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Laurent Lokoli, 5 ans après : "C'est une renaissance !"

Roland-Garros
Publié le par Augustin PITRÉ

Laurent Lokoli, 27 ans, 279e joueur mondial au classement ATP aujourd'hui, est de retour à Roland-Garros... Cinq ans après sa dernière apparition Porte d'Auteuil en 2017... "Et dire que j'avais arrêté le tennis, nous a confié Laurent Lokoli qui avait débuté l'année 2019 non classé. C'est une renaissance !" Rencontre avec Laurent Lokoli avant de disputer mardi son premier tour de qualif' de ce Roland-Garros 2022 face au Suisse Alex Ritschard.

Laurent Lokoli avant de jouer ce Roland-Garros 2022 !

 

Retrouvez le tableau des qualifications Hommes en cliquant ici

 

La palme de la wild-card pour Roland-Garros la plus émouvante revient sans conteste à Laurent Lokoli. A 27 ans, le Corse a connu le doute et a su se reconstruire. Le 30 avril, après son titre décroché au 25 000 $ de Santa Magherita di Pula - qui lui a permis de se hisser au 278e rang mondial - , il n'avait pas caché qu'il espérait une "bonne nouvelle". Le communiqué de presse de la FFT, envoyé mardi à 17h15, l'a rempli de joie et de fierté. Il est arrivé vendredi à Paris avec sa team Elite ZV.

 

"J'avais perdu la flamme"

"Ça fait 5 ans maintenant, c'est beaucoup d'émotions pour moi de revenir à Roland. C'est mon tournoi préféré donc ça me tient à cœur de le jouer le plus souvent possible. Avec mon classement en début d'année c'était loin d'être gagné. Je suis très content d'être ici et je remercie la fédération de m'avoir invité." Loin d'être gagné en effet puisqu'il s'était même posé la question d'arrêter : "Dans ma tête c'était acté, j'avais arrêté même si je ne l'avais pas annoncé pour éviter les questions. Il m'a fallu des mois. Pendant ce temps-là, la compétition ne me manquait pas. Et du jour au lendemain, l'envie m'est revenue. Je suis passé par beaucoup d'émotions au niveau professionnel et personnel. J'ai eu cinq années compliquées, pas mal de tornades. C'était enrichissant mais vraiment difficile."

"Maintenant je suis bien entouré, avec des personnes qui croient en moi. C'est ce qui m'a permis de faire un bon début de saison et de, j'espère, continuer sur cette lancée. Je pense que j'avais perdu la flamme qu'il y avait en moi. C'est le goût de la compétition, de me confronter aux autres, de pouvoir faire vibrer les gens. Souvent les sportifs disent "quand je perdrai ça, j'arrêterai", c'est ce qu'il s'est passé pour moi. Et je me suis inscrit à Monastir par hasard et je me suis rendu compte que je détestais toujours autant perdre. Je me suis dit que je pouvais encore donner et que j'avais encore à prouver."

 

Cinq ans qu'il n'avait plus mis les pieds à Roland-Garros. Depuis ce maudit match face à Martin Klizan en 2017. Fâché avec le Slovaque, il avait refusé de lui serrer la main après une défaite rageante (7-6, 6-3, 4-6, 0-6, 6-4). Laurent Lokoli était revenu à deux manches partout mais n'avait pu porter l'estocade. Ce match et les commentaires qui avaient suivi lui avaient fait mal. Il avait même connu une descente aux enfers à tel point de disparaître du classement ATP début 2019.

"L'idée c'est de pouvoir rentrer dans ce genre de tournois avec mon classement. Je l'avais dit à 19 ans, ensuite j'ai eu pas mal de trous d'air. Je suis loin de ce que j'aimerais atteindre dans ma carrière. Si j'ai tout sacrifié pour revenir, c'est que j'ai envie d'aller plus loin que je ne l'ai jamais fait. Ce Roland c'est un beau cadeau de la part de la fédé même si d'autres vont dire que je l'ai mérité par mes résultats. C'est fabuleux. C'est une étape dans mon parcours pour pouvoir intégrer le Top 250, le Top 200 et ainsi de suite. J'ai une opportunité formidable et je vais tout faire pour la saisir. Je suis très heureux d'être de retour."

 

"C'est une renaissance à 27 ans"

Ces qualifs vont lui rappeler son épopée de 2014. Porté par une ambiance assez extraordinaire, il avait successivement éliminé le Lituanien Laurynas Grigelis, le Russe Evgeny Donskoy et le Serbe Filip Krajinovic. Dans le tableau final, il n'avait cédé qu'en cinq manches face à Steve Johnson, alors 64e mondial.

"Je me sens très à l'aise à Roland, il peut tout se passer. Je suis conscient que je peux perdre. C'est vrai que c'est Roland mais ça reste un tournoi de tennis. Le public va m'aider dans les moments difficiles. Le tennis français ? On est plus dans les standards des quatre monstres mais il y a du monde et ça joue très bien. Je pense qu'un joueur dans les 200 peut battre un Top 60 sans problèmes. Le niveau s'est resserré. Moi je ne devais pas être là donc je ne ressens pas de pression particulière. C'est une renaissance pour moi. Jamais je n'aurais pu espérer ça à 27 ans. Il a fallu que je prouve que l'on peut me faire confiance."

Publié le par Augustin PITRÉ

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