1er quart à Roland-Garros pour Dimitrov : "Mieux vaut tard..."

Un très beau duel a eu lieu entre Hubert Hurkacz et Grigor Dimitrov dimanche soir, un peu dans l'ombre du Corentin Moutet - Jannik Sinner en night session sur le central. S'il n'y a eu que trois sets, c'est tout de même après pratiquement trois heures de jeu que le Bulgare a réussi à prendre le meilleur sur son adversaire 7-6(5), 6-4, 7-6(3). Il lui aura tout de même fallu disputer deux tie-breaks en trois sets pour s'en sortir. Mais supérieure dans pratiquement tous les secteurs du jeu, sur une surface qui lui convient bien, la tête de série n°10 a donc eu le dernier mot. Pourtant le Bulgare n'avait encore jamais atteint les quarts de final sur l'ocre parisien. Il affrontera Jannik Sinner pour l'occasion. Il s'en est satisfait en conférence de presse et est également revenu sur la proposition du Polonais pour changer d'arbitre en cours de match.

 

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"Mon grip était couvert de sang"

Première fois que tu te retrouves en quart de finale à Roland-Garros, comment te sens-tu ? 

Très bien, je suis heureux de la manière dont la journée s'est déroulée. Je me suis énormément préparé au plan psychologique. Le match a été très difficile. Mais ce que je voulais, c'était être dans le meilleur état pour bien jouer. J'ai réussi à rester solide tout au long du match. Et voilà !

 

Félicitations Grigor. Il semble que cette année, tu ne fasses qu'un avec la terre battue. Tu en avais partout au troisième set en tombant ! Tu as du sang sur les mains, du sang sur le visage. Est-ce ce qu’il faut pour arriver en quart de finale ici ?

Oui, de toute évidence. Je suppose… En fait, je ne sais pas. Je ne faisais pas attention à ça… En fait, mon grip était couvert de sang. Je n'avais pas fait attention. Cela m'a rappelé mes souvenirs d'enfance, quand on jouait sur différentes surfaces, sur la terre battue chez nous. Cela m'a rappelé de bons souvenirs. Je suis content d'avoir pu aller encore un tour plus loin ici. Par le passé, j'avais le sentiment qu'il y avait toujours un petit quelque chose, pas un obstacle, mais quelque chose qui m'empêchait d'aller plus loin. Aujourd'hui, j'ai eu le sentiment que tout était de mon côté, que j'arrivais à jouer mon jeu, à être aussi agressif que possible, et à utiliser mes atouts physiques.

 

Félicitations. Ce match a été un match de gentlemen aujourd'hui, parce que vous avez beaucoup de respect l’un pour l’autre. Comment peux-tu le décrire, compte tenu des contestations qui ont eu lieu ? 

Je pense que c'est essentiel pour moi. Hubert est un des types les plus sympas sur le circuit. Il est important qu'il le reste, et qu'on reste en bons termes. On se voit toutes les semaines. C'est un moment agréable, parce qu'on se connaît très bien. Où que l'on soit en train de jouer, que ce soit le Suzanne-Lenglen ou le court 17, on se traitera toujours bien l'un l'autre, parce qu'on se respecte sur le court et hors du court.

 

On ne sait pas encore exactement contre qui tu vas jouer au prochain tour, mais supposons que ce soit Jannik Sinner, qu'en attends-tu ?

J'envisage tous les matches de la même manière. Il n'y aura pas de différence qui que ce soit, que je joue contre Jannik Sinner ou contre quelqu'un d'autre. Il joue du très bon tennis, il a beaucoup gagné cette année. On était en finale ensemble à Miami, c'est un super compétiteur. Mais on est ici dans un Grand Chelem où on a tous envie d'être. C'est un moment fantastique, une bonne occasion. On va le jouer !

 

Félicitations. Depuis 15 ans, est-ce que tu as eu des moments où tu doutais de pouvoir arriver en quart de finale ici ? Également, cette question, est-ce qu’Hubert voulait changer d'arbitre de chaise ? Peux-tu expliquer ce qui s’est passé quand vous avez parlé ?

Je crois que dans le feu de l’action, on peut dire des choses qu'on ne devrait pas dire. Mais je ne pense pas qu’Hubert voulait être désagréable. Comme je l'ai dit, c'est un des types les plus sympas du circuit. Les arbitres de chaise font de leur mieux. Ce n'est pas facile quand la balle est si proche de la ligne, ils font de leur mieux. Mais il est certain qu'on peut tous avoir des mots désagréables dans l'instant. Mais quand on joue des matchs d'une telle qualité, vu de l'extérieur, je peux vous dire, c'est difficile pour tous. Mais il ne veut pas être désagréable ou quoi que ce soit. Il n'est pas méchant. Et pour répondre à la question sur les doutes, plus que des doutes, je me posais la question, j'ai eu une longue période où je me suis demandé si j'y arriverais, mais après tout, mieux vaut tard que jamais.