Hugo Gaston joue Wawrinka : "Tout faire pour gagner"

C'est une bonne surprise pour lui mais aussi pour le tennis français. Hugo Gaston, 20 ans, est le dernier survivant tricolore à Roland-Garros. Ce mercredi, il s'est offert le scalp de Yoshihito Nishioka, 6-4, 7-6(4), 3-6, 6-2. Le petit Toulousain a réalisé un superbe match contre un Nishioka pourtant tenace mais qui a été usé par les nombreux amorties du Français. Au 3e tour, il aura droit à un match de gala contre Stan Wawrinka. Une sacrée expérience à venir pour un jeune joueur qui évolue sans pression Porte d'Auteuil. 

 

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 "Beaucoup d'émotions, et même pendant le match"

"Prendre du plaisir, m'amuser sur le terrain, et voilà." Cette phrase résume parfaitement le Roland-Garros d'Hugo Gaston et pour l'instant tout lui sourit. Personne ne le voyait aller aussi loin, et même lui n'y croyais pas beaucoup avant le début du tournoi. "Il y a beaucoup de joie, forcément, de l'émotion aussi, parce que comme je l'ai dit, je ne m'y attendais pas forcément, mais je rentrais quand même sur le terrain pour tout donner, pour essayer de gagner. Donc forcément, à la fin du match, beaucoup d'émotions, et même pendant le match, parce qu'il y avait quand même pas mal de personnes qui m'encourageaient. C'était vraiment super, une belle ambiance, et j'étais très content de jouer aujourd'hui"

 

Avant Wawrinka : "Je vais tout faire pour gagner"

Face à un Stan Wawrinka en grande forme, le Toulousain va tenter de relever un défi énorme. Mais ne nous trompons pas, Hugo n'entrera pas sur le court pour faire de la figuration. "Stan, c'est un très grand joueur, un grand champion. J'ai beaucoup de respect pour lui. Mais quand je vais rentrer sur le terrain, je vais tout faire pour gagner, en étant respectueux, et puis voir ce que cela donne. Après, c'est sûr que je me souviens quand il a gagné ici, je suis fan de tennis en général, donc je regarde beaucoup le sport. Forcément, cette finale, je l'ai regardée, et c'était très inspirant. Mais quand je vais être sur le terrain, je vais tout faire pour gagner."

Bravo à toi. Déjà, savoir ce que tu as ressenti. C'est Roland, ça va être un troisième tour, c'est une grosse victoire. Raconte-nous un peu ce que tu as vécu.

Beaucoup de joie, forcément. Très content d'être au troisième tour. Je ne m'y attendais pas forcément, mais j'ai réussi à très bien jouer, à rester concentré du début à la fin, sans me mettre trop de pression, donc je suis très content du résultat.

 

Je voulais savoir si sur ce match, vous pensez avoir franchi une étape dans votre carrière ? Cela fait partie des étapes importantes pour franchir un cap.

C'est important pour moi d'essayer de prendre un maximum d'expérience. Aujourd'hui, j'ai eu la chance de faire un très bon match, à Roland-Garros, en 4 sets. Je trouve que j'ai plutôt bien géré le match. Pour un joueur, c'est très important. C'est la première fois que je passe deux tours en Grand Chelem. Je suis très content.

 

À quel point ton match contre Munar, à l'Open d'Australie, où tu as fait plus que jeu égal avec lui pendant deux sets, avant de craquer un peu, à quel point ce match t'a servi aujourd'hui, en termes d'expérience et puis physiquement ?

Cela m'a servi sur la gestion du match. Je trouve que j'ai été régulier tout au long du match, même si j'ai eu une petite baisse au troisième set, je trouve que j'ai réussi à vite me remettre au quatrième set. Et sur la constance, tout au long du match, c'était vraiment bien, ce que je n'avais pas su faire contre Munar, en Australie. J'ai retiré pas mal de choses de ce match-là, pour faire mieux. Aujourd'hui, je suis très content, j'ai réussi à faire un très bon match, et en plus de cela, j'ai la victoire, donc c'est top.

 

J'aimerais savoir quel est le curseur dans les émotions, lorsqu'on gagne à Roland-Garros, ces bons premiers matchs en Grand Chelem.

Il y a beaucoup de joie, forcément, de l'émotion aussi, parce que comme je l'ai dit, je ne m'y attendais pas forcément, mais je rentrais quand même sur le terrain pour tout donner, pour essayer de gagner. Donc forcément, à la fin du match, beaucoup d'émotions, et même pendant le match, parce qu'il y avait quand même pas mal de personnes qui m'encourageaient. C'était vraiment super, une belle ambiance, et j'étais très content de jouer aujourd'hui.

 

Je trouve que tu as un jeu très malin. On sent que tu adores caresser la balle, et tout cela. Est-ce que tu revendiques cela, et est-ce que tu as toujours joué comme cela ? Est-ce que tu as été inspiré de quelqu'un ?

Oui, j'ai toujours joué comme cela. C'est mon style de jeu, donc voilà. Je n'ai pas le gabarit pour faire 3 aces par jeu, donc il faut que je trouve des solutions. Avec Nishioka, on avait un peu le même style de jeu, donc forcément, c'était un joli match, il y avait de beaux points. Après, m'inspirer, je m'inspire de Nadal, forcément, même si on n'a pas le même style de jeu. Dans tout ce qui est attitude ou quoi, j'essaye de prendre exemple sur lui. Après j'essaye de prendre du plaisir, m'amuser sur le terrain, et voilà.

 

Benjamin n'a pas fini contre Sinner, mais on va dire que c'est mal engagé. Potentiellement, tu pourrais être le dernier Français en lice ce soir. Qu'est-ce que cela t'inspire ? Et derrière, il y a Wawrinka à jouer, très certainement sur un grand court, ce qui peut être aussi une énorme expérience pour toi. Si tu peux me répondre sur ces 2 questions ?

Sur la question du dernier Français en course, forcément, j'aimerais qu'il y ait plus de Français. Je ne connais pas le score de Benjamin, mais j'aimerais qu'il gagne. Après, je ne vais pas me mettre une pression supplémentaire parce que je suis le dernier Français ou non. J'essaye de me concentrer sur ce que je peux faire. C'est sûr que c'est mieux si on est plusieurs Français, mais cela fait partie du jeu.

Sur la deuxième question, par rapport à Wawrinka, je vais essayer de donner le maximum, prendre du plaisir, et profiter, et pareil, avec l'envie d'essayer de gagner. Je sais que cela va être un match compliqué, mais c’est avant tout profiter, et ne pas avoir de regret à la fin du match.

 

Pour rebondir sur la question d’Eric tout à l'heure, sur ton style de jeu, tu es effectivement un joueur qui sait faire beaucoup de choses. Est-ce que justement, le fait de savoir faire plein de choses avec une raquette, parfois ce n'est pas compliqué, quand une balle arrive, tu te dis que tu peux faire plein de choses différentes ? Est-ce que parfois, tu ne te mélanges pas un peu, et est-ce que c'est l’une des choses sur lesquelles tu travailles beaucoup avec Marc ?

Oui, c'est exactement cela. Parfois, quand on a trop de choix, on fait le mauvais choix. Aujourd'hui, j'ai réussi à faire les bons choix de manière générale. Après, c'est sûr qu'il faut encore que je progresse. Mais je suis quand même très content. J'ai encore une marge de progression importante, donc c'est intéressant.

 

Je voulais savoir ce que tu avais ressenti au moment de l'invitation pour ce tournoi, sachant que tu n'avais pas fait de tableau principal auparavant. Et sachant que c'était ton anniversaire aussi samedi dernier, comment tu as vécu cela et comment tu t'es préparé ?

J'étais forcément super content que la Fédération m'invite, me donne une Wild Card. Après, je suis arrivé sans me mettre trop de pression, essayer de tout donner, de faire match par match, et voir ce que cela donne. Pour l'instant, cela se passe plutôt bien. C'est surtout me donner à fond, et ne pas avoir regret quand je sors du terrain.

 

Je reviens sur ta réponse de tout à l'heure, quand tu disais que tu ne voulais pas te mettre de pression, je comprends tout à fait, pour demain, en étant le dernier Français, sans doute. Je ne veux pas te mettre de la pression quand même, mais quand tous les regards seront braqués vers toi, parce que vraiment, tu es le dernier tricolore, est-ce que ce n'est pas l'occasion de saisir sa chance, de franchir encore une étape, et de montrer ce que tu vaux ? Est-ce que tu ne le prends pas aussi comme cela, comme du positif ?

Non, moi je me concentre sur ce que je peux faire, sur ce que je sais faire. J'essaye de profiter, de tout donner. Après, comme je l’ai dit, si j'ai l'opportunité de gagner, je vais essayer de la saisir, mais je ne me mets pas de pression supplémentaire. Je me concentre sur ce que je fais, et sur ce que je sais faire aussi. Je reste assez cool sur cela et assez distant.

 

Tu n'avais pas encore tout à fait 15 ans quand Stan Wawrinka a remporté son titre à Roland-Garros. Est-ce que tu te rappelles, tu as des images en tête de cela ? Tu nous as dit que tu appréciais surtout Nadal. Est-ce que Stan, c'est quelqu'un aussi… ?

Stan, c'est un très grand joueur, un grand champion. J'ai beaucoup de respect pour lui. Mais quand je vais rentrer sur le terrain, je vais tout faire pour gagner, en étant respectueux, et puis voir ce que cela donne. Après, c'est sûr que je me souviens quand il a gagné ici, je suis fan de tennis en général, donc je regarde beaucoup le sport. Forcément, cette finale, je l'ai regardée, et c'était très inspirant. Mais quand je vais être sur le terrain, je vais tout faire pour gagner.

 

Simplement sur ton parcours, je ne sais pas pourquoi tu n'as pas été gardé à l'INSEP, Pierre Chered Etienne* n’a pas su nous le dire. Cela remontait un peu, tu n'étais peut-être pas là. Pour quoi, et est-ce que tu en gardes une certaine amertume ou pas, comment cela se passe ?

Non, je ne sais pas trop. C'étaient des choix. Cela s'est plutôt fait dans de bonnes conditions. La Fédération m'a toujours soutenu, et me soutient toujours, donc je les remercie. Et puis franchement, il y a une très bonne entente avec tout le monde. Si je suis ici aujourd'hui, c'est aussi grâce à la Fédération, qui m'a donné une invitation. Encore une fois, tout se passe très bien. J'ai de bonnes relations avec tout le monde.

 

Quelles sont tes marges de progression, sur quels points tu as envie de progresser ?

Sur quels points ? Sur tous les coups du tennis en général, même niveau physique et mental. Après, je peux encore m'améliorer au service, en coup droit, vraiment sur tous les domaines. C'est aussi ce qui est encourageant. Je sais que je peux progresser encore beaucoup, donc c'est super pour moi. Ce sont des choses qui sont bien, parce que j'ai une grande marge de progression, donc c'est cool.

 

J'aimerais que tu nous parles de ton service. On en connaît, des joueurs qui font rebondir leur balle avant de servir. Toi, j'ai vu que ce n'était pas vraiment le cas. Tu tapes un peu avec ta raquette, mais tu ne la fais pas rebondir avant le service. Cela vient d'où ? Est-ce que c'est quelque chose que tu cultives ? Pourquoi ?

Non, beaucoup de personnes en parlent. C'est quelque chose que je fais depuis toujours. Cela surprend pas mal de personnes. C'est un rituel. J'ai toujours servi comme cela. Je me sens bien. C'est quelque chose qui m'appartient. C'est une routine, donc cela se passe plutôt bien pour moi.