Ugo Humbert, éliminé : "Il faut que je fasse plus mal"

Peut-être le Français le plus en forme, Ugo Humbert a connu une grande désillusion ce lundi contre l'Australien Marc Polmans au premier tour de Roland-Garros. Le Lorrain qui semblait en forme ascendante et avait produit du bon tennis à Rome et Hambourg, a complètement déjoué et s'est incliné  6-2, 6-2, 3-6, 6-3. 

 

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Tombé sur un Polmans survolté et concentré de bout en bout, le Tricolore n'a que trop peu souvent réussi à prendre le dessus dans l'échange. Une des clés, sans aucun doute les grosses lacunes d'Humbert derrière sa deuxième balle. Seulement 33% de réussite...En conférence de presse, le Tricolore a cherché à positiver. "Bravo pour sa victoire. Après, je trouve que le point positif malgré tout, c'est que l'on a pu voir tout ce qu'il me restait à travailler pour passer un step supplémentaire. Cela me motive aussi pour travailler et pour faire beaucoup mieux", a-t-il expliqué. Après la chute de Gaêl Monfils lundi soir, la défaite d'Ugo Humbert fait tout de même très mal au clan tricolore. 

 

Je présume que c'est forcément une grosse déception. Tu étais sur une dynamique après Rome et ce quart de finale à Hambourg. Tu avais battu des adversaires de qualité, Fognini, Medvedev. Le premier sentiment est une grosse déception j'imagine. 

Effectivement je suis très déçu d'arrêter si tôt ici, un tournoi qui me tient à cœur. Forcément, je suis très déçu. Cela ne me fait pas du bien.

 

Parle nous de ces conditions de jeu très particulières, vous avez joué les matchs quasiment sous le crachin tout le temps, avec une terre battue lourde, avec une balle lente et lourde également. Comment tu as géré ces conditions de jeu compliquées ?

Les conditions n'étaient pas faciles. Après, c'était pareil pour tous les deux et tous les joueurs ici. Avec les conditions, il a fait une bonne partie, il a été solide des 2 côtés. Bravo pour sa victoire. Après, je trouve que le point positif malgré tout, c'est que l'on a pu voir tout ce qu'il me restait à travailler pour passer un step supplémentaire. Cela me motive aussi pour travailler et pour faire beaucoup mieux.

 

Tu parles de step supplémentaire, à chaud qu'est-ce qu’il t’a manqué ? On t'a senti un peu timide en début de match, peut-être un peu gêné par ces choix tactiques, ces variétés, ces grosses cloches en revers, l'utilisation d'amorties qu'il a très bien gérées durant tout le match. Qu'est-ce qu’il te manque pour passer cette étape supplémentaire et être assez serein face à des adversaires comme ça ?

Il a été très bon. Pendant deux sets, je manque un peu de lucidité. Je l'avais déjà vu à Rome et sur Ruud à Hambourg. Il faut que je prenne plus tôt. Il faut que je fasse plus mal. Quand la balle est courte, je ne peux pas me permettre de la laisser redescendre avec les conditions. Il faut prendre plus tôt, frapper plus fort. Parfois j'ai réussi à le faire. Je sais que je peux le faire, mais il faut l'automatiser un peu plus et travailler dans de sens. C'est là-dessus où je dois progresser encore. Les retours, je peux prendre plus tôt. Je peux lui mettre plus la pression, c'est vraiment là-dessus que je peux progresser et je peux gagner des places supplémentaires.

 

Pour revenir là-dessus, tu notes très justement les points sur lesquels tu dois progresser. Tu es toujours sans coach pour l'instant. On a vu Thierry dans ton coin, mais plus dans le rôle d'accompagnateur. Où tu en es de ta recherche d'un coach pour t'accompagner sur la saison ? Est-ce actif ? Y a-t-il des pistes d'activer ?

Thierry était là, c'est mon agent, il m'accompagne sur le tournoi. Pour l'instant, je n'ai pas fait de choix non plus. Je vais y réfléchir maintenant que j'ai plus de temps. Je n'ai pas envie non plus de continuer comme cela longtemps. Je vais y réfléchir et essayer de faire le meilleur choix possible.

 

Comment étais-tu avant ce tournoi, plein de confiance après tes bonnes performances à Hambourg ou il y avait un peu de tension parce que c’est Roland Garros, même s'il n'y a pas de public il y a un peu d'attente ? Il y a eu une forme de pression aujourd'hui ?

Non, j'étais toujours très heureux de revenir à Roland-Garros, c'était une chance incroyable de jouer le tournoi. La Fédération a fait un gros boulot là-dessus. Il y avait un peu de public quand même, des gens pour me soutenir. Je les remercie. J'étais heureux, j'étais content de rentrer sur le court aujourd'hui.

 

Sur les conditions, niveau hôtel, tu as fait 4 pays en l'espace d'un mois, Italie, Allemagne, France et États-Unis. Comment tu as vécu les conditions à Paris ? A  moyen terme, tu te vois passer toute la saison 2021 comme ça, sans pouvoir sortir de l'hôtel avec des protocoles assez contraignants ?

Ce n'est pas si simple, c'est vrai. Moi, cela s'est plutôt bien passé. Je n'ai pas eu de problème avec mes tests. C'était le point positif, on peut jouer. Après, on n'a pas vraiment le choix en ce moment. La situation est dure. Je suis prêt à faire tous les efforts, tout ce qu'il faut pour pouvoir jouer. C'est génial de reprendre le circuit, de faire des matches. Ce n'est pas facile, à chaque fois les conditions sont un peu différentes entre chaque pays. Je me suis senti en sécurité sur tous les tournois, j'ai senti que l'organisation faisait le maximum. Après, je ne sais pas. J'espère que cela va reprendre assez rapidement. S'il faut continuer comme cela, on n'a pas le choix.

 

Comment tu occupes ton temps libre si tu ne peux pas te balader ? Qu'est-ce que tu fais dans ta chambre ?

Je trouve que cela ne change pas... Enfin, je reste beaucoup au club, je reste à l'hôtel. Enfin, quand c'était normal on va dire, je faisais hôtel club. A Auckland, je ne suis quasiment pas sorti. Cela ne me dérange pas forcément. J'ai mes routines. On n'a pas le choix de toute façon.

 

Pour résumer ce qu'il s'est passé aujourd'hui, qu'est-ce qui a vraiment cloché face à un joueur qui est a priori à ta portée ? Des mauvais choix tactiques ou un petit manque d'expérience ? La terre battue, c’est assez nouveau, tu as n'a joué beaucoup de Roland-Garros.

Sur ma tournée, sur les trois tournois sur terre battue, il n'y a pas tout à jeter, il y a des points positifs. Je me suis senti progresser. Après, aujourd'hui, avec les conditions et ce style de joueur, vraiment, cela m'a ouvert les yeux sur ce que je devais travailler. C'est vraiment le point positif. Ce qui m'a manqué, c'est prendre plus tôt, penser à mon jeu, à ce que je dois faire.