Aryna Sabalenka : "Je ne soutiens pas la guerre !"
Roland-GarrosImpériale sur le court, Aryna Sabalenka vit pourtant un Roland-Garros très agité. En quête d'un deuxième sacre en Grand Chelem après l'Open d'Australie, en plus du trône d'Iga Swiatek, la Biélorusse, brillante jusqu'ici, a tenu son rang en maîtrisant mardi Elina Svitolina 6-4, 6-4. Avec ce succès, Sabalenka a désormais atteint le dernier carré de tous les tournois du Grand Chelem au cours de sa carrière et affrontera Muchova ce jeudi. Toutefois, la fin de match a été sous tension. L'Ukrainienne a été sifflée par le public en ignorant Sabalenka, qui attendait étrangement au filet pour la poignée de mains. En conférence de presse, la Biélorusse s'était expliquée.
Aryna Sabalenka de retour en conf' de presse ce mardi
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"Elle ne méritait pas d'être huée par le public"
Sabalenka a bien entendu évoqué les sifflets contre Elina Svitolina. La Biélorusse a attendu son adversaire au filet, sachant pourtant pertinemment qu'il n'y aurait pas de poignée de mains. Alors pourquoi s'est-elle présentée au filet ? Est-ce dans l'espoir de faire changer d'avis Elina Svitolina ? Etait-ce pour mettre la pression sur l'Ukrainienne ? "Je ne sais pas, c'était l'instinct, comme je le fais toujours après mes matchs", a-t-elle répondu avant de parler de l'Ukrainienne. "Elle ne méritait pas d'être huée par le public. Je respecte beaucoup ce qu'elle a pu accomplir depuis qu'elle a donné naissance à sa fille. C’est impressionnant. Je la respecte énormément."
"Je ne soutiens pas la guerre. Je ne veux pas être embrigadée dans la politique. Je ne veux être qu'une joueuse de tennis"
La native de Minsk a ensuite clarifié sa position concernant son pays et la guerre en Ukraine. "Je l'ai dit à bien des reprises, je ne soutiens pas la guerre, je ne veux pas que mon pays soit impliqué dans un quelconque conflit. Je l'ai dit bien des fois. Vous connaissez ma position, vous connaissez mon point de vue, vous avez mes réponses, j'y ai répondu bien des fois. Je ne soutiens pas la guerre. Et je ne veux pas que le sport soit impliqué dans la politique, parce que je ne suis qu'une joueuse de tennis. Je n'ai que 25 ans. Si je voulais être une femme politique, je ne serais pas ici. Je ne veux pas être embrigadée dans la politique. Je ne veux être qu'une joueuse de tennis (...) Je ne soutiens pas la guerre, cela signifie donc que je ne soutiens pas Alexandre Loukachenko actuellement."
Elina Svitolina sur l'attitude d'Aryna Sabalenka ce mardi
"Je dois dire que je me sentais mal de ne pas venir et de ne pas participer à la conférence de presse mais je ne regrette pas cette décision"
Enfin, la numéro 2 mondiale a justifié son choix de ne pas avoir été en conférence de presse vendredi et dimanche. "Je respecte les conférences de presse, je suis toujours transparente dans mes réponses. Je m’en suis voulu de ne pas venir ici. Cela m'a empêché de dormir. J'avais beaucoup de réflexions qui me taraudaient l'esprit. J'y ai réfléchi encore et encore, parce que je vous respecte tous. Merci d'être là, de manifester un intérêt pour mon parcours. Je dois dire que je me sentais mal de ne pas venir et de ne pas participer à la conférence de presse. Je ne regrette pas cette décision. J'ai eu le sentiment qu'on me manquait de respect, et je me suis sentie mal. Vous savez, déjà, un Grand Chelem, c'est beaucoup de pression à gérer. Et donc, j'ai essayé de me concentrer sur moi, sur mon jeu. J'espère que vous comprendrez mes sentiments. Vous savez que je vous respecte tous, et que je suis prête à répondre à toutes vos questions. Vous pourrez obtenir toutes les informations que vous souhaitez. Mais, depuis la dernière conférence de presse, j'ai trouvé que cela tournait un petit peu à une émission télévisée de politique et je ne suis pas une experte en politique. On est là pour le tennis. Je voudrais simplement qu'on prenne un peu de recul. Je voulais me concentrer sur mon tennis, sur mon jeu. Je suis contente de l'avoir fait. Je suis désolée de ne pas vous avoir donné l'opportunité de parler avec moi, mais je suis là aujourd’hui pour répondre à toutes les questions que vous voudrez me poser."
Publié le par Alexandre HERCHEUX