Jasmine Paolini brillante : "Je suis rapide grâce au Ghana..."
Roland-GarrosJasmine Paolini est étincelante cette saison. Huitième de finaliste de l'Open d'Australie, sa première apparition en deuxième semaine d'un tournoi du Grand Chelem, l'Italienne a fait encore mieux à Roland-Garros en filant en quarts de finale. Ce lundi, elle a renversé Elina Avanesyan, 4-6, 6-0, 6-1. La joueuse de 28 ans explose cette année. Elle n'avait jamais dépassé le deuxième tour Porte d'Auteuil avant cette édition 2024. Une mère polonaise, un grand-père ghanéen... Paolini a une belle trajectoire et sa progression ne semble pas terminée. Peut-être le conte de fées de ce Roland-Garros 2024...
Jasmine Paolini en quarts de Roland-Garros 2024
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"Les Italiens, nous sommes nombreux à bien jouer. Cela aide. Cela nous aide tous"
Félicitations, pour avoir atteint ce premier quart de finale. Peux-tu parler de tes émotions ? Comment te sens-tu après avoir validé ton billet pour les quarts de finale ?
Je me sens très heureuse. Aujourd'hui, le match était difficile. L'entame du match n'était pas très bonne. Et puis, je me suis dit : il faut que je reste calme, que je trouve les clés. Et puis, le déroulement a changé de tournure.
Bonjour Jasmine. Félicitations ! Tu as dit, après ta victoire, que tu as changé des choses dans ton jeu, que tu as gagné en confiance. Et qu'avant, tu n'avais pas confiance. Qu'as-tu changé dans ta vie pour gagner en confiance, pour parvenir à te battre et arriver jusqu'ici, dans le tournoi aujourd'hui ?
J'ai travaillé sur moi sur le court, mais aussi hors du court. Et bien sûr, engranger des victoires aide toujours. J'ai affronté de grandes joueuses lors de matches serrés l'année dernière. Cela m'a aidée à gagner en confiance en moi et à me dire : ok, je peux y arriver ! Match après match, à la fin, je me suis dit : bon, je peux me faire confiance, quand je foule le court, je sais que cela va être difficile, mais j'ai toujours mes chances. Avant, je me disais plutôt : Je ne vais pas y parvenir, je ne vais pas gagner, à moins d'un miracle. Maintenant, quand je foule le court, je me dis : j'ai mes chances. Il ne faut pas que je démérite, mais j'ai mes chances.
On dirait qu'il y a beaucoup de joueurs italiens sur le tournoi qui déploient vraiment un tennis excellent ! Y a-t-il un effort collectif, national, ou est-ce plutôt un effort individuel ?
Je pense que nous menons notre propre chemin, individuellement, notre propre carrière. Bien sûr, chaque victoire nous aide, cela nous aide à nous motiver, individuellement et collectivement. Jannik se débrouille bien, mais également Lorenzo, Arnaldi, Elisabetta, Lucia, Martina... Tout le monde joue bien ! Nous sommes nombreux à bien jouer. Cela aide. Cela nous aide tous, quand on voit nos compatriotes gagner.
"Je suis née en Italie, j'ai grandi en Italie. Ma mère est Polonaise. Mon grand-père vient du Ghana"
Félicitations, bravo ! Nous savons bien sûr que tu es Italienne, mais si je ne m'abuse, tu as également des origines polonaises, et ghanéennes. Pourrais-tu nous en parler quelque peu, s'il te plaît ? Est-ce que cela t'aide, quelque part, en tant que joueuse, mais aussi en tant qu'individu ?
Pour moi, c'est très important. Je suis fière d'avoir différentes origines dans mon sang, dans mon ADN. Bien sûr, je me sens avant tout Italienne. Je suis née en Italie, j'ai grandi en Italie. C'est une partie importante de ma vie. Ma mère est Polonaise. Mon grand-père vient du Ghana. Je suis rapide, grâce au Ghana, grâce au sang ghanéen. Mais quand j'étais plus jeune, j'avais dix ans, tous les étés, j'allais en Pologne. Je parle le polonais. Cela, c'est un plus, vous savez d'avoir cela dans son carquois. C'est un plus, dans sa vie. Donc j'en suis très fière.
Tu as perdu le premier set, 4-6, puis tu n'as plus rien perdu, pas un seul jeu, jusqu'à la fin. Qu'est-ce qui a changé dans ton état d'esprit, dans ton jeu, après ce premier set perdu ?
J'ai perdu quand j'ai été menée 4-0. J'ai essayé d'être plus calme, d’être présente à chaque balle pour marquer des points ; d'avoir le bon frappé de balle, d'être plus concentrée sur le court. Quand j'étais à la relance, j'étais en train de me dire : s'il te plaît, essaie de faire du croisé/décroisé, plutôt que le long de ligne. J'avais commis beaucoup d'erreurs. J'essayais de gagner en calme, de mieux lire le jeu de l'adversaire.
Publié le par Alexandre HERCHEUX