Mannarino : "Un soulagement plus que de la joie"
Open d'Australie"Le divin chauve" régale dans cet Open d'Australie 2024. Top 20 depuis la semaine passée - son meilleur classement en carrière - Adrian Mannarino avait déjà passé plus de sept heures sur les courts et disputé dix sets sur ses deux premiers tours contre Stan Wawrinka et Jaume Munar. Ce vendredi, il a encore remporté une joute de dingo en cinq manches pour sortir Ben Shelton, de 14 ans son cadet, 7-6(4), 1-6, 6-7(2), 6-3, 6-4. Le Tricolore a donc désormais passé environ douze heures sur le court. Une sacrée débauche d'énergie avant d'affronter Novak Djokovic en huitième de finale, son deuxième à Melbourne, son cinquième en Grand Chelem. Pour rappel, "Manna" n'est pas au courant qu'il affrontera le numéro mondial. Il ne souhaite pas connaître ses adversaires avant ni voir les tableaux.
Adrian Mannarino en 8es de l'Open d'Australie
Retrouvez ici le tableau Messieurs de l'Open d'Australie 2024
"Je me suis dit : "T'as laissé passer la croquette""
En conférence de presse, le Tricolore est revenu sur son match et l'ambiance folle dans les tribunes. "J'avais vraiment l'impression que ça pouvait encore continuer. J'étais bien en canne. Le seul problème était au service. Je ne suis pas un grand serveur mais c'était en dessous ce que je peux faire. Dans l'échange, c'était bien. Vers la fin, j'étais un peu tendu mais en général, j'étais bien. Le fait d'être dos au mur en perdant le troisième set, ça m'a relâché. Dans ma tête, j'étais passé à côté de l'occasion. J'avais plus ou moins perdu le match. J'étais passé à côté. Si j'avais perdu 6-2 ou 6-3, j'y serai retourné."
Mais là, en ayant servi pour le set, je me suis dit : "T'as laissé passer la croquette." Heureusement, j'ai tenu mon service au début du quatrième et après je tapais bien la balle. Je me suis dit qu'il aurait peut-être un jeu un peu moins bon. C'était particulier entre les balles neuves, où ses services étaient quasi inretournables, et les balles très grosses où j'avais l'impression d'avoir une occasion à chaque fois. Il a vraiment fait un mauvais jeu dans le quatrième et je suis passé devant physiquement. Il tentait plus vite, avait du mal en bout de course. J'ai continué à le faire courir et ça a bien fonctionné."
"C'était un soulagement plus que de la joie à la fin"
"Manna" est également revenu sur l'ambiance dingue, avec un public en majeure partie derrière Shelton, mais aussi la présence du groupe de supporters français, toujours au rendez-vous depuis le début de la quinzaine. "C'était un des matchs avec le plus d'ambiance. Il y a peut-être Tiafoe à l'US Open. Franchement, à la fin, ce qui dominait c'était l'envie de ne pas perdre. Je me suis "Putain, si je perds, ça va être terrible." Tu vois la balle de match et tout le monde qui se met à hurler. J'ai l'impression que je l'ai tellement vécu que je n'avais pas envie de ça. C'était un soulagement plus que de la joie à la fin. J'étais pas non plus hyper lucide. À la fin, ça devenait n'importe quoi. Les gens viennent, ils sont fatigués. C'est la fin de la journée, je ne sais pas ce qu'ils ont bu, faits... Il faut comprendre aussi, ils viennent voir un match, ils n'en ont plus rien à foutre que tu te concentres sur ton service. Ils parlent entre eux. Toi, tu as l'impression que c'est irrespectueux mais c'est un peu normal, ils viennent voir un show. Ils ne sont pas là pour respecter à la lettre l'envie des joueurs".
Publié le par Alexandre HERCHEUX