Kristina Mladenovic : "Pourquoi c'est l'homme qui choisit ?"

Peut-être avec un esprit de revanche, Kristina Mladenovic brille à l'US Open. La Nordiste, associée à la Chinoise Shuai Zhang, a vécu un grand moment mercredi sur le Stadium Louis Armstrong en se hissant en finale. La paire franco-chinoise a dominé les gagnantes de Wimbledon, Taylor Townsend / Katerina Siniakova, 7-5, 4-6, 6-3. "Kiki" jouera ainsi sa 16e finale en Grand Chelem, double dames et mixte confondus. Elle aurait sans doute pu être utile aux JO 2024... Problème : elle n'a pas été choisie par la FFT et/ou Edouard Roger-Vasselin, qui a préféré jouer en mixte avec Caroline Garcia. Manque de communication et de confiance... Mladenovic n'a pas apprécié d'être écartée du mixte sans faire partie du process de décision, comme elle l'a expliqué à nos confrères de L'Equipe.

"On m'a juste informée que je ne jouerais pas. C'est l'homme qui a décidé avec qui il préférait jouer..."

"En début d'année, on s'était mise d'accord avec Caroline Garcia pour jouer ensemble", raconte Mladenovic. "L'investissement était présent des deux côtés et c'était un vrai objectif pour moi. J'avais aussi le mixte en tête. J'adore Caroline, mais elle ne joue pas beaucoup en mixte. Je pense que j'ai assez prouvé que j'avais de l'expérience dans ce domaine. Je m'y attendais. Ce qui est décevant, c'est la manière dont cela m'a été communiqué. J'aurais aimé être associée à la décision. On m'a juste informée que je ne jouerais pas. C'est l'homme (Ndlr : Edouard Roger-Vasselin) qui a décidé avec qui il préférait jouer. Pas de souci ! Caroline est une joueuse exceptionnelle. Mais j'étais déçue de ce zéro communication."

"Édouard a gagné Roland-Garros, magnifique. J'en ai gagné aussi. On aurait pu discuter"

"Pourquoi c'est l'homme qui choisit, et pas la femme ?", se demande Mladenovic. "OK, c'est super, Édouard a gagné Roland-Garros, magnifique. J'en ai gagné aussi. On aurait pu discuter. Il m'avait demandé de jouer le mixte avec lui à Roland-Garros en mode, si on joue bien, on a des chances d'aller aux JO. J'estime qu'on ne doit rien prouver à qui que ce soit. On nous fait confiance ou pas. On peut faire premier tour à Roland et gagner une médaille, et inversement. Peut-être que son approche était maladroite. Je lui ai répondu que si on devait faire les JO ensemble, pas de souci, on s'inscrit ensemble à Roland et on s'entraîne. Mais j'avais l'impression qu'on voulait me tester. Et, vraiment, il n'y a eu aucune communication. Je trouve ça dommage. On aurait dû communiquer, prendre une décision d'équipe, car au final, c'est l'équipe de France qui va aux JO. Cela n'a pas été géré comme ça et j'ai été déçue. Je parle de ça avec du recul et je ne suis en froid avec personne. Mais dans ce contexte, j'ai préféré mettre de côté le projet JO."

Kiki Mladenovic, plus que légitime en double

La frustration se comprend. La Nordiste est percutante en double depuis de longues années. Kristina Mladenovic a décroché sa 11e finale de Grand Chelem en double dames à l'US Open. Excusez du peu. En comptant le double mixte, la Nordiste atteint même sa 16e finale en Majeur. De quoi la placer dans l'Histoire du tennis parmi les grandes spécialistes du double. Leurs adversaires, vendredi, seront la Lettone Jelena Ostapenko et l'Ukrainienne Lyudmyla Kichenok. "Kiki" aura l'occasion de laisser les JO totalement derrière elle avec un 7e sacre en Grand Chelem en double dames, un premier à l'US Open.