leur soirée à l’Open 13 avec un petit apéro et un petit match. C’est le tennis et tout ce qu’il y a autour.
"J’ai un faible pour Nadal. J’avoue que j’aime ce côté travailleur, qui fait tout pour gagner"
En tant que suiveur, et s’il faut choisir, vous êtes team Roger, team Rafa, ou team Novak ?
J’ai beaucoup d’admiration pour les grands champions. J’ai un faible pour Nadal. Si je devais transposer la rivalité Federer/Nadal avec Messi/Ronaldo, tu as Messi avec l’image du talentueux donc Federer, et Ronaldo avec l’image du travailleur donc Nadal. J’avoue que j’aime ce côté travailleur, qui fait tout pour gagner.
Vous vous reconnaissez un peu dans les valeurs que possèdent Rafa ?
Oui oui oui… Même si c’est aussi un talentueux. Je n’aime pas quand on dit Federer c’est le talent, lui c’est le travail et Djoko le mental ou je ne sais pas trop quoi. A ce niveau-là, on a un talent extraordinaire. C’est vrai que Nadal a ce côté tueur sur le court. J’aime bien ça. Le problème d’un Federer, qui est un bosseur aussi bien sûr, c’est que beaucoup de gamins croient que simplement le talent suffit. C’est le piège du talentueux, on croît qu’il ne s’entraine pas dur. Pour servir d’exemple, le talentueux peut-être un contre-exemple plutôt. Je n’ai pas de fils sportif de haut-niveau mais j’aurais mis en avant Ronaldo, Nadal.
C’est vrai que le parallèle Ronaldo/Messi ressemble vraiment à Nadal/Federer avec Ronaldo le travailleur, et Messi qui exploite un don du ciel, alors qu’il faut travailler dur de toutes façons pour être au haut-niveau.
Exactement ! C’est pour ça que j’aime bien ce parallèle. Je mets toujours en avant Ronaldo car c’est l’exemple à suivre pour les jeunes. Messi, il y en a un par génération, le dernier c’était Maradona. Si tu travailles dur, tu peux être une machine de guerre comme Messi. Il y a un truc que je ne supporte pas ce sont les talentueux qui ne travaillent pas.
"Benoît Paire, c’est un super gamin. Juste, j’aurais aimé voir un Benoît plus dans la mentalité Nadal"
Vous m’avez fait une transition. Benoît Paire a cette étiquette-là en France. Vous faites partie de ses fervents défenseurs ou vous jugez qu’il va trop loin et n’en fait pas assez ?
J’ai un gros problème avec Benoît, c’est que c’est un petit Avignonnais. J’étais de la MJC d’Avignon et son oncle jouait à l’Olympique Avignonnais. Je le connais, j’ai fait des apéros avec lui donc j’ai une grande affection pour lui. C’est un super gamin. Je sais qu’il n’aura pas de regrets sur sa carrière. Je disais l’autre fois à la radio, j’ai toujours peur quand je vois des talentueux comme ça avec un sale caractère, qu’ils aient des regrets. Benoît finit sa carrière sans regrets, et je pense que ce sera le cas, je n’ai pas de souci avec ça. Juste, j’aurais aimé voir un Benoît Paire plus dans la mentalité Nadal, « je suis à fond tennis pour voir où je peux aller ». C’est mon ressenti, ma mentalité parce que j’ai toujours voulu privilégier le côté titres, performances etc… Je sais qu’il est heureux. Ce métier, il le voit comme ça. Peut-être que Benoît dans un système militaire, il n’aurait pas eu ces résultats. Si certains joueurs avaient été sérieux, il n’aurait pas pu avoir leur carrière. Ça faisait leur équilibre. Il fait une belle carrière et s’il finit sans regret, et bien chapeau, il aura eu une belle carrière.
Qu’est-ce qui vous fait dire que Benoît n’aura pas de regrets ?
Parce qu’on a en a discuté. Quand on fait l’apéro, on ne fait pas que les cons ! Je n’ai pas l’impression que c’est un garçon qui a des regrets. Son côté sanguin me plaît. Le tennis est un sport trop lisse et les personnalités comme ça ne font pas de mal au tennis. Juste, tu sais que ce n’est pas un fou d’entraînement.
Qu’est-ce qu’il vous dit quand vous parlez de votre vision du sport de haut-niveau ?
Dans son esprit, il travaille dur. Je ne peux pas juger son travail. Je sais juste qu’il fait son job du mieux qu’il pense le faire. Il y en a d’autres qui le font autrement, c’est ce que je veux dire. Quand je le vois jouer, je me dis il y a une marge de progression.
Sur l'OM : "Je suis plutôt pessimiste..."
Avec Eric Di Meco, on est tout de même obligé de parler de l’OM. Quel est le sentiment qui domine ? C’est la honte ou la colère ?
La honte. Même si on a eu notre dose de honte déjà. Après la campagne en Ligue des Champions, c’était le mot qui revenait dans la bouche des supporters. Hier soir (lundi, après la défaite de l’OM contre Canet-en-Roussillon, pensionnaire de National 2, en Coupe de France), ce n’est que la continuité de cette saison. Ça arrive, mais c’est dommage que ça arrive durant cette saison. Avoir honte de son équipe, c’est le pire. Je ne suis pas très optimiste. Quand je vois les fins de contrats et les fonds qui ne seront pas forcément élevés, je suis plutôt pessimiste.
Publié le par Alexandre HERCHEUX