Stefanos Tsitsipas : "Je dois faire un peu comme un GPS"

Stefanos Tsitsipas semble retrouver son meilleur tennis depuis le début de saison sur terre battue. Il l'a encore prouvé ce vendredi. Sans souci, il a disposé de Zhang Zhizhen, 6-3, 6-3, 6-1, grâce notamment à une efficacité redoutable sur son service, sur lequel il n'a lâché que 10 petits points et concédé aucune balle de break. À l'inverse, il a converti pratiquement toutes ses occasions de break. Le Grec avance donc sereinement et affrontera Matteo Arnaldi en huitièmes. Il sera encore grand favori, mais l'Italien impressionne depuis le début de la semaine et ne sera pas une proie facile, le Grec en est conscient. S'il s'est projeté sur ce prochain match, la tête de série n°9 est longuement revenue sur son histoire d'amour avec... le tennis.

 

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"Cette victoire à Monte-Carlo, c'était donc important"

Bravo, est-ce ton meilleur match du tournoi à ce jour ?

Je dirais que la performance d'aujourd'hui, c'est l'un des meilleurs matchs que j'ai joué dans ce tournoi pour le moment. Cela me fait plaisir de voir être en capacité de jouer aussi efficacement, mais aussi précisément. J'ai trouvé mes coups très précis, dès que je visais quelque part, j'ai réussi à sortir des coups de haute qualité, mais en plus de la précision, je me suis vraiment facilité la tâche grâce à mon jeu. Cela a pu également me donner confiance au fur et à mesure du match.

 

Tu as dit que tu t'étais senti très bien sur le court. Est-ce que cette victoire à Monte-Carlo a été très importante pour toi, pour gagner en confiance pour ce tournoi-ci ?

Ne pas avoir de victoire pendant plusieurs mois et puis retrouver mes forces, sortir de Monte-Carlo avec une victoire, cela m'a redonné un excellent état d'esprit. Je me suis dit : "Voilà ce que j'ai réussi à faire !" Maintenant, je peux continuer avec beaucoup de confiance et passer au prochain tournoi sur terre. En tant qu'athlète, avoir de tels titres accumulés, c'est important en vue de tournois tels que Roland-Garros qui est un tournoi historique. C'est une surface qui est très semblable à celle de Monte-Carlo. Cette victoire à Monte-Carlo, c'était donc important, important de voir que j'arrivais à cumuler des victoires, avoir de bons parcours sur les tournois. Cela permet de gagner en confiance pour les Grands Chelems.

  

Puisqu'on parle de joie, je crois que vous avez fait des commentaires intéressants quant à la vie. Notamment, récemment, vous avez écrit au Tennis et vous avez dit : "Cher tennis, tu m'as appris à vivre la vie comme elle vient, à ne jamais douter et continuer de vivre quel que soit le résultat." Pourriez-vous nous parler de cela ?

Pour l'instant, le tennis, c’est le sport que j’ai choisi et je sais qu'il y a une date d'expiration, mais c'est ce qui me procure le plus de joie, parce que j'arrive à interagir avec le tennis. Chaque semaine, j'ai un lien très étroit avec le tennis. Le tennis est ce qui occupe la plus grande partie de mon temps. C'est l'activité sur laquelle je me concentre le plus. J'ai l'impression que sans le tennis, ma vie aurait été radicalement différente. Je ne me serais peut-être pas lancé autant de défis, je ne me serais pas fixé autant d'objectifs. Grâce au tennis, j'arrive à me fixer des objectifs dans ma vie personnelle également. J'ai une vision de ma vie et le tennis m'aide à atteindre mes rêves et à satisfaire mes désirs les plus profonds en tant qu'être humain.

 

"Arnaldi, il se bat férocement..." 

Félicitations, en particulier pour Monte-Carlo, mais également pour les autres tournois. Maintenant, tu dois jouer contre un Italien, Arnaldi. Qu'est-ce que tu sais à son sujet ? Pas grand monde ne le connaît, même s'il est 35^e mondial à l'heure actuelle. Il s'améliore. Aujourd'hui, il a gagné contre Rublev en 3 sets. À quoi t'attends-tu ? Lorsque tu es le favori de loin, est-ce que c'est plus difficile de rester concentré ? Est-ce que c'est plus difficile d'affronter un joueur relativement récent, ou bien est-ce que c'est comme d'habitude ?

Il faut arriver avec prudence, dans quelque circonstance que ce soit. Moi, j'ai suivi de près son parcours. Je sais précisément quel type de joueur il est. Je l'ai vu jouer à Barcelone, à Rome, ici également. Je l'ai suivi au cours des six derniers mois. C'est là qu'il a commencé à être de plus en plus présent sur le circuit ATP. C'est quelqu'un qui va sur le terrain, qui se bat, qui ne baisse pas les bras. J'ai remarqué ça à son sujet. C'est un très bon combattant. S'il y a une lutte à mener, il va la mener, il ne va pas baisser les bras. C'est ce à quoi je m'attends. Il souhaite vraiment réussir tout ce qu'il fait. Il y a différents profils de joueurs. Certains chez lesquels on reconnaît cela, et d'autres moins. En tout cas, lui, il rentre vraiment dans le jeu. Il se bat férocement, je dois donc faire preuve de prudence, et trouver une façon de gérer cela. C'est un peu comme un GPS, il faut que j'essaie de recalculer le trajet.

  

Est-ce que cela a été difficile de jouer avec des conditions froides et humides comme celles d'aujourd'hui ? Parce que vous avez donné l'impression que c'était très facile !

J'ai réfléchi… C'est quelque chose qui doit se produire plusieurs fois par an. La pluie interrompt des matchs, cela arrive. Cela a un impact plus important sur la terre battue bien entendu, de par la surface elle-même. J'ai l'impression que pour ce qui est de mon jeu et de son efficacité, cela n'a pas eu de grand impact. Les choses ont bien fonctionné pour moi. J'ai l'habitude de jouer dans des conditions avec plus de chaleur et un rebond plus haut de la balle. C'est dans ces conditions-là que j'ai grandi également. Mais, aujourd'hui, j'avais l'impression que j'arrivais à bien toucher la balle quoi qu'il se passe. J'ai commencé à un certain niveau et j'ai fini le match au même niveau, j'ai été constant. Il n'y a pas eu beaucoup d'interruptions dans mon jeu.