Stéphane Houdet : "Yannick Noah a changé le tennis-fauteuil"
Paris 2024La joie des Espagnols, arrivés les premiers en zone mixte après cette petite finale remportée aux Jeux paralympiques de Paris 2024, contraste avec la déception de leurs adversaires, Stéphane Houdet et Frédéric Cattanéo, tombés au terme d’une rencontre accrochée lors de la petite finale (4-6, 6-4, 10-5). Les deux Français nous ont toutefois confié, la mine contrariée mais pas abattus, que Yannick Noah souhaitait rester à leurs côtés, bien que ce dernier, visiblement affecté, n'ait pas confirmé cette intention en zone mixte.
Houdet et Cattanéo après leur défaite en petite finale
"Il (Yannick Noah) m'a dit : 'tant que les joueurs veulent de moi, je serai là'"
Le bilan avec Yannick Noah
Stéphane Houdet : C'est inimaginable à quel point il a changé le tennis-fauteuil et à quel point il est extraordinaire. On a vraiment eu cette chance de pouvoir travailler avec lui. Il va nous engueuler parce qu'il y a un moment où on n'a pas joué chaque coup à 100%. On n'a pas fait du haut niveau comme il fallait et c'est là que ça se joue. On a la chance d'avoir ce grand monsieur du tennis qui est venu avec un oeil de spécialiste pour une discipline nouvelle (pour lui). Et puis il a fait le travail. Il est allé comprendre les points stratégiques du tennis-fauteuil. L'excellence chez lui, c'est d'utiliser tous les canaux de communication. Grand merci à lui, c'est fabuleux de l'avoir eu à nos côtés. Avant le match il nous parlait déjà de Los Angeles, donc l'histoire ne s'arrête pas là. Il m'a dit : 'tant que les joueurs veulent de moi, je serai là'. Donc moi je veux de lui (rires).
Frédéric Cattanéo : C'est quelqu'un d'incroyable. J'ai appris à le connaitre. C'est une personne simple et qui voit des choses pour l'évolution du tennis-fauteuil. On l'en remercie et j'espère que ça va continuer.
Sur la relève du tennis-fauteuil en France
Stéphane Houdet : J'espère que ces Jeux ont permis à des jeunes de découvrir le tennis-fauteuil. Il faut leur dire que c'est un sport difficile mais c'est celui qui a l'organisation la plus aboutie, la plus professionnelle, la plus grosse dotation à l'année. Il y a plus de 100 tournois, on joue les Grands Chelems. Si un jeune veut vivre de sa pratique, ça peut être le tennis-fauteuil.
"Celui qui gagne c'est celui qui ose, et ils ont osé"
Sur le résultat et l'ambiance
Frédéric Cattanéo : On savait que ça allait être un match compliqué. On a gagné le 1er set, on a respecté les consignes. On a été menés au deuxième, on a réussi à revenir. On a eu des opportunités pour prendre l'avantage mais on ne les a pas converties. Du coup tie-break, on démarre mal, on est toujours menés. Ils ont osé plus que nous. Félicitations à eux, on ne peut pas leur enlever ça. Pendant toute la compétition, le public a été incroyable. Les stades ont été remplis. Félicitations à tout le monde. C'est inédit pour nous, on a pas l'habitude d'avoir autant de monde. C'est un bel exercice qu'il faut refaire. On a fait notre match. On va se préparer pour 2028. Des défaites j'en ai eu et j'en aurai d'autres. On va continuer à travailler.
Ce qui a manqué
Stéphane Houdet : Il a manqué 7 points. Il a manqué de rester à l'intérieur du court. Dans les échanges où on recule, ils peuvent s'emparer du filet. Celui qui gagne c'est celui qui ose, et ils ont osé. Je suis avec mon entourage, ma famille. Ça permet de relativiser. Quoi qu'il en soit, ce soir on fera la fête en famille. Moi je continue à Los Angeles, et Yannick aussi. Il a tellement apporté. En quelques mois, il est capable de révolutionner le tennis-fauteuil. La professionnalisation est arrivée. Il y a des joueurs de tous les pays. Ça joue vite. Les joueurs sont préparés tout au long de l'année. Ça laisse de belles perspectives.
Publié le par Timothée THOMAS-COLLIGNON