Guillermo Coria : "Je n'ai pas reçu le même traitement que Sinner"

L'affaire Jannik Sinner a fait réagir une grande partie de la planète tennis depuis un mois. Testé positif en mars, blanchi, puis finalement contraint de passer devant le Tribunal Arbitral du Sport après l'appel de l'Agence Mondiale Antidopage, l'Italien est pris dans une affaire complexe qui laisse peu d'acteurs du tennis indifférents. Au micro de de Tennis Actu, Lucas Pouille avait donné son avis la semaine passée. Chez nos confrères de Clay, c'est Guillermo Coria, suspendu deux fois pour dopage, une première fois à la nandrolone en 2001 et la deuxième fois en 2005 à l'hydrochlorothiazide, qui a exprimé ses regrets de ne pas avoir eu la même chance que Sinner selon lui.

"Tout ce que je demande, c'est un traitement égal pour tout le monde"

"Le dopage positif m'a ruiné, j'étais au mieux de ma forme, puis je suis revenu avec de la haine", a-t-il avoué. "J'ai dépensé mes économies pour faire venir une équipe de psychologues d'Espagne pour me soigner et montrer ma personnalité. J'ai aussi engagé un détecteur de mensonges aux États-Unis, j'ai fait faire une étude génétique qui montrait par les cheveux ce que vous consommiez, qui montrait comment le médicament entrait dans mon corps par une vitamine complexe, sans avoir l'intention d'obtenir un avantage, mais quand je suis arrivé au procès à Miami, c'était déjà décidé (...) J'estime que je n'ai pas reçu le même traitement que lui. C'était une période difficile pour moi, et j'y ai mis un terme parce que je n'ai pas passé un bon moment. Tout ce que je demande, c'est un traitement égal pour tout le monde", a-t-il affirmé. 

Lucas Pouille : "Est-ce qu'il y a deux poids, deux mesures ? Moi je dirais que oui"

Je pense qu'on est perdus avec les différentes entités", a affirmé Pouille à Tennis Actu en marge du Challenger de Mouilleron. "Au-delà de toutes les instances médicales, le circuit de tennis a déjà l'ATP, l'ITF, les Grands Chelems et la WTA. Jannik Sinner a été blanchi par un tribunal indépendant. Maintenant, c'est l'AMA (Agence mondiale antidopage) qui fait appel. Encore une fois, ça part dans tous les sens. On ne sait pas vraiment ce qu'il se passe. Est-ce qu'il y a deux poids, deux mesures ? Moi je dirais que oui. Il a été blanchi, tant mieux pour lui. Je ne pense pas qu'il ait pris quelque chose de manière intentionnelle. C'est un joueur que j'appréciais énormément, que j'adorais voir jouer, mais pour moi, quand on signe les papiers antidopage, on est responsable de tout ce que l'on ingère dans notre corps. Ce n'est pas un petit produit. Alors oui, ce qu'il avait dans le corps était infime... mais encore heureux, j'ai envie de dire."