Richard Gasquet: "C'est réducteur de dire que c'est le mental"

Était-ce le dernier Roland-Garros de la longue carrière de Richard Gasquet, 37 ans ? Ni lui ni personne ne le sait. En attendant, le Français a encore régalé le public du Court Philippe-Chatrier mercredi à l'occasion d'une night session attendue face à Jannik Sinner (n°2). La défaite a été logique mais le Biterrois n'a pas démérité. Pour Brut, il est revenu sur certains épisodes marquants de sa carrière, comme l'attente autour de lui lors de sa jeunesse. Il donne également son avis sur les critiques reprochées aux Français concernant l'absence de mental.

"Quand t'es adolescent, c'est mieux d'être moins sous le feu des critiques"

"En France, il n'y a jamais eu cet engouement autour d'un jeune comme j'ai eu" a déclaré Richard Gasquet, dont les médias se sont emparés de sa carrière avant même ses 10 ans. "Il y avait beaucoup d'attentes sur moi, c'était trop extrême. Ça aurait pu être plus léger. Quand t'es adolescent, c'est mieux d'être moins sous le feu des critiques et des projecteurs."

Pourtant, le Français a eu la carrière qu'il a eu derrière, en atteignant la 7e place mondiale, et en battant les plus grands joueurs comme Roger Federer en 2005. "C'était un moment énorme, j'étais 100e mondial, il était numéro 1. Le public était incroyable et les émotions énormes." Mais s'il fallait retenir un moment dans sa carrière, ce ne serait pas celui-ci. "Jouer Marat Safin à Monaco. C'était une légende. C'était la première fois que je le voyais, et je le jouais. C'était une star, j'avais que 16 ans. Je n'oublierai jamais ce moment. Le plus grand de ma carrière."

"C'est réducteur de dire que c'est le côté mental..."

Plus globalement, le Biterrois revient sur ce qui lui a manqué pour être encore meilleur au fil des années. "J'ai gagné 16 tournois, la Coupe Davis, la médaille olympique, les trois demis de Grand Chelem. De temps en temps, en France, on entend : "Ouais le mental", ce genre de choses, moi c'était plutôt le côté tennistique. J'aurais pu être plus fort physiquement, mieux servir, taper plus fort en coup droit. C'est la somme de tout ça qui fait que j'aurais pu faire mieux. Pour gagner des Federer, Djokovic et Nadal en Grand Chelem, ça m'a un peu manqué. Mais c'est réducteur de dire que c'est le côté mental."

2024 sera peut-être sa dernière saison, ou pas. Le doute plane toujours et Gasquet prend du plaisir autant qu'il peut. "Quand on me dit qu'on aime bien mon revers, ça fait plaisir. C'est le côté esthétique du sport. Les gens viennent pour voir des beaux coups, avoir des émotions. Si je joue à cet âge-là, c'est pour vivre ces sensations. Entrer sur un court, le stade, la communion avec le public, c'est pour ça que tu continues à jouer."