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Frances Tiafoe : "J'ai battu Nadal, je pourrai raconter ça..."

US Open
Publié le par Alexandre HERCHEUX

Le plus beau moment de sa vie sans aucun doute. Lundi soir, devant un public bouillant, Frances Tiafoe a créé l'exploit en huitième de finale de l'US Open contre Rafael Nadal. Avec 48 coups gagnants pour 28 fautes directes en plus de ses 18 aces, le 26e joueur mondial a livré une copie presque parfaite sur le Arthur Ashe pour éteindre le n°3 mondial en quatre sets et 3h30 de jeu, 6-4, 4-6, 6-4, 6-3. Stoppé en huitièmes lors des deux précédentes éditions, Tiafoe atteint les quarts de finale pour la première fois à l'US Open. Un très grand moment pour le joueur de 24 ans, qui n'a pu retenir ses larmes après la balle de match. La présence de ses parents a rendu encore plus magique ce merveilleux moment. Ce mercredi, il jouera Andrey Rublev pour une place dans le dernier carré de Flushing Meadows.

Frances Tiafoe après sa victoire contre Nadal à l'US Open

 

Retrouvez le tableau hommes de l'US Open ici

 

"Oui, j'ai battu Rafa. Avec un peu de chance, je ne rejouerai pas contre lui pour finir sur une victoire"

En conférence de presse, Tiafoe n'a pas caché sa fierté d'avoir réalisé ce fantastique exploit. "J'ai très bien joué aujourd'hui. Je suis arrivé sur le court en sachant que je pouvais y arriver. Je suis un joueur différent de celui qui l'avait affronté deux fois. Je voyais tous ces jeunes réussir à battre Rafa, Fed ou Novak. Je me disais : est-ce que je vais pouvoir dire un jour que j'ai battu un de ces mecs ? Aujourd'hui, je me suis dit : je vais le faire. C'est quelque chose que je pourrai raconter à mes enfants et à mes petits-enfants : Oui, j'ai battu Rafa. Avec un peu de chance, je ne rejouerai pas contre lui pour finir sur une victoire."

 

"Je le voyais à peine, je voyais à peine mon équipe. Mon coeur battait à 10 000 à l'heure, il fallait que je m'assoie une minute. Je n'avais jamais ressenti ça de toute ma vie"

Un peu plus calme, l'Américain est revenu sur le grand moment après la balle de match. Il ne pouvait pas y avoir plus d'émotion. "Je ne pensais à rien, j'avais l'impression que le temps s'était arrêté. Pendant une minute, je n'entendais plus rien. Je ne me souviens même plus de ce que j'ai dit à Rafa au filet. J'étais déjà en larmes. Je le voyais à peine, je voyais à peine mon équipe. Mon coeur battait à 10 000 à l'heure, il fallait que je m'assoie une minute. Je n'avais jamais ressenti ça de toute ma vie", a-t-il avoué. Battre, Nadal, sur un court mythique, à la maison, devant la famille... Toutes les conditions étaient réunies pour que ce soit LE moment d'une vie !

 

"Pour nous, le tennis, c'était un moyen de sortir du quartier. Ce n'était pas censé devenir ça"

Enfin, Frances Tiafoe a parlé de sa famille afin d'expliquer en quoi son parcours rendait ce moment si spécial. "Je suis un fils d'immigrés. Mes parents sont nés et ont grandi en Sierra Leone. Ils sont arrivés aux États-Unis à la fin des années 80 ou au début des années 90. Ils se sont rencontrés ici et ont eu mon frère jumeau et moi. Mon père était agent d'entretien, ma mère infirmière, elle avait deux boulots et travaillait la nuit. Pour nous, le tennis, c'était un moyen de sortir du quartier. Ce n'était pas censé devenir ça. Mon père se disait que ça serait cool que le tennis nous permette d'obtenir une bourse universitaire. On n'avait pas les moyens d'aller à l'université donc on a utilisé le tennis. Et puis on a commencé à voir Serena et Venus (Williams) disputer des finales de Grand Chelem. Je me disais : ça serait cool de jouer à Wimbledon, de jouer sur le Arthur-Ashe. J'avais une passion énorme pour ce sport. Le fait qu'ils m'aient vu battre Rafa Nadal... Je ne peux pas imaginer ce qu'il se passait dans leur tête. Ils s'en souviendront toute leur vie." Et Frances aussi...

 

Publié le par Alexandre HERCHEUX

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