Tennis Actu: Actualités, matchs, direct, résultats...
+
A LA UNE

Martina Trevisan, de l'anorexie au huitième de Roland

Roland-Garros
Publié le par Aude MAZ

À 26 ans, Martina Trevisan est pour la première fois sortie des qualifications à Roland-Garros, la deuxième fois en Grand Chelem après l'Open d'Australie 2020. Mais à Paris, elle est allée plus loin. Au premier tour, elle a battu sa compatriote Camila Giorgi, après son abandon dans la deuxième manche. Ensuite, elle a réalisé une performance solide face à Coco Gauff qu'elle élimine en trois sets 4-6, 6-2, 7-5. Elle est donc pour la première fois au troisième tour d'un tournoi du Grand Chelem.

Cori Gauff après avoir passé le 1er tour à Roland-Garros !

Pour elle qui a stoppé le tennis entre 2009 et 2014, la satisfaction doit être énorme. En raison de problèmes familiaux, la jeune fille n'a pas vécu une adolescence tranquille et a sombré dans l'anorexie : "J'étais dans un état d'apathie où je ne me reconnaissais même plus" explique-t-elle sur internet selon le journal L'Équipe. Elle avait pourtant baigné dans le tennis depuis sa plus tendre enfance, avec une maman professeur de tennis et son frère Matteo grand espoir du tennis italien avec sa place de n°1 mondial chez les juniors. Après une hospitalisation, la jeune femme va mieux et peut reprendre le cours de sa vie.

 Elle devient enseignante, mais le tennis la rattrape. Bien entourée, elle retrouve le chemin des terrains : "Mais j'ai eu le soutien de nombreuses personnes qui m'ont accueilli de nouveau à bras ouverts et qui m'ont accompagné vers une nouvelle vie." Elle parcourt alors le circuit ITF, jusqu'à l'année dernière, où elle commence à effectuer un travail mental. Et cela commence à payer. Ce jeudi, elle s'est offert Maria Sakkari, tête de série n°20, et rejoint pour la première fois de sa carrière les huitièmes de finale où un autre défi l'attend : Kiki Bertens. En attendant, comme elle l'a dit en conférence de presse, elle savoure !

 

Retrouvez le Tableau Dames de Roland-Garros 2020 en cliquant ICI

 

C’était incroyable. Comment tu te sens ?

Je suis tellement fatiguée, mais tellement heureuse. Je vis un rêve. Je ne veux pas que cela se termine. Maintenant, je vais aller au physio, je vais passer chez le kiné, je vais dîner, et je vais peut-être me rendre compte ce soir de ce qu’il s’est passé sur le court numéro 9 de Roland-Garros.

 

Est-ce que tu avais une idée, avant le début de cette qualification, que ton tennis était simplement merveilleux ?

Je pense qu'au début du tournoi, je me sentais très bien sur le court. Et lors du premier tour de qualification, j'ai eu beaucoup de difficultés. Mais je me suis sentie bien sur le terrain. De jour en jour, je suis devenue de plus en plus confiante sur le court. J'en suis arrivée là, au quatrième tour de Roland-Garros. Et je pense que je vais peut-être me rendre compte de ce qu’il s'est passé ce soir avec le temps.

 

Nous savons que tu t'es embarquée sur un long voyage. Tu as pris de nombreuses années en dehors du tennis. Est-ce que ce que tu vis maintenant a encore plus de sens, du fait de ce que tu as traversé ?

Oui, parfois, je pense à cette période. Mais je sais que pendant cette période, c'était la bonne décision que d'arrêter le tennis, de prendre mon temps, de me reposer, puisque je ne me sentais pas du tout bien. Mais maintenant, je suis là. Donc peu importe ce qu’il s'est passé par le passé, je suis ici, j'ai une nouvelle vie. Martina grandit. C'est cela qui est important.

 

Martina, bonjour. Avant de venir à Roland-Garros, tu n'as jamais eu une victoire avec une des Top 10 des Grands Chelems. Maintenant, tu en as eu 3 avec Camila Giorgi, avec Cori Gauff, et maintenant Maria Sakkari. Est-ce que tu peux nous expliquer comment tu as pu jouer ce tennis à ce niveau, pendant ces 3 matchs ?

Je savais qu'avec mon coup droit, mon revers, la volée, le service, je n'ai aucun problème sur le court. J'ai beaucoup travaillé sur le mental, et mon positionnement sur le court. Donc je pense que mon travail sur ma posture mentale a vraiment porté ses fruits ici, à Roland-Garros.

 

Il y a un an, comment est-ce que la Martina de 2019 aurait réagi dans ces matchs, contre Camila Giorgi, contre Cori Gauff, contre Maria Sakkari, dans ce troisième set qui était très serré ? Est-ce que tu gères très différemment la pression maintenant ?

ROui, bien sûr. J'ai beaucoup travaillé avec mon entraîneur. Sur le court, je me sens beaucoup mieux que l'année dernière. Mais je pense que la clé, c'est vraiment au niveau du mental, de ne jamais renoncer, de m'accrocher pour chaque point. L'année dernière, pendant le match, je me disais : oh non, j'ai perdu encore un point, j'ai perdu encore une opportunité. Je ne pensais pas à l'avenir. J'ai perdu un point, ce n'est pas grave, il y en a un autre. Cette année, il y a eu un déclic. Et pendant les matchs, je reste positive, je ne suis pas négative. Je ne pense pas à mes erreurs. Je suis désolée pour mon anglais, j'essaye de faire de mon mieux.

 

Tu as un très bel anglais, ne t'inquiètes pas.

 

Martina, est-ce que tu peux nous parler de ton ressenti sur la terre battue. Ici, avec les conditions, c'est très lent. Peut-être que c'est à ton avantage ? Quel est ton ressenti ?

À mon avantage, pas vraiment. Puisque comme je l'ai dit, je me suis sentie très bien sur le terrain. J'aime bien les balles. Mais par exemple aujourd'hui, au début du match, avec ces nouvelles balles, je me sentais bien. Maria Sakkari est plus forte que moi, elle a déployé plus de puissance sur la balle. Moi, j'ai eu un peu de difficulté. Mais je me suis sentie bien sur le court. Aujourd'hui, le court était très lourd. Et moi, je préfère que ce soit un peu plus léger qu'aujourd'hui.

 

Ton prochain match, c'est contre Kiki Bertens, qui est dans le Top 10. Qu'est-ce que tu penses de ce défi ?

Comme je l'ai dit, je ne pense pas à Bertens actuellement. Mais j'y penserai demain. J'ai déjà joué contre elle, l'année dernière, ou il y a 2 ans, je ne me rappelle pas. C’était peut-être l'année dernière, à Charleston. Donc je vais préparer mon match, comme aujourd'hui, comme hier, et comme ces derniers jours. Et je vais essayer d'être au top de ma forme.

 

Est-ce que tu as pu parler avec des amis, ou tu es venue directement du match à la conférence de presse ? Sinon, avec qui tu souhaiterais parler ? Avec qui tu vas parler après ?

Mon frère m'appelle maintenant, cela fait 3, 4 ou 5 fois qu'il me rappelle. Je vais le rappeler dès que nous aurons terminé.

 

Publié le par Aude MAZ

Vous avez aimé cet article, partagez le ! 

A la Une