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Ferro avant son 8e : "Il faut que j'impose mon jeu"

Roland-Garros
Publié le par Alexandre HERCHEUX

Fiona Ferro se fait connaître du grand public grâce à son très bon Roland-Garros. Mais, c'est avant tout une belle récompense pour une joueuse qui progresse régulièrement depuis le début de sa carrière et plus particulièrement depuis qu'elle travaille avec Emmanuel Planque. Ce lundi, elle pourrait remporter la plus belle victoire de sa carrière si elle parvient à faire l'exploit contre Sofia Kenin, 6e mondiale, pour une place en quarts Porte d'Auteuil.

Fiona Ferro après sa victoire au 3e tour de Roland-Garros

 

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Très ambitieuse, Fiona ne compte pas s'arrêter à ce beau parcours parisien. "Après ce n'est qu'une étape sur mon parcours. Je suis très contente que cela arrive ici, aujourd'hui ; le public, encore une fois, m'a vraiment portée. Il y a des moments où cela n'était pas facile physiquement et cela m'a vraiment aidée. Je suis super contente de pouvoir faire un quatrième match ici, j'espère qu'il y en aura le plus possible", a-t-elle expliqué en conférence de presse.  La Tricolore devra avoir bien récupéré de son combat d'une intensité exceptionnelle contre Patricia Maria Tig si elle veut faire chuter la numéro 6 mondiale, Sofia Kenin

 

 

Peux-tu nous décrire vraiment ce que tu ressens de te qualifier pour la première fois de ta carrière pour les huitièmes de finale ? On pense que tu étais toute intimidée par cette victoire ?

Je suis très contente, c'était un combat difficile aujourd'hui. C'était long. Elle ne m'a pas donné beaucoup de points. C'était un type de joueuse complètement différente de celles que j'ai jouées au tour précédent. Il a fallu que je m'adapte. Je suis très satisfaite de mon attitude. Je n'ai rien montré tout au long du match. J'ai réussi à rester positive. Il y a certains secteurs dans mon jeu où je peux faire beaucoup mieux comme le coup droit où je pense que j'aurais pu être plus précise aujourd'hui. Le point positif, c'est que j'ai un autre match pour faire encore mieux dans 2 jours.

 

C'était un combat à la fois physique et mental, est-ce qu'il y a eu un moment clé dans ce match où tu as senti que cela tournait ?

Pas vraiment, non. C'était très accroché pendant les 2 premiers sets. J'aurais peut-être pu faire tourner plus tôt, à 2-2, au deuxième set, il y a eu un jeu très long où j'ai eu plusieurs balles de jeu. Je ne l'ai pas fait finalement. Je suis restée positive. Au troisième set, j'ai mis un coup d'accélérateur. J'ai réussi pas mal d'amortis gagnants, je suis contente de cela parce que ce n'est pas un coup que j'utilise plus que cela. Cela m'a vraiment rapporté beaucoup de points et c'est vraiment positif.

 

Peux-tu expliquer à quel point tes victoires sont mentales aussi parce qu'on a vu que toutes les deux, aujourd'hui, vous n'aviez pas vraiment le même profil psychologique, on va dire, notamment quand elle pète les plombs en fin de premier set ? A quel point c'est important, notamment face à des adversaires comme cela ?

Je pense que c'est clairement grâce à cela que j'ai gagné aujourd'hui, parce qu'il y avait des moments où j'aurais pu m'exciter, où je n'arrivais pas forcément à faire la différence ; elle défendait assez bien, j'avais du mal à finir les points. Le fait de rester positive, de ne rien montrer, déjà je ne dépense pas d'énergie inutile, a dû faire la différence au troisième set où j'avais encore de l'énergie, j'ai pu en mettre encore un peu plus. Pour elle, ce n'était pas le cas. Je pense que c'est vraiment très important pour moi, un point très important.

 

Félicitations. Je voulais savoir à quel point cette qualification pour les huitièmes de finale, de se retrouver pour la première fois de sa jeune carrière en deuxième semaine d'un tournoi du Grand Chelem, c'est quelque chose d'important pour toi.

Oui, c'est très important. Après ce n'est qu'une étape sur mon parcours. Je suis très contente que cela arrive ici, aujourd'hui ; le public, encore une fois, m'a vraiment portée. Il y a des moments où cela n'était pas facile physiquement et cela m'a vraiment aidée. Je suis super contente de pouvoir faire un quatrième match ici, j'espère qu'il y en aura le plus possible.

 

Tu as commencé il y a un moment déjà un travail de préparation mentale, tu as vraiment senti aujourd'hui que cela a porté ses fruits et que cela t'a aidée ?

Oui, ce n'est pas seulement aujourd'hui, je pense que depuis le début de la saison, je suis assez stable sur ce plan. J'ai vraiment eu une évolution constante depuis 2 ou 3 ans sur ce plan et aujourd'hui, je sens que c'est vraiment quelque chose où je peux faire la différence par rapport à d'autres filles. Comme je l'ai dit, je ne vais pas gaspiller de l'énergie inutile et dans ce genre de match et ce genre de tournoi, c'est vraiment important.

 

Pour suivre sur les huitièmes de finale, évidemment tu auras Sofia Kenin en face, l'américaine, comment est-ce que tu vois ce match ? Est-ce que d'abord tu as envie de savourer ce huitième de finale avant de penser à ton adversaire ou bien tu as déjà quelque chose en tête ?

Pour l'instant, c'est le moment de savourer et demain ce sera le moment de se préparer pour le match de demain. Il y a un moment pour tout. Je sais que c'est une adversaire qui a un très bon timing, qui frappe très bien la balle, qui la prend assez tôt. Elle est peut-être un peu moins à l'aise sur terre battue. Il va falloir que j'impose mon jeu, que je joue un maximum avec mon coup droit et que je la fasse se déplacer car je sais que quand elle n'a pas trop à courir, elle est vraiment très performante.

 

Félicitations Fiona. Je lisais des déclarations de ton coach cet été après ta victoire à Palerme, on lui demandait jusqu'où tu pouvais aller. Lui, il disait : « Je ne serais pas étonné qu'elle gagne de gros tournois et qu’elle soit top 5 un jour ». Tu sais que ton huitième de finale n’était qu’une étape. Jusqu'où tu te vois aller ?

 Je ne me fixe pas de limite. Je pense encore plus sur le circuit féminin qu'ailleurs, tout le monde peut battre tout le monde. J'ai déjà battu des bonnes joueuses, jamais de top 10 mais quelques tops 20. Je pense qu’il n’y a pas une énorme différence entre, par exemple, la joueuse que j'ai battue avant-hier Rybakina et la joueuse que je joue demain. Oui, je ne me mets pas de limite au niveau de mon parcours, j'essaie juste de faire de mon mieux et d'évoluer à tous les matchs.

 

J'insiste un peu là-dessus, je suis désolée, mais qu'est-ce que cela représente d'être en huitièmes de finale ? Qu'est-ce que tu ressens au fond de toi ? On a l'impression que tu n'arrives pas à te livrer complètement ?

Si, je suis très contente mais le tournoi n'est pas terminé. J'ai envie de me concentrer sur ma récupération, de me concentrer sur mon prochain match. C'est sûr que c'est très positif, après ce n'est pas une fin en soi non plus d'atteindre les huitièmes de finale.

 

Bonsoir et bravo Fiona. On voit que tous les détails comptent et j'ai assisté à une scène assez rigolote tout à l'heure à la fin du match : d'habitude, Emmanuel Planque quitte son box très vite. Là, il a tenu à attendre, parce qu’il avait un message à te faire passer, à savoir qu'il ne fallait pas que tu prennes froid. Cela se joue aussi sur ces petits détails et c'est vraiment le côté professionnel d’Emmanuel Planque que tu as recherché en allant lui demander : j’ai envie que ce soit toi qui m'entraîne ?

Depuis que je travaille avec lui, je me suis professionnalisée sur pas mal de points, que ce soit l'alimentation, la récupération, la façon de jouer, plein de petits trucs comme cela. Oui, c'est vrai que j'étais surprise qu'il ne soit pas parti directement quand j'ai gagné, du coup c'est pour cela que je l'ai regardé, il m'avait juste dit de mettre ma veste.

 

Sans le public, on a commencé ce tournoi avec une jauge de 1000 spectateurs et quand les Français jouent, on l'a vu avec Caroline, avec Hugo voire avec Clara cet après-midi, ils sont là, derrière vous, on a l’impression qu'à chaque fois on se retrouve dans un Roland-Garros sur une ambiance de Fed Cup, par exemple, pour vous. As-tu le même sentiment ?

Je n'ai pas l'impression qu'ils ne sont pas nombreux parce qu'ils font beaucoup de bruit, ils nous soutiennent beaucoup. J'ai l'impression qu'ils sont vraiment derrière moi. Je ne sais pas si c'est comparable à une ambiance de Fed Cup, mais je sens qu'ils sont là pour moi.

 

Jusqu'ici ton meilleur résultat en Grand Chelem c'était un troisième tour à l’US Open l'an dernier, sur quoi tu dirais que tu as le plus progressé depuis ?

Clairement sur mon attitude, je pense. On en a déjà parlé mais je montre beaucoup moins d’émotion que ce que je faisais avant. Après, j'ai vraiment progressé dans tous les secteurs, que ce soit physique, tennistique, sur le courage au niveau tennistique de toujours y aller, de toujours être offensive, même si parfois cela ne marche pas. Je pense que j'ai bien évolué sur cela.

 

Tout à l'heure tu as dit que physiquement ça avait été dur et que le public t'avait poussée, vu de notre fenêtre, physiquement tu sembles être capable de pouvoir jouer des heures. Est-ce que tu penses que tu es une des joueuses les mieux préparées du circuit après ce confinement où toi tu as peut-être pu continuer à t’entraîner plus que d’autres ? Est-ce que tu penses que cela peut jouer pour aller très loin sur ce Roland ?

Je dis que c'était dur mais je me sens très bien, je pense que j'aurais pu encore jouer un set si nécessaire. Je m'entraîne beaucoup, c'est sûr que je fais beaucoup d'efforts à l'entraînement, après je ne sais pas comment les autres s'entraînent, c'est difficile donc de comparer. Physiquement je me sens très à l'aise sur le court. Je pense que pour le prochain match, je serai à 100 % et prête à donner le meilleur de moi-même.

 

Pour parler de l'aspect physique, comment tu t'entraînes et est-ce que c'est quelque chose qui te plaît d'aller très loin dans l'entraînement physique et quel est ton programme au niveau physique ?

Un peu comme tout le monde, c'est assez varié : parfois je fais de la musculation, parfois plus du cardio. Le cardio, je le fais un peu plus raquette en main sur le court. Après on fait aussi du travail de coordination. Tout dépend de la période à laquelle on est, si c'est la période foncière, on va faire un peu plus de foncier, un peu plus de cardio. Ces derniers temps, c'était une période un peu particulière vu que j'étais blessée, je n'ai pas pu prendre la raquette pendant quelques semaines, j'ai donc fait beaucoup de vélo. Petit à petit, on a rajouté des choses, on a diversifié l'entraînement. Jusque les deux dernières semaines je pouvais tout faire sans douleur.

 

Pendant le confinement, on t’a vue, c'étaient quasiment des tutos de professionnels.

Des tutos professionnels ?

 

Quand tu faisais tes entraînements physiques et que tu filmais.

Oui, j'essayais de donner un peu des nouvelles et aussi de partager mes entraînements, parce qu'il y avait beaucoup de gens qui me demandaient ce que je faisais. Je pensais que c'était assez intéressant pour eux d'avoir un aperçu de la manière dont je m'entraîne.

 

Qui est ton préparateur physique ?

Pour l'instant, personne. Pour l'instant, c'est Emmanuel qui me fait mon travail physique.

Publié le par Alexandre HERCHEUX

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