Kristina Mladenovic : "Ça a pourri ma préparation... "
Roland-GarrosMalgré son superbe 5e titre du Grand Chelem en double remporté à Roland-Garros ce dimanche, son 3e à Paris, Kristina Mladenovic n'oublie pas ce qu'elle a dû traverser à New-York et les conditions particulières de ce Roland. "Ce n'est pas un vrai Roland, mais ce n'est pas une vraie année non plus, tennistiquement ou pour la vie de chacun d'entre nous", a-t-elle d'ailleurs lâché en conférence de presse.
Kiki Mladenovic après son 3e titre à Roland en double
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"Sans le public, c'est triste"
Victorieuse avec sa grande amie, Timea Babos, "Kiki" a tout de même nuancé son titre Porte d'Auteuil et a tenu à souligner une nouvelle fois le côté particulier de cette année 2020. "Après, ce Roland-Garros restera à jamais différent parce que pour moi, il n'y avait pas le public. Sans le public, c'est triste, ce n'est pas le vrai Roland, ce n'est pas les conditions d'habitude. C'est particulier. Ce n'est pas un vrai Roland, mais ce n'est pas une vraie année non plus, tennistiquement ou pour la vie de chacun d'entre nous. On fait avec", a-t-elle expliqué.
"J'espère que tout se réglera rapidement et qu'on pourra être à fond pour un Roland 2021"
Malgré tout, la Tricolore a aussi conscience que ce tournoi, aussi particulier qu'il a pu l'être, reste toutefois une bouffée d'oxygène pour tous les fans de tennis mais aussi pour eux, les joueurs. "Je suis très reconnaissante, encore une fois, envers notre Fédération française de tennis et le staff de Roland d'avoir réussi à organiser ce tournoi. On a de la chance d'avoir pu s'épanouir sur le court, faire notre métier. J'espère que cela a redonné du baume au cœur aux gens, aux téléspectateurs du moins. J'espère que tout le réglera rapidement et que l'on pourra être tous être épanouis à fond dans quelques mois, pour un Roland 2021 comme on les connaît, j'espère", a-t-elle confié. Malgré un moral dans les chaussettes et une préparation tronquée, la Française a tout de même réalisé un sacré coup à Paris et sera sans doute fière avec un peu de recul d'être allée chercher ce titre. Bravo à elle !
Bonjour Kristina. Ce nouveau titre en double en Grand Chelem vous console de votre saison difficile 2020 en simple ?
Il n'y a presque pas eu de saison en 2020. Cela ne me console pas, mais cela console mon mois de septembre qui était extrêmement malchanceux, si je puis dire. Période très difficile, pour tout le monde d'ailleurs. C'était une année catastrophique, on peut le dire, pour la planète entière avec ce virus. L'année, pour moi, avait superbement bien commencé en janvier à Melbourne. Je me sentais très bien en simple aussi en début d'année, puis il y a eu cette coupure avec le Covid. Derrière, la reprise se résume pour moi aux États-Unis où clairement, je vais le répéter, je vais me faire plaisir, on n'a pas eu de chatte. Cela a pourri toute ma préparation pour Roland. Je ne m'attendais pas à grand-chose de ce tournoi malheureusement. Du coup, repartir avec encore une coupe de Roland, c'est absolument fantastique. Malheureusement, la saison se termine, parce qu'il n'y a plus de tournoi derrière. Pas grand-chose à dire de plus que ça.
C'est un nouveau titre en Grand Chelem. Vous pensez peut-être à terme, puisque vous êtes encore jeune, pouvoir marquer l'histoire comme joueuse de double ?
Je ne pense pas à cela. C'est que du bonus. C'est incroyable. Je ne m'attendais pas à tous ces titres de Grand Chelem. C’est absolument dingue, mais encore une fois ce n'est pas quelque chose que je vise. Cela fait partie de ma carrière, mais j'ai des rêves en simple, le double a toujours été à côté. Tant mieux si je continue à écrire l'histoire, à ramener des coupes et écrire des lignes pour le tennis français avec des titres du Grand Chelem, c'est très grand et j'en suis fière. La route est longue, je compte bien continuer à me battre pour essayer d'accomplir tous mes rêves.
Je me permets de vous poser une question. On a entendu d'autres personnes, notamment la petite Elsa Jacquemot qui a gagné Roland-Garros junior, hier Iga. Quand on vous écoute, on vous sent désabusée. Vous dites : « Oui, j’ai gagné ce Roland-Garros, je ne m'y attendais pas », mais vous retenez surtout les mésaventures qui vous sont arrivées à l’US Open et cette saison qui a été totalement chamboulée.
Je ne pense pas que l'on soit tous dans le même sac avec les noms que vous avez cités. Je suis personnellement épuisée, mais parce que j'ai vécu quelque chose de très compliqué. Quand on est athlète de haut niveau, se retrouver disqualifié ou enfermé, sans bien se préparer, faire du sport à deux semaines de Roland-Garros, c'est juste inacceptable. Ce n'est pas digne d'un sportif de haut niveau. Cela a été une épreuve difficile pour moi ces dernières semaines, ce mois-ci. Ensuite, il n'y a quasiment pas eu de saison. On a tous vécu le Covid de la même manière et ce n'est pas fini. Pour ma part, je suis fatiguée, j'ai tout donné physiquement, émotionnellement pour être au maximum prête pour ce Roland. J’en ressors malgré tout avec ce trophée, c’est donc exceptionnel pour moi.
Après, ce Roland-Garros restera à jamais différent parce que pour moi, il n'y avait pas le public. Sans le public, c'est triste, ce n'est pas le vrai Roland, ce n'est pas les conditions d'habitude. C'est particulier. Ce n'est pas un vrai Roland, mais ce n'est pas une vraie année non plus, tennistiquement ou pour la vie de chacun d'entre nous. On fait avec.
Je suis très reconnaissante, encore une fois, envers notre Fédération française de tennis et le staff de Roland d'avoir réussi à organiser ce tournoi. On a de la chance d'avoir pu s'épanouir sur le court, faire notre métier. J'espère que cela a redonné du baume au cœur aux gens, aux téléspectateurs du moins. J'espère que tout le réglera rapidement et que l'on pourra être tous être épanouis à fond dans quelques mois, pour un Roland 2021 comme on les connaît, j'espère.
Publié le par Alexandre HERCHEUX