Gilles Simon : "Qui a dit que le boulot était fait"

"Le professeur" en conférence de presse lundi soir à Paris-Bercy ! Oui, Gilles Simon ne pouvait disputer son dernier tournoi sans entrer dans la tête de son adversaire, au moins, une ultime fois. Gilles Simon est finalement venu à bout lundi soir au Rolex Paris Masters d'Andy Murray, qu'il n'avait battu que deux fois en 18 confrontations. A 6-4, 5-3, il voyait sans doute l'histoire se répéter. Mais malgré l'émotion qui aurait pu le rattraper, "Gillou" a renversé la vapeur, porté par le public, et s'est imposé 4-6, 7-5, 6-3 en pratiquement 3h de jeu. Gaël Monfils, Jo-Wilfried Tsongaet Richard Gasquet, venus encourager leur pote, devront revenir mercredi. Gilles Simon devra avoir bien récupéré pour affronter ce mercredi Taylor Fritz, et tenter de repousser la retraite une nouvelle fois.

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"C'est dur parce que je joue Murray, je me dis qu'il m'a gâché ma carrière et il va me la gâcher jusqu'au bout en fait..."

Sur le court, après sa perf', Gilles Simon n'a pas manqué d'humour. "C'est très difficile, il y a beaucoup de sentiments qui viennent. Cette dernière semaine est dure. Jouer au tennis, ça a été ma vie et ça va s'arrêter là. Chaque chose que je fais, je me dis que c'est peut-être la dernière fois. J'essaie de profiter mais j'ai un stress colossal. J'ai eu peur que ça défile, et ça a fait 1-0, 2-0, 3-0... il me casse les couilles ! (rires) C'est dur parce que je le joue, je me dis qu'il m'a gâché ma carrière et il va me la gâcher jusqu'au bout en fait... C'est aussi pour ça qu'on l'aime", a-t-il déclaré, amusant bien sûr la foule, restée pour célébrer le succès du Niçois.

"J'ai croisé Jo et Gaël quand ils sont arrivés. Savoir qu'ils sont venus juste pour ça... que c'était sûrement mon dernier match... et bah non ! Il y en aura un autre les gars !"

Le vétéran a également eu un mot pour les autres Mousquetaires, venus le supporter à Bercy. "J'ai tout le monde qui est là, toute ma famille qui est là. J'ai eu de la chance, en laissant une dernière invitation, j'ai croisé Jo et Gaël qui sont arrivés. Savoir qu'ils sont venus juste pour ça... que c'était sûrement mon dernier match... et bah non ! Il y en aura un autre les gars ! C'est dur pour eux de laisser leur famille, en particulier pour Gaël. J'espère qu'Elina ne m'en voudra pas trop. Bien sûr, mes parents, mes enfants, ma femme... Je vais pouvoir être tendu encore pendant deux jours et profiter de cette ambiance au moins encore une fois. J'aimerais vous remercier car j'ai ressenti beaucoup de bienveillance de tout le monde." Aucun doute, la famille et les copains seront bien là mercredi soir pour peut-être un nouvel exploit, tout simplement la der'.

"Tu te dis que ça ne sert plus à rien..."

"Mon niveau peut vraiment changer, parce que les jours où ça se passe bien, je joue encore très bien, mais je suis souvent empêché ou arrêté. Ça devient dur de faire trois matches en étant tranquille. Donc, c'est aussi pour ça que j'arrête. C'est frustrant, parce qu’avant, j'arrivais à avoir de bonnes semaines, mais entières. Mais quand j'avais une bonne semaine, j'arrivais à aller un peu au bout. Cette année, je crois que je n'ai quasiment jamais réussi à jouer trois matches de suite. C'est pour ça que j’arrête. Quand tu fais beaucoup d’efforts et que finalement, tu fais un ou deux bons matches et le troisième, tu ne peux pas le jouer, tu te dis que ça ne sert plus à rien. Je sais qu'il y a eu des moments où j'ai joué des matches très compliqués dans l'année. Ça tombe sur des challengers où pas grand monde regarde, donc ça va. Je sais que si ça tombe là, ça va être un peu plus dérangeant. Je sais que ça peut tomber. Je l'ai donc toujours dans un coin de la tête."