Hazem Naw, de la guerre au tennis : "On entendait les coups de feu"

21 victoires pour 4 défaites : le bilan d'Hazem Naw est impressionnant en ce début d'année 2024. Sorti des qualifications au Challenger de Pau cette semaine, il a sorti Arthur Rinderknech au premier tour. Jeudi, le joueur de 24 ans défiera Lucas Pouille, ancien demi-finaliste de Grand Chelem. Mais les choses n'ont pas été simples pour en arriver jusqu'à son actuelle 348e place au classement ATP.

"Parfois à l'entraînement, on entendait des coups de feu"

Le 30 janvier dernier, Naw était le premier Syrien à remporter un match sur le circuit Challenger hors qualifs, ralliant même les demi-finales cette semaine-là à Koblenz. Il faut dire que les conditions ne sont pas propices à jouer au tennis à Alep, sa ville d'origine, où la guerre civile fait rage depuis 2011. D'ailleurs, Naw a dû déménager à Damas en 2015, avant de se réfugier à Cologne, en Allemagne en 2017, laissant sa famille sur place. "Parfois à l'entraînement on entendait des coups de feu, donc on s'arrêtait et on rentrait à la maison" explique t-il à l'ATP. "Une fois les courts endommagés, mon frère et moi nous sommes entraînés pendant six à huit mois sur ces courts, mais la situation était toujours dangereuse. Une fois l'entraînement terminé, nous rentrions à la maison en nous disant : "nous avons survécu".

"Je veux rendre heureux le peuple syrien"

Quand le seul but est de survivre, le sport est secondaire. C'est pour cela qu'Hazem Naw veut apporter un peu de réconfort à la population syrienne grâce à ses performances. "Je veux rendre heureux le peuple syrien, il mérite tellement d'avoir le sourire après 12 années de guerre civile, de problèmes au quotidien..." a t-il révélé à la Presse de la Manche lors de son passage à Cherbourg. Né le 1er janvier 2000, ce courageux droitier d'1m83 qui a son frère, Amer, comme entraîneur, affrontera Lucas Pouille ce jeudi en huitièmes de finale du Challenger de Pau pour continuer d'écrire son histoire.