Guy Forget : "Arthur Fils doit éviter les dérives et excès"
ITW/Le MagCapitaine de l'Equipe de France de Coupe Davis entre 1999 et 2012, Guy Forget a vu passer de nombreux talents. Sébastien Grosjean, Jo-Wilfried Tsonga, Richard Gasquet pour ne citer qu'eux. En ce moment, une jeune pépite crève l'écran en France : Arthur Fils. Au cours du long entretien accordé à Tennis Actu, Guy Forget a parlé de nouveau protégé de Sergi Bruguera et Sébastien Grosjean. L'ancien directeur de Roland-Garros et du Rolex Paris Masters a également évoqué les pièges à éviter pour le joueur de 19 ans.
Guy Forget a parlé d'Arthur Fils avec Tennis Actu
"La manière dont Arthur s’entoure est très importante. On espère qu’en cours de route, il ne va pas se perdre avec toutes les dérives et les excès que la vie de sportif peut entraîner"
"Sébastien et Sergi, tous les deux sont des garçons qui aiment particulièrement le tennis. Ils vont amener leur expérience, leur savoir, leur passion à Arthur, qui est une pierre précieuse dont on taille les facettes. Son entourage n’ambitionne pas d’être juste 10e mondial. C’est un garçon qui a beaucoup de talent, qui a des qualités physiques hors-normes. Quand on regarde Nadal, Federer et Djokovic, ils étaient sans doute les meilleurs athlètes du circuit. Les plus rapides, les plus tenaces, les plus endurants…La manière dont Arthur s’entoure est très importante. On espère qu’en cours de route, il ne va pas se perdre avec toutes les dérives et les excès que la vie de sportif peut entraîner. Je pense qu’il est bien entouré et Sébastien et Sergi connaissent les faux-pas à éviter. Ils vont l’accompagner et le faire progresser." a assuré Guy Forget, confiant concernant cette nouvelle collaboration.
"Ce qui est important pour Fils, Van Assche et d’autres talentueux, c’est que leurs entraîneurs ne jouent pas la carte du court terme"
Avec toute son expérience, Guy Forget a également évoqué l'importance du travail bien construit. Et l'ancien boss des équipes de France fait totalement confiance aux nouveaux coachs de Fils et a l'implication de ce dernier. "Pour parler de manière plus technique, j’ai toujours été étonné par des joueurs que je retrouvais en Australie, quand j’étais capitaine, qui avaient les mêmes lacunes que l’année d’avant. Un jeu qui n’avait pas évolué. C’est embêtant, car ce n’est pas qu’ils sont mauvais, mais ils n’ont pas travaillé. Je crois que ce qui est important pour Fils, Van Assche et d’autres talentueux, c’est que leurs entraîneurs ne jouent pas la carte du court terme, mais plutôt construire un joueur pour être numéro 1, comme Jannik Sinner ou Carlos Alcaraz. Parfois, ils peuvent se tromper un peu, mais c’est l’expérience qui fera la différence. La base est déjà là. J’espère que Seb et Sergi vont aider Arthur à combler ses petites lacunes pour battre Jannik Sinner et Novak Djokovic."
"J’ose imaginer que l'idée de gagner un titre en Grand Chelem est dans un coin de sa tête mais..."
Très ambitieux, Fils n'a jamais caché rêver très grand. Logique pour Forget, qui prévient tout de même le Parisien d'un piège à éviter. "J’ose imaginer que c’est dans un coin de sa tête", a-t-il confiant en évoquant le rêve d'un titre en Grand Chelem. "Ce serait maladroit de l’exprimer, on peut manger la feuille derrière… Pourquoi exposer publiquement son ambition ? Fais ton travail dans l’ombre, approche-toi des meilleurs et tu pourras gagner un Grand Chelem. Ce serait s’apporter une pression supplémentaire et un joueur de cet âge n’en a pas besoin. Pour moi, Rafael Nadal est l’exemple du joueur humble, respectueux, qui a travaillé plus que d’autres dans l’ombre. Il revient encore et je suis convaincu qu’il aborde sa préparation avec la même rigueur que lorsqu’il avait 16 ans."
Retrouvez ici l'entretien complet avec Guy Forget
Publié le par Alexandre HERCHEUX