Gilles Simon : "Je suis arrivé à mes limites physiques"

Ce samedi a signé la fin du magnifique parcours de Gilles Simon à Roland-Garros. Pour sa 17e et dernière apparition Porte d'Auteuil, le joueur de 37 ans espérait faire rêver à nouveau le public Français. Cependant, le Niçois, allé au bout de lui-même, a perdu contre son ami Croate Marin Cilic. En difficulté physiquement, Simon a eu du mal à rentrer dans sa rencontre, encaissant un 6-0 d'entrée. Un peu mieux dans la deuxième, il a pu lancer quelques rallyes mais sans jamais réussir à réellement prendre l'avantage dans le jeu. Usé, il a fini par s'incliner en trois sets, 6-0, 6-3, 6-2 en 1h56. Comme son acolyte Jo-Wilfried Tsonga, l'ex n°6 mondial, accompagné de Gilles Moretton et Amélie Mauresmo, a reçu un petit hommage de la part de l'organisation avec en bonus un trophée, en récompense de sa belle carrière.

 

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"C'est un tournoi qui ne laisse jamais indifférent"

Grandement remercié par le public, Simon a livré un joli discours. "C'était très fort, c'était inespéré. Je n'avais pas le classement pour participer. Mardi soir, je pensais que ce serait terminé. Je me projetais sur le dernier match. Roland-Garros, c'est des grosses joies, des grosses déceptions, des grosses frustrations. C'est un tournoi qui ne laisse jamais indifférent parce qu'on a envie plus qu'ailleurs, on a envie tout le temps. Quand on réussit à la partager avec vous, c'est génial. Mes enfants doutent qu'un jour j'ai pu bien jouer au tennis. Ca fait un moment qu'ils me disent : 'Quand même, ils finissent vite tes tournois.' C'est beaucoup de travail et beaucoup de souffrance. Je suis à trois voltarene et six dolipranes avant le match. Il ne reste plus que la morphine. Je sais où j'en suis. Je mettrai tout ce qu'il me reste jusqu'à la fin de l'année." Bravo Gillou !

 

"Je pense que je suis arrivé aux limites physiques de mon corps"

Physiquement, le Français a très souvent été à la limite. Il explique d'ailleurs que la nouvelle génération de joueurs est bien plus développé que lui sur ce plan là : "Je pense que je suis arrivé aux limites physiques de mon corps. Je ne peux pas être à 100 % tous les jours ; et aujourd'hui, c'était vraiment un jour sans pour moi. J'avais trop de douleurs physiquement et contre un joueur comme lui, qui est vraiment excellent, il frappe dans toutes les zones, il joue en fond de ligne et ensuite, il finit là. Et en face de lui, tu as l'impression qu'il faut tout donner, qu'il faut courir sur chaque balle, qu'il faut mettre la puissance à chaque coup. Non, j'ai trop mal physiquement. Et là, je ne dis même pas pour pouvoir gagner un match, je dis simplement pour pouvoir revenir dans un match. Voilà, c'est comme cela. J'ai fait tout ce que j'ai pu, le plus longtemps possible. Et cela m'aide de m'être fixé mentalement une limite en me disant : « bon, je vais faire six mois de plus, je vais faire de mon mieux ; quelle que soit la difficulté sur les courts, vas-y à fond » et c'est ce que j'ai fait. C'est tout ce que je pouvais faire".

 

"Je suis très heureux"

On pouvait se demander si ce dernier match à Roland-Garros a été un crève coeur ou une belle fête pour "Gillou". Lui, a choisi de voir le verre à moitié plein : "Honnêtement, je suis très heureux. J'ai fait et mis tout ce que j'avais à mettre. Je ne peux plus bouger la hanche droite, mais ce n'est pas grave. Cela aurait dû être comme ça dès le premier tour. Je me sens juste extrêmement chanceux. Évidemment, j'espérais faire mieux. J'ai déjà fait mieux, surtout face à Marin, mais je sais reconnaître quand un joueur a fait un très bon match. On parle beaucoup sur un dernier Roland-Garros du côté émotionnel et de la gestion sur le tournoi et très peu du niveau de jeu. Mais il a fait un sacré match ! Je crois qu'il a fait trois fautes ! En tout cas, il n'en a pas fait assez ! Il a fait un super match. C'est ce qui se passe aujourd'hui. Si je joue un adversaire aussi fort que lui qui fait ce match, je n'ai plus les armes pour lutter et on retombe dans une logique de classement et de résultats des semaines passées. Donc, ce n'est pas vraiment une surprise pour moi et ça ne me rend pas triste. Je l'avais toujours dans un coin de la tête. Je vous en ai parlé au début ; j'avais une crainte du ridicule, parce que si c'est le premier tour et que tu es à 6-0, 2- 0, tu es seul sur le terrain, tu n’es pas bien. Là, ça tombe finalement sur un troisième tour et ce n'est pas grave".

 

 

"Je pensais que Gaston s'était planté"

Hugo Gaston joue pour une place en 8e de finale du simple ce samedi soir contre Holger Rune. Le jeune français a joué un double avec Gilles Simon en début de quinzaine, un choix du Toulousain : "J'ai reçu un message où il m'a dit « tu veux jouer le double ? ». Je me suis dit : « il a dû se planter ! ». Je me suis dit « tu n'as vraiment pas d'ambitions ! ». Et après, je me suis dit qu’en fait, il avait peut-être de très grosses ambitions en simple, c'est pour ça ! Parce que le deuxième tour en Grand Chelem, je ne l'ai pas vu souvent en double. Il m'a demandé, je lui ai répondu : « avec plaisir ». J'avais plein de demandes quand j'étais dans les 15, parce que les mecs voulaient rentrer dans le tableau. Depuis que j'ai reculé au classement, il n’y a pas grand monde qui voulait jouer le double. J'étais hyper content. J'aime beaucoup ce qu'il fait. On a des styles de jeu très différents. Il mène bien sa barque. Il joue toujours bien ici. Il sait très bien jouer avec le public. Je pense que son style de jeu en plus déclenche ça."