Varvara Gracheva : "Au début de la saison, j'étais désespérée"
Roland-GarrosPremière année en tant que Française à Roland-Garros et Varvara Gracheva brille déjà. Dernière Française en lice, la 88e joueuse mondiale, tombeuse de la tête de série n°6 Maria Sakkari puis de Bernarda Pera, a continué son beau parcours ce samedi en domptant Irina Begu, 7-5, 6-3. Pour son premier huitième en Grand Chelem, Gracheva aura encore un coup à jouer contre Mirra Andreeva. Elle peut rêver des quarts. Aucune Française n'avait atteint la deuxième semaine de Roland-Garros depuis Caro Garcia et Fiona Ferro en 2020. De plus, elle est désormais quatrième meilleure joueuse française, devant Océane Dodin, et donc qualifiée pour les JO. "Je ne sais pas. Je vais demander s'ils m'acceptent ! Je vais demander à Julien Benneteau. On verra", a-t-elle déclaré avec un large sourire.
Varvara Gracheva en 8es de Roland-Garros 2024
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"En mars, en février, j'ai perdu presque tous mes matchs..."
Félicitations ! C'est un excellent résultat. Tu peux nous expliquer comment tu te sens maintenant ?
Je suis tellement contente. Je vais essayer d'apprécier ce moment aujourd'hui. Je suis déjà en train de penser à ce qui va arriver. Je sais que je vais jouer contre Peyton Stearns ou Mirra Andreeva. Donc oui, je vais essayer de me préparer pour le match déjà. Peut-être que c'est trop tôt, mais c'est comme cela !
À la fin du match, vous vous êtes retrouvée à chanter la Marseillaise, bras croisés, et avec le public. Qu'est-ce que cela vous a fait, à ce moment-là ?
C'est un moment que je vais mémoriser jusqu'à la fin de ma vie. Après que le commentateur m'ait dit : c'est une première à Roland-Garros, avec le public, comme une Française. J'ai dit : oui, je n'ai même pas réalisé. Juste, je venais avec le public, avec cette ambiance, cette atmosphère. C'était immense.
Félicitations. Quand on sait le mois de février et le mois de mars compliqués que tu as vécus, cela représente quoi d'être en huitièmes ? C'est assez dingue, non ?
Oui, c'est dingue. Parce qu’en février-mars, j'ai perdu presque tous mes matchs. Je n'ai pas l'espoir pour revenir assez vite. C'est une bonne chose, j'ai continué de faire le travail, être avec mon équipe, qui me supportait depuis le début. C'est bien. Je suis tellement contente et fière, que je suis arrivée assez vite ici. Normalement, sur le papier, normalement, pour le process, cela ne doit pas être comme cela.
"Les JO ? Je ne sais pas. Je vais demander s'ils m'acceptent ! Je vais demander à Julien Benneteau. On verra"
Cela représente quoi, pour vous, d'être la dernière représentante française….?
Encore une chose que je ne savais pas !
D'être la dernière représentante française, avec votre parcours, votre naturalisation il y a moins d'un an ?
Je suis contente d'être ici. Si je peux aller le plus loin possible, c'est juste un bonus. Je suis fière.
Bonjour. Tu vas te qualifier pour les Jeux Olympiques aussi ?
Cela… Peut-être.
Non, sûrement !
Je ne sais pas. Je vais demander s'ils m'acceptent ! Je vais demander. On verra.
"Au début de cette année, c'était tellement difficile. Je me sentais désespérée"
Vous êtes extrêmement souriante sur le court, même en conférence de presse. Alors que des moments où parfois, des situations de match peuvent crisper certaines joueuses. Vous avez toujours été comme cela ? Vous pouvez expliquer votre manière de garder une espèce de positive attitude ?
Honnêtement, si quelqu'un, cinq, quatre, un an avant, veut me dire : tu vas être à Suzanne‑Lenglen, avoir un sourire, de toutes les dents… Je ne vais pas y croire. Au début de cette année, c'était tellement difficile. Vraiment, je me trouvais… Je le dis en anglais. Je me sentais désespérée, frustrée au niveau de mon jeu. Mais quand j'ai fait mon come‑back, j'ai décidé de faire les choses différemment. C'est une bonne chose, quelque part. J'ai fait des rencontres. J'ai des bons amis, une personne qui m'aime. Ces personnes m'aident beaucoup, comment puis‑je l'exprimer... à apprécier le moment présent, et à savourer le moment présent. Je souris pour ces personnes‑là.
Avez‑vous été surprise en début de deuxième set, que la Roumaine balbutie un peu plus son tennis, et que vous, vous avez réussi à vraiment accélérer aussi dans votre sens ?
Non. Honnêtement, à ce moment, au deuxième set, normalement quand quelqu'un est en train de perdre, j'essaie de relâcher un peu plus, de mettre plus de puissance, de faire quelque chose pour revenir. C'est absolument normal comme réaction. Cela ne m'étonnait pas. Quand même, à ce moment, je devais trouver les décisions vite. Sinon, si je perds le temps, si je perds les occasions, peut‑être que je vais me trouver dans le troisième set, et ce n'est pas le même match.
Félicitations. Tu parlais d'occasions. Tu en as eu pas mal aussi dans la première manche. Deux breaks rapides, trois balles de set à 5‑4 sur ton service. Comment justement tu as réussi ce process mental de repartir à l'attaque, pour remporter ce set ?
J'ai eu quelques moments de stress, quand j'ai eu cet avantage. Peut‑être que j'ai fait les décisions tellement rapides. Mais quand même, je n'ai pas de regret, parce que c'est un moment difficile à gérer, pour tout le monde. Déjà, je vais être contente que j'ai eu les occasions pour terminer le set, pour avoir un break. Même si je ne fais pas, c'était 5‑4, au premier set, et j'ai fait cela après. C'est le jeu !
Publié le par Alexandre HERCHEUX