Daniil Medvedev, charmé : "Alcaraz a toutes les cartes en main"

Daniil Medvedev, comme un poisson dans l'eau sur dur extérieur, a brillamment passé les tests Alex De Minaur en huitièmes de finale, puis surtout Andrey Rublev en quarts mercredi soir. Pour son quatrième quart à l'US Open, Rublev n'a pas fait le poids contre son ami, et s'est incliné en un peu moins de 3h de jeu : 6-4, 6-3, 6-4. Medvedev impressionne. En grande forme physiquement, le Russe produit un superbe tennis et ne semble pas loin du niveau de 2021, quand il a été sacré à New-York. Problème : en demi-finale, il va devoir trouver la clé contre Carlos Alcaraz, qui l'a dompté sans trembler à Indian Wells puis en demi-finale à Wimbledon. Un grand défi pour Medvedev ce vendredi.

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"Ce qui est vraiment dangereux, c'est qu'on peut se demander jusqu'où on peut aller"

En conférence de presse, Medvedev a tenu à évoquer les conditions terribles de jeu à New-York, avec une chaleur accablante et une humidité très forte. "Je pourrais en parler longtemps, les conditions étaient brutales pour nous deux. Je ne sais pas si cela se voit à la télévision, car nous avons beaucoup transpiré et nous avons utilisé beaucoup de serviettes, mais je n'ai plus de peau autour du nez, c'est tout rouge et ce n'est pas à cause du soleil. Je viens de voir Andrey dans les vestiaires et son visage est très rouge, et ce n'est pas à cause du soleil, donc je suppose que c'est la même chose. Tout est dit, nous avons tout laissé sur le carreau. Le fait est que si nous avions continué à jouer, je suis sûr que nous aurions donné encore plus sur le terrain. Si le match avait continué, j'aurais trouvé autre chose, et je pense que ce qui est vraiment dangereux, c'est qu'on peut se demander jusqu'où on peut aller. Peut-être aurions-nous pu jouer cinq sets et dire que nous étions "bien", nous aurions souffert un peu le lendemain et tout serait rentré dans l'ordre ? Ou nous aurions pu avoir quelque chose comme Yibing Wu, qui s'est effondrée à Washington. Je pense que c'est la grande question."

"Il est bon en coup droit, en revers, il peut faire des slices, des amortis, des amortis. Il possède tous les coups"

Bien entendu, Medvedev a évoqué son futur affrontement contre Carlos Alcaraz. Un défi énorme à le relever en 2023. Saura-t-il trouver la clé pour déjà remporter une manche ? "Il faudrait que mon tennis soit à 11 pour gagner. Carlos est très fort, il n'a perdu qu'un seul set ici, j'ai vu quelques matches et sur les balles de break, il signe des passings incroyables. J'ai perdu contre lui assez facilement. Je suis quelqu'un qui se bat beaucoup, je veux essayer d'être meilleur, et je dois jouer à 11 pour le battre. Ce qui le rend si difficile, c'est qu'il a toutes les cartes en main. Il a cette force supplémentaire par rapport aux autres joueurs. C'est vrai que beaucoup de joueurs, je dirais même 97% d'entre eux, ne peuvent pas pénétrer avec leur balle devant moi, je suis toujours en train de courir et d'essayer de tout renvoyer ; lui peut le faire parce qu'il a cette force, parfois on voit des coups droits gagnants à 160 km, des choses comme ça, alors que d'autres, même s'ils essaient, ils ne peuvent pas. Il est bon en coup droit, en revers, il peut faire des slices, des amortis, des amortis. Il possède tous les coups. Bien sûr, au tennis, on peut toujours battre n'importe qui. Des gens ont battu Novak et Rafa sur terre battue, ce qui est presque impossible, mais certains y sont parvenus. C'est la même chose avec Carlos. Chaque fois que je joue contre lui, je veux gagner, même si je dois mieux servir que lors des matchs précédents. Je dois servir vers les lignes si nécessaire, envoyer les balles vers les lignes, des choses comme ça. Je dois être à 100 % tout le temps."

"Je joue de manière incroyable"

Enfin, Medvedev devra se surpasser contre Alcaraz mais la confiance est tout de même bien là. "Je joue de manière incroyable, je l'ai dit sur le court. Depuis le troisième set contre O'Connell, mes adversaires ont joué à un niveau brutal contre moi. Aujourd'hui, Andrey, quand le match a commencé, a frappé 10 points d'affilée sur la ligne. De Minaur m'a sorti du court avec un 6-2. À chaque fois que cela s'est produit, j'ai toujours pensé que c'était à mon tour d'être meilleur. Je suis très fier de cela, car il n'est pas toujours facile de revenir dans un match, de rester dans des conditions aussi difficiles. Andrey et Alex sont deux des joueurs les plus physiques du circuit, et j'ai réussi à les faire souffrir. J'ai aussi un peu souffert, mais j'ai réussi à les faire souffrir davantage. Tout cela est bon pour ma confiance, pour les prochains matches. Si je me compare au Daniil d'il y a deux ans, je dirais que je ne suis pas pire. Il m'a suffi de gagner il y a deux ans, mais je ne peux que me dire qu'il me reste deux matches, rien de plus".