Les soeurs Yastremska ont été reçues par le maire de Lyon !
WTA - LyonC'était peut-être le match le plus symbolique dans la carrière de Dayana Yamstreska et de sa soeur Ivanna, âgée de seulement 15 ans. En tout cas, l'image était forte et lourde de sens lundi. Les deux Ukrainiennes, qui ont récemment fui leur pays en laissant, dans la douleur, leur famille derrière elles, se sont réfugiées à Lyon. Beau geste des organisateurs, elles ont reçu une invitation pour jouer le tournoi de double. L'aînée des soeurs avait déjà obtenu une wild-card pour le tournoi de simple. Lundi pour leur premier tour, elles se sont inclinées en deux manches 6-2, 6-4.
Rafael Nadal sur l'invasion de l'Ukraine par la Russie !
Héroïque mardi, Dayana a rencontré avec sa soeur le maire de Lyon mercredi
Difficile d'être concentrée à 100% vu la teneur des évènements dans leur pays mais l'important n'était évidemment pas là. Ce beau geste les aidera peut-être à démarrer leur nouvelle vie car comme l'a expliqué l'ancienne 81e mondiale, à 21 ans, elle a un futur à construire. Et son futur c'est le tennis, même si elle a vécu les premières heures de l'invasion russe sur place en Ukraine. Ce mercredi, les deux femmes ont été reçues par le maire de Lyon, Grégory Doucet. Avec beaucoup de courage, Dayana est parvenu à battre Ana Bogdan mardi soir. "C'était TON jour" a écrit la Roumaine sur Instagram après la rencontre.
Quand les soeurs Yamstreska fuyaient leur pays en guerre
L'invasion de l'Ukraine par la Russie jeudi matin a fait réagir le monde entier. Et forcément, cela a un impact sur la vie de ses habitants, dont la tenniswoman de 21 ans Dayana Yastremska. Cette dernière avait au départ fait le choix de rester là-bas, à Odessa, aux côtés de ses parents, mais poussée par ces derniers, Yastremska a finalement quitté le pays avec sa petite soeur ce vendredi. Sur ses réseaux, elle a laissé un message poignant avant de s'entretenir longuement avec le journal L'Equipe samedi dernier.
"Prenez soin de vous, les Ukrainiens"
"Après avoir passé deux nuits dans un parking sous-terrain, mes parents ont pris la décision de nous faire, ma petite sœur et moi, quitter l’Ukraine à tout prix. Maman, papa, on vous aime très fort. Prenez soin de vous. Je t’aime, mon pays. Prenez soin de vous, les Ukrainiens." La joueuse, arrivée en France samedi, sera sur les courts à Lyon où elle a été invitée. Avant cela, elle a lu une lettre rédigée par elle-même et répondu aux questions de L'Equipe.
"Cette guerre, je l'ai vue de mes propres yeux"
"Les explosions étaient effroyables. On s'est cachés dans le parking sous-terrain de notre immeuble et on a attendu. On y a aussi passé la nuit suivante. C'était vraiment effrayant. Cette guerre, je l'ai vue de mes propres yeux. Je l'ai entendue. J'ai vu combien elle était terrifiante. Quand j'ai vu les missiles exploser, c'était glaçant. Tu ne sais pas où ils vont tomber, tu ne sais pas quoi faire, tout le monde panique et essaye de se cacher en sous-sol pour survivre. Il y avait beaucoup d'enfants, des femmes seules... C'est tellement irréel ! Quand on a dit au revoir à nos parents, c'était très dur. Notre mère a finalement décidé de ne pas venir avec nous : elle ne voulait pas laisser son père seul. Avant de partir, notre père nous a dit, à ma sœur et moi : « Je ne sais pas comment cette guerre va se terminer, mais vous devez prendre soin l'une de l'autre et vous battre pour atteindre vos rêves. Construisez une nouvelle vie et restez toujours ensemble. Ne vous inquiétez pas pour nous, ça va aller. Et rappelez-vous que, quoiqu'il arrive, l'Ukraine est votre terre mère. » J'ai fondu en larmes. Ça faisait tellement mal... On ne peut pas vraiment comprendre ce qu'est un tir de missile sans le vivre, sans le ressentir. D'habitude, la guerre, on la voit dans un film. Mais ce film est devenu la réalité. Aujourd'hui, je ne peux rien faire d'autre que jouer au tennis. C'est ma vie. Comme nous a dit notre père, on doit construire notre futur."
Publié le par Paul MOUGIN