Corentin Moutet : "Avant de retrouver mes deux mains..."

Corentin Moutet a très bien commencé son Roland-Garros. Le Tricolore a su prendre le meilleur ce dimanche sur Arthur Cazaux, 6-1, 6-3, 4-6, 6-4. Le Parisien s'est montré brillant avec son nouveau revers à une main contre l'Héraultais. Le public avait plutôt choisi de soutenir le plus jeune des deux. Pas de quoi perturber un Moutet sérieux qui aura un match de gala ce mercredi contre Andrey Rublev. Cette fois, aucun doute, le public français sera à fond derrière lui. Peut-être de quoi lui donner des ailes et faire un exploit face au Russe.

 

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"Je joue comme si j'avais un revers à une main et que je n'avais jamais eu de revers à deux mains de ma vie"

Contraint de s'adapter à sa grave blessure au poignet, Corentin Moutet a dû s'habituer à un nouveau mouvement. Pas de mauvais réflexe et de tentation du revers à deux mains pour le moment. "Mon cerveau est bizarre, mais pas à ce point-là. Il est assez intelligent pour ne pas le faire", s'est amusé le Français en conférence de presse. "J'ai mal si je fais ça. C'est vraiment impossible. Je ne me pose pas la question. Honnêtement, je joue comme si j'avais un revers à une main et que je n'avais jamais eu de revers à deux mains de ma vie. Je rentre sur le terrain comme ça et j'essaye de le laisser de côté. Quand on n'a pas le choix, on fait comme on peut. C'est le cas. Avant de retrouver mes 2 mains, je m'entraîne tous les jours de cette manière. On essaye de travailler mon revers comme on peut, comme si j'avais un revers à une main, tout en ayant conscience que le but est de faire le plus de coups droits, le plus possible.

 

"Le service à la cuillère, c'est accepté dans plein d'endroits, mais pas encore en France, visiblement"

Le joueur de 24 ans a également eu un mot sur le soutien du public envers Arthur Cazaux. "C'est étonnant. J'ai l'habitude dans le passé d'avoir ce genre d'ambiance souvent à l'étranger qu'en jouant en local. J’ai été surpris, je me suis bien comporté, j'ai été courageux, il me manquait une main, j’ai fait le maximum. J’étais content d’arriver sur le terrain. Je pense que c'est le service à la cuillère qui a fait tourner un peu. Le service à la cuillère, je l'utilise comme une arme, quand les joueurs sont super loin au retour, je l'utilise, mais pas comme un manque de respect. J'ai beaucoup de respect pour mon adversaire. Je l'ai fait contre Thiem, contre plein de joueurs, cela fonctionne. Je les ai bien faits, j’ai gagné un point sur deux. Les gens l'interprètent mal, ce n'est pas encore accepté en France. C'est accepté dans plein d'endroits, mais pas encore en France, visiblement", a-t-il déclaré, visiblement déçu.

 

Moutet défend Gaston : "Cela reste une balle jetée sur le terrain, ce n'est pas un beau geste, il n'a fait de mal à personne. C'est un bon mec qui a de bonnes valeurs, qui a fait rêver des Français"

Enfin, venu au soutien d'Hugo Gaston sur Twitter, le Frenchie s'est expliqué. Coupable d'avoir lâché une balle pendant un point pour le faire rejouer, le Toulousain a écopé d'une lourde amende de l'ATP. "Je ne défendais pas son geste", précise Moutet. "Ce n'est pas un geste qu'on veut voir sur les terrains. Je défendais le fait que tout le monde est humain, que tout le monde fait des erreurs, que ce soit dans notre métier ou dans la vie. Malheureusement, il a une caméra braquée sur lui sur le terrain. Quand il fait une erreur, il est pointé du doigt. Je défendais surtout l'acharnement sur lui. Son geste, évidemment que c'est normal qu'il ait été puni, mais à ce montant, je trouve cela très exagéré. C'était juste pour savoir où cet argent va, qu'est-ce qui justifie que le montant est aussi énorme. La récidive, on m'a dit. Même si on récidive dix fois, il y a des choses bien plus graves dans la vie qui ne coûtent pas aussi cher. Là, cela reste une balle jetée sur le terrain, ce n'est pas un beau geste, il n'a fait de mal à personne. C'est un bon mec qui a de bonnes valeurs, qui a fait rêver des Français. Cela n'excuse pas son geste, mais l'acharnement était de trop. C'était lui apporter mon soutien, parce que ce n'est jamais agréable d'être sous l'orage."