L'histoire touchante de Rebecca Sramkova, meilleure Slovaque de 2024
WTACertains parcours valent le détour. Celui de Rebecca Sramkova, 28 ans et actuellement 46e joueuse mondiale, n'est pas tout à fait banal. Début décembre, la Slovaque a reçu un trophée d'une importance particulière : celui de la meilleure joueuse slovaque de l'année 2024 à l'Arena de Bratislava. Sans aucune contestation possible, Sramkova a été célébrée. Son explosion lors de la seconde partie de saison, illustrée par 20 victoires entre septembre et novembre, a notamment permis à la Slovaquie d'atteindre la finale de la Billie Jean King Cup. Malvoyante d'un oeil et virée par ses parents de la maison à 18 ans, son courage est impressionnant.
Rebecca Sramkova et son premier titre WTA à Hua Hin
"Quelqu'un veut m'adopter ?"
Rebecca Sramkova a jeté un froid dans une ambiance pourtant chaleureuse après avoir reçu son titre de meilleure joueuse slovaque de l'année. Son discours a étonné plus d'un spectateur. "J'ai vraiment aimé la façon dont les parents de Mia Pohankova (pépite slovaque de 16 ans) ont vécu émotionnellement son succès, ils ont tous les deux pleuré. Mes parents ne pleureront probablement pas grâce à moi. Est-ce que quelqu'un veut m'adopter ?"
À 18 ans, la relation de Sramkova avec le canoéiste Petr Liker, de 12 ans son aîné, n'a pas plu à son père Jozef, qui a coupé toute relation avec sa fille. Pourtant, il l'avait suivi tout au long de son parcours junior, afin qu'elle puisse devenir professionnelle grâce au tennis. "J'ai dû me débrouiller seule, sans le moindre sou. C'est un miracle que j'y sois parvenue. Mon père pariait que je n'y arriverais pas, que je reviendrais et que je le supplierais. C'est à ce moment-là que je me suis convaincu que j'aimais le tennis et que je continuerais même si je devais mourir de faim" confiait t-elle à Slovak Sportnet.
Handicapée depuis toujours, mais championne
Rebecca Sramkova est née avec une maladie à l'oeil gauche, l'empêchant de voir correctement. Aujourd'hui, elle est dans le Top 50 mondial. "Je ne sais pas ce que c'est que de bien voir. J'ai essayé de porter des lentilles de contact, mais ce n'était pas beaucoup mieux et c'était terriblement inconfortable" a t-elle expliqué. Début septembre, la Slovaque a atteint la finale à Monastir, avant de sauter dans le premier avion pour la Thaïlande, où elle remporte le titre. 24 heures plus tard, elle était à Pékin pour disputer les qualifications d'un WTA 1000 qui la verra atteindre le troisième tour. Puis, à Malaga, elle éteint à elle seule, ou presque, les Etats-Unis, l'Australie et la Grande-Bretagne, échouant en finale contre l'Italie. Déterminée et courageuse, il faudra garder un oeil sur Sramkova en 2025.
Publié le par Antoine GUILLOU