Andrey Rublev : "Je me suis tué moi-même, point barre..."

Andrey a une nouvelle fois dégoupillé. Tête de série n°6 de Roland-Garros, Andrey Rublev s'est incliné dès le troisième tour ce vendredi. Le Russe, auteur d'un trop grand nombre de fautes directes et agacé par son niveau, est tombé face à un très bon Matteo Arnaldi en trois sets, 7-6(6), 6-2, 6-4. Durant ce match, Rublev s'est auto-détruit. Colère contre l'arbitre, jets de raquettes, cris... le Russe n'a jamais pu se contrôler. En conférence de presse, abattu, le 6e joueur mondial n'a pas caché sa déception concernant son comportement. Le tennis rend dingue. 

 

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"C'est la première fois où j'ai vraiment été aussi mauvais côté comportement..."

On a vu tes émotions sur le court. Maintenant que tu as eu le temps un peu de réfléchir à tout cela, que ressens-tu après un tel match ?

Je suis vraiment complètement déçu, la façon dont j'ai joué, mon comportement, mes résultats. Du côté comportement, je ne crois pas que j'ai fait pire sur un Grand Chelem. C'est la première fois où j'ai vraiment été aussi mauvais côté comportement. Qu'est-ce que je peux dire d'autre ?

 

Est-ce que tu penses que c'est parce que tu as manqué de concentration et tu n'as pas réussi à revenir dans le match ?

Non, ce n'est pas lié à la concentration, je pense. C'est ce que j'ai fait. C'est que j'étais abattu et je lui ai laissé faire des grands coups, la balle volait pendant le premier set et c'était trop tard après pour rattraper.

 

La saison est étrange pour toi parce qu'à Madrid tu as eu un beau tournoi.

Oui.

 

Avant cela tu avais eu des difficultés ?

Oui.

 

 

"Aujourd'hui je me suis tué moi-même, point barre"

Peux-tu nous dire pourquoi ces allers-retours, ces hauts et ces bas ?

Je ne sais pas. C'est vrai que j'ai eu des difficultés puis ensuite à Madrid mes résultats ont été bons. Maintenant, je joue bien à nouveau. Je pense que mon jeu est bon. Je m'améliore. Le problème, c'est la tête. Aujourd'hui je me suis tué moi-même, point barre.

 

Qu'est-ce qui t'as le plus frustré aujourd'hui ? Quand tu as parlé aussi avec l'arbitre…

Je ne sais pas, c'est général. J'ai eu beaucoup d'occasions à saisir. Je n'ai pas réussi. Je me souviens il y a un moment où j'ai complètement dévissé. J'avais tellement d'occasions de faire mon retour, de mener le match, de me reprendre. Je n'ai pas réussi. Je n'ai pas réussi. Je n'ai pas réussi. Ensuite, c'était ancré en moi tout cela. Quand j'ai perdu au break la deuxième fois, dans la deuxième manche, c'est là que tout m'a échappé.

 

 

"Une fois de plus, je me suis effondré en moi-même"

Tu as dit que c'est le pire comportement que tu n'as jamais eu sur un Grand Chelem. Qu'est-ce qui était le déclencheur pour toi ? Tu nous as dit ce qui t'a frustré mais est-ce qu’il y a eu un moment quelque chose, une sensation, pendant le match que tu pourrais décrire ?

Non, c'est pendant le match. Tout d'un coup je menais dans le break. J'étais à 30-0 et puis j'ai fait quelques erreurs. C'est là que lui est rerentré dans le match. Une fois de plus, avant le tie-break, il y avait un moment où j'aurais pu le breaker ou quelque chose comme cela. Pendant ce jeu décisif j'ai eu des occasions mais deuxième set, là, je n'étais concentré que sur mes émotions. C'est comme cela que j'ai débuté cette deuxième manche. J'ai réussi à faire le break à nouveau et je me suis offert plus d'occasions, mais non. Une fois de plus, je me suis effondré en moi-même. Ce sont les émotions. Je me suis perdu en moi-même et c'est là que tout m'a échappé. Je crois que pendant la deuxième manche c'est cela qui s'est passé et après c'est trop tard parce qu’en plus il a augmenté son niveau de jeu, il était incroyable. Il a fait des coups, qui, de façon habituelle, sont quasiment irrattrapables. Difficile de faire un retour là-dessus.

 

Est-ce qu'il est possible d'être bienveillant avec soi-même sur le court et comment on le fait si on arrive à prendre soin de soi sur le court ?

Il y a des moments où c'est difficile pour moi d'être gentil avec moi-même et de prendre soin de moi-même quand je suis sur le court. Si j'arrivais à le faire ? Pff, je suis sûr que ces moments n'arriveront jamais.

 

Est-ce que tu en parles à quelqu'un justement ce par quoi tu passes avant le match, avant le tournoi, ou même après le tournoi ? Tiens-tu un journal ? Est-ce que, je ne sais pas... Tu en parles ? As-tu une soupape ?

Non, avant le match j'ai pu m'entraîner. Je me suis échauffé. Les sensations étaient là. Je me sentais bien. C'est juste, non... ces petits moments du match et là cela a complètement... Cela m'a fait décrocher. J'ai commencé à... Voilà. C'était justement ce mauvais comportement de mon côté.