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Carlos Alcaraz : "Je vais me faire tatouer la Tour Eiffel..."

Roland-Garros
Mis à jour le par Antoine GUILLOU

Ce dimanche, un nouveau vainqueur a été sacré à Roland-Garros. C'est Carlos Alcaraz qui a un inscrit son nom au si prestigieux palmarès du Grand Chelem parisien et qui a ainsi imité ses compatriotes Rafael Nadal, Carlos Moya, Sergi Bruguera, Alberto Costa, Andres Giméno et son coach Juan Carlos Ferrero. En finale, il a dompté Alexander Zverev au terme d'un gros bras de fer terminé en cinq manches, 6-3, 2-6, 5-7, 6-1, 6-2, en 4h19. Déjà tombeur de Jannik Sinner en cinq sets en demies, l'Espagnol s'est encore arraché pour finir le tournoi en beauté et remporté son troisième titre du Grand Chelem, après l'US Open 2022 et Wimbledon 2023, devenant ainsi le plus jeune joueur à avoir remporté au moins un titre du Grand Chelem sur chaque surface. Il sera n°2 mondial lundi, devant Novak Djokovic et derrière Sinner. "C'est à la fois différent et pareil. Gagner un Grand Chelem, c'est tellement spécial. Surtout, ajouter mon nom à la liste de tous les joueurs espagnols qui se sont imposés ici est un honneur. Roland-Garros, je voulais le gagner depuis que j'ai six ans." Paroles de Carlitos ce dimanche en conférence de presse.

Carlos Alcaraz après avoir remporté Roland-Garros 2024

 

Retrouvez ici le tableau Messieurs de Roland-Garros 2024

Retrouvez ici le tableau Dames de Roland-Garros 2024

 

"J'ai rêvé d'être à cette place depuis que j'ai commencé à jouer au tennis"

Félicitations Carlitos ! Est-ce que tu peux comparer la sensation de remporter ce premier Roland-Garros ou ton premier Grand Chelem l'année dernière à l’US Open ou ton premier Wimbledon ?

C'est un tournoi différent mais c'est le même sentiment. Remporter un Grand Chelem, est toujours spécial ; quand c'est le premier dans un endroit, c'est toujours très spécial. Mais ici, à Roland-Garros, sachant que tous les joueurs espagnols ont remporté ces tournois, mettre mon nom sur cette liste incroyable est formidable. J'ai rêvé d'être à cette place depuis que j'ai commencé à jouer au tennis, depuis l'âge de 5/6 ans. Donc, c'est vraiment un sentiment incroyable !

 

"Je vais me tatouer la Tour Eiffel et la date d'aujourd'hui sur la cheville gauche"

Peux-tu nous parler de ton tatouage ? Où vas-tu le mettre ? Pourquoi tu l’as fait après chaque Grand Chelem ?

C'est une bonne première question. Je dois trouver le temps mais je vais le faire certainement sur la cheville gauche. Wimbledon, c'était la cheville droite ; ici, ce sera la gauche, je pense en tout cas, avec la Tour Eiffel, la date d'aujourd'hui. C'est quelque chose que je vais faire de toute façon. Je ne sais pas si ce sera la semaine prochaine ou si ça va prendre un mois ou deux mais je le ferai.

 

Félicitations, trois Grands Chelems, trois surfaces différentes. Peux-tu expliquer comment, quand tu as progressé, tu as développé un jeu que tu pouvais dérouler aussi bien sur toutes les surfaces ?

J'ai grandi sur la terre battue, mais le plus grand nombre de tournois sur le circuit ce sont sur des surfaces dures. J'ai donc dû m'entraîner plus sur des surfaces dures, avoir la précision sur dur. Je me suis senti un peu plus à l'aise pour me déplacer, pour frapper mes coups sur surface dure. J'ai l'impression que mon jeu s'adapte très bien sur chaque surface, parce que je m'y entraîne avec les amorties, avec mes volées. Je voulais développer mon propre style en étant agressif tout le temps.

Bien sûr, il faut s'entraîner sur les différentes surfaces. Mon objectif principal est d'être le plus agressif possible. Donc, sur le gazon, ça fonctionne très bien. Je dois le faire tout le temps sur gazon. Mais sur toutes les surfaces, je pense que c'est une bonne chose.

 

"Le 5e set ? C'est là que les meilleurs joueurs produisent leur meilleur tennis"

Tu es venu ici en disant « je ne suis pas bien préparé, je n'ai pas pu jouer les trois tournois qui ont précédé », tu as joué chaque fois et chaque fois tu vas au quatrième, cinquième set. Aujourd’hui, tu as perdu trois jeux dans les deux derniers sets. Parmi tous les matchs en cinq sets que tu as joués, tu en as gagné 11 sur 12. Le seul que tu as perdu était 7-6 au 5e set. Comment tu l'expliques ? Où trouves-tu toute cette énergie lorsque tu arrives à la dernière manche, au dernier jeu d'un match ?

Je sais que quand tu joues un cinquième set, tu dois tout donner, tu dois donner ton cœur, et à ces moments, c'est là que les meilleurs joueurs produisent leur meilleur tennis. Si souvent, j'ai voulu être parmi les meilleurs joueurs au monde, donc je dois faire un peu plus dans ces moments au cinquième set.

Je dois montrer à l'adversaire que je suis frais et que c'est comme si on jouait le premier jeu du match. Je pense que ça fonctionne bien si l'adversaire voit que je me déplace bien, que je frappe de bons coups et que je trouve de bonnes solutions. Bien sûr, la force mentale joue un rôle important à ces moments. Donc, je pense que c'est pour ça que j'ai beaucoup de succès au cinquième set. Et bien sûr, il faut prendre cela au cinquième set si vous voulez remporter un Grand Chelem.

 

"Quand je fonce, je me sens beaucoup mieux, tant pis si je perds le point"

Je voulais te poser une question sur ton style de jeu. Tu fais des coups à haut risque. Est-ce que ton équipe et ton entraîneur veulent que tu fasses cela ou est-ce qu'ils veulent que tu sois plus défensif à des moments importants du match. Est-ce qu'ils te disent la même chose ? Est-ce que tu les écoutes ou tu fais ce que tu as envie ?

Parfois, je fais ce qu'ils me disent et d'autrefois non, ça dépend de mes sentiments à ce moment-là. Mais j'essaie à ces moments-là d'être agressif, de foncer tête baissée, de jouer mon style de jeu, d'aller au filet, de faire des amorties, de frapper des coups puissants, parce que si je rate, mes sentiments sont bons : tant pis si je perds le point, tant pis si je rate. Parce que quand je fonce, je me sens beaucoup mieux. Si je suis défensif et que je perds le point, c'est négatif. Donc à ce moment-là, mon équipe me dit : « vas-y » et moi aussi je me dis : « vas-y, fonce ».

 

"C'est normal de ressentir une douleur, sinon on n'est pas humain"

Tu as eu un traitement médical au quatrième set, je crois. Quel était le problème par rapport à ta jambe ? Comment l'as-tu surmonté ? Qu'as-tu fait pour avoir la force dont tu avais besoin pour la fin du match ? Est-ce quelque chose que tu as senti avant ou c'est arrivé comme ça ?

C'est quelque chose que j'ai commencé à sentir en demi-finale, en jouant un match en cinq sets très exigeant contre Jannik sur terre battue. Après ce match, évidemment, c'est normal de sentir quelque chose, sinon on n'est pas humain. J'ai commencé le match sans aucune douleur, sans rien sentir de particulier, bien sûr je l'ai soigné, j'ai mis du tape dans cette zone. Et à la fin du troisième set, début du quatrième, j'ai commencé à sentir un petit peu cette zone. C'est pour ça que j'ai appelé le kiné, juste en mesure de précaution.

Après, j'ai pu me déplacer correctement. J'ai commencé à se mentir de mieux en mieux. Ensuite, le kiné est venu à quelques reprises supplémentaires, parce que j'avais des crampes, des problèmes physiques difficiles, des moments difficiles. Mais j'ai pu gérer tout ça de la meilleure manière possible et j'ai pu finir le match avec des bonnes sensations.

 

"J'ai cru en moi à chaque tour jusqu'à la dernière balle du match d'aujourd'hui"

Tu as parlé sur le court de la préparation difficile avec les blessures. Est-ce quelque chose que tu as pu faire dans ce tournoi malgré le fait que tu aies gagné ? Comment as-tu réussi à faire de bons résultats, malgré des préparations difficiles ? Beaucoup de joueurs n'auraient pas pu performer à un si bon niveau après avoir perdu tant de tournois avant.

Avant le tournoi, je me considérais comme un joueur qui n'a pas besoin de trop de matchs derrière moi pour être à 100 %. J'ai passé une belle semaine ici à Paris, à m'entraîner avec des bons joueurs. Je me suis très bien senti en jouant des sets, en déplaçant mes coups avant le début du tournoi. Bien sûr, chaque match que j'ai joué, je m'améliorais un match après l'autre.

C'est tout le travail que j'ai fait au quotidien avant de venir ici. Chaque jour ici, pendant le tournoi, cela a été un excellent travail avec mon équipe. Cela m'a aidé à être à 100 % physiquement et mentalement et à frapper des bons coups, à mettre un bon niveau de tennis sur le terrain. C'est pour cela que mes performances ont été meilleures à la fin du tournoi. J'ai cru en moi à chaque tour, à chaque journée jusqu'à la dernière balle du match d'aujourd'hui.

 

Une question importante et très courte... où est ton tatouage de l'US Open ?

Il est derrière mon coude. C'est la date de ma victoire.

 

"Ce trophée, c'est celui dont je suis le plus fier..."

Tu as déjà fait beaucoup de records, le plus jeune numéro 1, maintenant le plus jeune avec trois titres du Grand Chelem différents, etc. De tout ce que tu as fait jusqu'ici, de quoi es-tu le plus fier ?

C'est une question difficile. Bien sûr remporter l'US Open. Quand je suis devenu numéro 1 pour la première fois, c'était un rêve depuis que j'ai commencé à jouer au tennis. Avoir mon premier titre de Grand Chelem, c'était spécial. Honnêtement, la façon dont j'ai gagné Wimbledon en battant Djokovic en 5 sets, cela a été un résultat incroyable pour moi.

Maintenant, soulever le trophée de Roland-Garros, en sachant tout ce que j'ai traversé ces derniers mois avec les blessures etc. Je ne sais pas, peut-être ce trophée, c'est le moment dont je suis le plus fier parce que tout ce que j'ai fait ces derniers mois pour être prêt pour ce tournoi, avec mon équipe… On a beaucoup discuté ensemble pour savoir si je devais m'entraîner ou pas. Toutes les discussions avec eux, cela a été quelque chose de très difficile pour moi. Ce trophée, c'est celui dont je suis le plus fier.

 

"J'espère atteindre 24 Grands Chelems, mais je vais déjà profiter de mon troisième"

Tu as gagné trois Grands Chelems. Maintenant, tu es le plus jeune à l'avoir fait. Tu sais déjà ce que tu as fait. Est-ce que tu rêves de ces 24 Grands Chelems que Novak a ? Tu peux les atteindre ? Tu as l'âge, tout ce qu'il faut ?

Je ne sais pas. J'espère. J'ai parlé à Juan Carlos hier. Avant d'attaquer cette finale, il m'a dit : tu vas te battre pour ton troisième titre de Grand Chelem, tout ce que tu as traversé, tu connais la difficulté de remporter un titre du Grand Chelem. Djokovic en a 24. C'est incroyable.

En ce moment, je ne peux pas m'imaginer, je veux juste continuer à aller de l'avant. On verra bien combien de Grands Chelems je pourrai remporter d'ici à la fin de ma carrière. J'espère que je vais atteindre 24. Je vais déjà profiter de mon troisième, on verra pour l'avenir.

 

Alexander Zverev, battu en finale de Roland-Garros par Carlos Alcaraz

Publié le par Antoine GUILLOU

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